Soldat JK

Ch. 23 : Résilience

Des sons de voix me parviennent mais mes yeux restent clos. Ma tête lourde sur l'oreiller, je perçois le timbre de Jimin et celui de Jia.

- Elle ne devrait plus tarder à se réveiller.

- Jimin ? Tu crois qu'elle nous en voudra ?

- Probablement ... soupire-t-il. Mais nous avions des ordres à suivre.

- Sa vie sera bien différente désormais. Elle devra composer avec le souvenir de cette journée effroyable.

- Elle est forte. Elle surmontera tout ça et puis nous sommes à ses côtés. Elle sait qu'elle peut compter sur nous.

J'écoute attentive les murmures de leur conversation. Le lit sur lequel je suis allongée n'a rien d'inconfortable comme le son généralement les lits de camp. Sur moi un drap en coton recouvre mon corps réchauffé. Je tends l'oreille mais ne perçois pas le bruit du vent dans les branches, pourtant je me souviens que lors de notre sauvetage la brise soufflée dans les hauts palmiers de la jungle. L'odeur perceptible n'est plus la même, les relents d'eucalyptus ont fait place à des effluves de détergent. Je n'entends plus le brouhaha des soldats qui circulent dans les allées. La température ressentie n'est pas chargée en humidité ... Aurais-je quitté Cuba ?

J'ouvre péniblement les yeux pour porter un regard circulaire sur la pièce où je me trouve. Allongée dans un vrai lit, je reconnais l'infirmerie de notre caserne. Je me redresse difficilement, pour découvrir que je suis de retour au pays. Je décide de me lever pour partir à la recherche de ceux qui, un instant plus tôt, se trouvaient à mon chevet. Seulement vêtue d'une chemise d'hôpital, je me glisse, pieds nus, en dehors de la chambre que j'occupe. Dans le couloir, je ne croise personne, je m'apprête à frapper à la porte d'un bureau quand la voix de mon ami m'interrompt.

- Je peux savoir ce que tu fais debout ?

- Jimin ... soupirais-je d'aise en le découvrant.

Il se précipite vers moi quand je réalise que mes jambes ont du mal à me soutenir. Je me rattrape à ses épaules pour m'éviter une chute.

- OK ! On dirait bien que tu manques encore de forces, se moque-t-il. Je vais t'aider à rejoindre ton lit.

Encore trop faible pour répliquer, j'obtempère. Il me soutient pour me laisser m'installer et reprendre place sur le matelas douillet.

- Merci ... soufflais-je alors qu'il replace le drap sur moi.

- Tu vas devoir t'armer de patience avant de pouvoir te lever.

- Je suis juste un peu fatiguée. Je serais rapidement remise sur pied, lui assurais-je.

- T/P ... soupire-t-il en s'asseyant à côté de moi. Tu as subi un traumatisme et ton corps te l'a fait comprendre. Tu vas devoir te ménager un peu.

- Tu es adorable de t'inquiéter pour moi mais je t'assure que je vais bien. Dis-moi plutôt quand est-ce que nous sommes rentrés ?

- Il y a plusieurs jours déjà, avoue-t-il.

- J'ai dormi longtemps ?

- Nous t'avons mise sous sédatifs pour te transporter. Tu as perdu connaissance mais tu restais très agitée.

- Combien de temps ? répétais-je.

- Une semaine ...

Je me redresse précipitamment.

- Sept jours ? Jimin tu m'a drogué durant une semaine ?

- C'était pour ton bien. Je voulais que tu récupères tes forces avant de revenir à cette réalité.