Ch. 12 : Carnaval de Cuba

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Cette première nuit dans le camp a été hantée par les cauchemars, Jia succombait à la maladie et Jungkook mourrait sous les balles de Ramos. Lorsque je rouvre les yeux vers 2 h 00, les larmes inondent mes joues et le souffle me manque. J'étouffe sous la toile, je dois sortir prendre l'air pour me calmer. J'enfile un tee-shirt et mon treillis pour parcourir les allées paisibles. Sans y prendre gare, mes pas me conduisent devant l'hôpital militaire et des chuchotements éveillent ma curiosité. Je glisse un œil pour découvrir que le lieutenant Kim n'a pas quitté le chevet de mon amie. Il pose sur elle un regard doux et aimant, sa main caresse ses cheveux comme pour apaiser un enfant. Jia m'avait raconté leur rapprochement mais je n'avais jamais envisagé Namjoon sous ce jour. Je l'avais défini comme un misogyne imbu de sa personne et il se révèle être un homme affectueux. Je me réjouis pour mon amie de cette rencontre et espère que le remède que nous rapporterons demain sera efficace.

- Je peux savoir ce que tu épies sous cette tente, me surprend Jin.

J'étouffe un hoquet de surprise avec ma main et le fusille du regard avant de me jeter à son cou.

- Éloignons-nous, suggérais-je.

Je n'avais pas encore eu l'occasion de discuter avec lui depuis mon arrivée. Trop accaparée par mes fonctions, nous nous étions simplement croisés.

- Tu y es finalement parvenue ...

- Par un coup du sort, répondis-je tristement.

- Jia s'en sortira, me rassure-t-il. Elle est coriace surtout depuis qu'elle et Namjoon se tourne autour.

- J'ai pu constater leur rapprochement, ajoutais-je plus gaie.

- Comment tu vas ? demande-t-il plus sérieux.

- Les cauchemars m'ont réveillé, avouais-je.

- Le camp n'est plus celui que nous avons connu. C'est peut-être mieux ainsi ...

- N'as-tu jamais eu envie de venger la mort de ton père ?

- Bien sûr que si ! Et j'y parviendrai mais pas de la même manière que toi.

- C'est la première fois que tu me reproches cette décision !

- Je ne te reproche rien. Je dis juste que nous n'avons pas la même façon d'appréhender les choses. Tu veux lui rendre coup pour coup ... je veux le voir moisir dans une cellule !

- Et si je réussis à le tuer ? Est-ce que tu m'en voudras ?

- D'une certaine manière j'y suis préparé ...

- Tu penses donc que je peux parvenir à mes fins ? le coupais-je.

- Tu es ici pour ça ... non ?

Assis dans la pénombre, le clair de lune pour seul compagnie, je me délecte de ce moment en tête à tête avec Jin. Je me souviens de ces soirées où nous inventions un monde dans lequel nous ne serions jamais séparés. Je me rappelle toutes ces fois où nous nous disputions pour des broutilles et pour lesquelles, très vite, nous nous réconcilions. Ce moment que nous partageons m'apparaît étrange comme si nous le vivions pour la dernière fois. J'ai le pressentiment que nos chemins sont sur le point de se séparer et pourtant mon cœur saigne de l'imaginer. Jin est l'homme que j'ai le plus aimé après le général.

*****

- Que faites-vous habillée comme ça ? m'interroge la voix du lieutenant Kim dans mon dos alors que je sors de ma tente.

Je me retourne pour le découvrir épuisé, les cernes creusées sous ses yeux et son teint blême ne cachent rien de sa nuit passée au chevet de Jia.

- Le capitaine doit m'attendre pour quitter le camp en direction de la ville.

Soldat JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant