Soldat JK

Ch. 40 : Journée idyllique

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis que Jungkook avait fait la connaissance de Seung. Il passait le plus clair de son temps libre à la maison pour le plus grand bonheur de son fils. Nous n'avions pas encore décidé de lui avouer leur lien de parenté mais Jungkook avait conquis le cœur du garçon sans le moindre doute.

Je finis de préparer le sac de pique-nique quand j'entends trois coups frappés à la porte d'entrée, je m'apprête à sortir de la cuisine pour ouvrir mais Seung dévale l'escalier, il me devance et saute littéralement dans les bras de son père. Jungkook, comme à son habitude affiche un sourire émerveillé devant le garçon avant de lui octroyer un baiser dans le cou ce qui lui arrache un fou rire.

- Si tu montais finir de préparer ton sac à dos ? lui suggérais-je.

Seung quitte les bras protecteurs et remonte dans sa chambre me laissant le loisir d'embrasser à mon tour le bel âtre qui vient d'arriver. Pendue à son cou, mes lèvres sur les siennes, ses mains agrippées à mes hanches, je me délecte de ce moment en tête à tête.

- J'ai comme l'impression que tu attendais impatiemment ma venue ? me taquine-t-il.

- Serais-tu encore en train de te moquer de moi ?

- Loin de moi cette idée ... dit-il en glissant son nez dans le creux de mon cou.

- JK ... soufflais-je les yeux clos.

- J'adore quand tu prononces ces deux syllabes, avoue-t-il en mordillant le lobe de mon oreille.

Son geste m'accable et j'halète entre ses bras. Cet homme a sur moi un effet dévastateur, il me chamboule, me perturbe, il renverse ma conscience et envoie valser mon infime part d'amour propre. Lovée contre lui, je n'entends pas Seung s'approcher de nous. Nous sommes surpris par son rire mutin et nous éloignons l'un de l'autre comme deux adolescents pris en flagrant délit de tripotage. Je n'ose poser sur lui mon regard, trop gênée d'y découvrir sa désapprobation mais Jungkook s'accroupie pour se mettre à hauteur du garçonnet.

- Dis-moi Seung ? Ça t'ennuie que maman est un amoureux ? demande-t-il la voix aussi douce qu'une caresse.

Seung secoue la tête et lui tend les bras. Jungkook l'enlace pour le soulever.

- Tant que c'est toi ... répond-il timide. Ça me va ! ajoute-t-il en lui accordant un câlin tendre et sincère.

Les mots de Seung m'émeuvent et je ne parviens pas à retenir la larme qui dévale sur ma joue que je m'empresse de sécher pour ne pas affoler mon petit garçon. Jungkook, les yeux fermés, profite de cet instant unique avec son fils et je m'éclipser pour terminer mes préparatifs.

Deux heures plus tard, nous déambulons dans les allées d'un jardin botanique sous un soleil radieux pour cette période de l'année. Les haies taillées, les parterres fleuris, les arbres centenaires ravissent mes sens mais le pas lent de mes deux hommes m'indique qu'ils ne trouvent pas le même intérêt que moi à cette visite. Seung se plaint d'avoir mal aux jambes alors Jungkook lui propose ses épaules pour poursuivre la promenade, le garçon ne se fait pas prier, trop heureux d'avoir trouvé un échappatoire amusant à notre sortie. Nous longeons une allée de palmiers et mon regard se perd dans les broussailles feuillues. Je revois le camps, les chemins accidentés, les pluies diluviennes, la jungle s'impose à moi comme un souvenir douloureux. Dans ma poitrine, mon cœur se serre en me rappelant le visage effrayé de Pablo et celui traumatisé de sa sœur. Cuba a ancré dans ma chair des traces indélébiles qui me meurtrissent encore malgré les années qui se sont écoulées. La main de Jungkook, posée sur mon épaule, me sort de ma torpeur. Il devine mes pensées et son regard sur moi se veut réconfortant. Son sourire se dessine sur ses lèvres pour atteindre ses beaux yeux et alors mon émoi tourmenté s'évapore, je ne vois plus la jungle cubaine, il n'y a plus que nous trois. Et je remercie le ciel d'avoir mis sur ma route cet homme incroyable ....