Ch. 17 : Torpeur

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Je n'ai pas recroisé Jungkook de la matinée, pourtant il semblerait qu'un événement agite les foules. Je croise plusieurs de mes camarades américains qui s'échinent à astiquer Rangers et Ray-Ban. Je circule sur le camps sans trop savoir où me diriger. Les souvenirs de la nuit passée s'érigent dans mon esprit comme des stèles juste là pour me rappeler son empreinte sur mon corps. Trop accaparée par mes pensées, je ne vois pas le capitaine Marlon arriver droit sur moi au volant d'une Jeep. Un coup de klaxon et un nuage de poussière s'élèvent simultanément devant moi. Je tousse et mes yeux larmoient sous la densité de cette terre asséchées par les jours sans pluies. Je secoue la main pour disperser les particules fines et découvrir le visage furibond de Jungkook que je n'avais pas vu sur le fauteuil passager. Il descend en trombe du véhicule pour venir à ma rencontre. Il saisi mon bras et me hurle dessus que je suis une inconsciente. J'attends patiemment qu'il passe ses nerfs sur moi pour poser un regard inquisiteur sur mon supérieur.

- Caporale T/N ... vous n'avez rien, s'inquiète Marlon qui nous rejoint.

- J'irai surement mieux quand le capitaine Jeon cessera de me broyer le bras, répondis-je en fusillant du regard le concerné.

Jungkook me lâche immédiatement en réalisant que sa réaction excessif risquait d'éveiller quelques soupçons à notre sujet.

- Je peux savoir pourquoi tout le monde s'active ainsi ? essayais-je de détourner l'attention.

- Les autorités militaires du pays nous rendent visite cette après-midi.

- Y a-t-il de l'avancement ?

- Nous n'en savons rien pour l'instant ...

- Nous vous tiendrons informé le moment venu, le coupe Jeon en indiquant à Marlon qu'il est temps de repartir.

J'observe les deux hommes retourner vers la Jeep quand je croise le regard de Jungkook. Ce dernier s'est adoucit et je crois distinguer un léger sourire creuser sa fossette.

- T/P ! m'interpelle Jin dont le visage rembrunit ne me dit rien qui vaille. On a un malade supplémentaire.

Je comprends à son expression que le malade en question n'est autre que Joon. Je me précipite à sa suite en direction de l'hôpital où notre ami d'enfance est pris en charge depuis déjà une heure. Lorsque nous arrivons, le médecin est à son chevet et Jimin nous emmène à l'écart pour nous expliquer la situation.

- Au départ l'épidémie était sans gravité. Je manquais principalement d'anti-inflammatoires et de Paracétamol mais depuis la fièvre de Jia les cas de Pablo et Joon semblent similaires.

- Peut-on administrer des antibiotiques à Joon également ?

- Le médecin est en train de vérifier ça et les résultats de ses analyses le confirmeront.

- Que peut-on faire pour t'aider ?

- Rien de plus que tu ne fait déjà, me répond Jimin. Veiller sur eux et s'assurer qu'ils ne se déshydratent pas. Jia commence à se lever, elle sera sur pied dans un ou deux jours mais Pablo est encore très faible. Rien ne garantit qu'il survivra ...

- Tu paraissais plus confiant cette nuit, lui rappelais-je.

- C'était avant que je réalise que nous n'aurons pas assez de médicaments pour tout le monde, rétorque-t-il.

- Tu es en train de nous dire que tu vas administrer les derniers à Joon, s'offusque Jin qui n'avait pas encore pris part à la discussion.

- Je suis les ordres, s'excuse Jimin. Pablo n'est pas un militaire et encore moins un ressortissent de notre pays. Je ne peux donc pas lui donner la priorité sur Joon.

Soldat JKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant