Je suis au supermarché du quartier en train de faire les courses de la semaine, comme tous les samedis, lorsque je le vois au bout de l'allée. Cette fois s'en est trop. Je fonce droit vers lui alors que son sourire s'élargit un peu plus. Comment fait il pour sourire autant? Il va finir par rester coincé ma parole.
- A quoi vous jouez? je rage.
- Bonjour Joli Cœur comment tu vas?
- Vous allez arrêter de me suivre ou je porte plainte pour harcèlement c'est compris?
- Oh mais je ne te suis pas. Je fais mes courses ici toutes les semaines, dit il en prenant le premier article à sa portée.
Il hausse les épaules avec une moue d'excuse.
- Pourquoi est ce que vous ne le faites pas tout de suite? On serait enfin tranquille!
- De quoi tu parles? demande -t -il curieux en se tournant à nouveau vers moi.
- Je ne suis pas stupide! Depuis lundi soir je vous vois partout où je vais. A la boulangerie, au supermarché, à la pharmacie, même lorsque je suis allée chez mon amie vous étiez là. Alors si vous voulez mon emploi du temps précis pour savoir à quel moment il convient de m'éliminer le plus discrètement, il suffit de demander. Ma vie n'est pas très palpitante alors dites moi quel jour vous arrange?!
- Tu es du genre suicidaire? Intéressant! Et pourquoi penses tu que je veux t'éliminer? Je suis là pour te protéger Joli Cœur.
J'éclate de rire ce qui paraît le vexer.
- Me protéger! Toi?, je rigole de plus belle alors que les gens autour de nous se mettent à nous observer étrangement.
- Bah quoi? Tu me vexes là!
- Quand on veut protéger quelqu'un, déjà on l'en informe, ensuite on lui envoie une personne rassurante et digne de confiance. Pas un psychopathe mi joker mi Mr propre.
- Ça veut dire que tu me trouves sexy Joli Cœur? Sans vouloir te vexer, je préfère ton amie. D'ailleurs, y'a moyen d'avoir son numéro?
- Laisse Molly tranquille c'est compris? Tu peux bien me découper en morceaux au fond d'un bois si ça te chante mais laisse la en dehors de ça?
Il s'approche de moi, pose sa main puissante sur mon épaule alors que je me tétanise. Son visage se rapproche du mien et il me murmure à l'oreille.
- Je ne suis là que pour te protéger Joli Cœur. Je ne suis pas un monstre de la trempe de ton mec! Alors n'oublie pas mon numéro tu veux?
Puis il recule et s'en va, me plantant au milieu de ce supermarché, seule et désespérée. Désespérée parce qu'au fond, tout au fond de moi, j'espérais vraiment que Tom ait envoyé Marco pour m'éliminer. Ma vie se serait arrêtée et je ne souffrirais plus. Je suis lâche mais je n'en peux plus. C'est les joues baignées de larmes que je termine mes courses et rentre à la maison avec le poids de mon existence sur les épaules.
Karl est déjà là et pourtant je ne fais même pas l'effort d'être aimable. Il ne m'aide pas à monter les sacs de courses dans notre appartement, il ne m'aide pas non plus à ranger. Il est affalé sur le canapé, un verre de scotch à la main.
- Ressert moi Julia.
- Attends, je range, je souffle depuis la cuisine excédée.
- Pardon? gronde t il.
La tempête va s'abattre mais tant pis, qu'il en finisse, je n'en peux plus de toute façon. Les coups pleuvent sans que je ne fasse le moindre effort pour me protéger, ses poings, ses pieds, mes côtes, mes bras, mon ventre, mon visage. Il frappe, il cogne, il écorche chaque parcelle de mon corps. Je ferme les yeux et des billes noires incendiaires apparaissent. Une rage folle se déverse dans mes veines, je me redresse et stoppe son poing à quelques centimètres de mon visage. Surpris il me regarde les yeux ronds et je frappe à mon tour. Comme je l'ai fait avec Abel, je frappe de toutes mes forces. Il recule et je sais que si je ne m'échappe pas rapidement il va me tuer. Je tourne la tête et attrape le premier objet à ma portée, une poêle. Je me saisis du manche et abat la poêle sur sa tête, encore et encore. Je déchaine les mois de souffrance qu'il me fait vivre. L'adrénaline qui coule dans mes veines me donne une force incroyable. Je ne ressens aucune douleur, pourtant mon champ de vision se rétrécit, annonçant un gonflement excessif de mon visage. Je ne sais pas si je survivrai à cette soirée, mais il est hors de question que je me laisse faire une seconde de plus. Lorsqu'il finit par tomber par terre, à demi assommé, je cours vers mon téléphone. Soit il m'achève, soit il m'aide. Je compose le numéro de Marco qui répond à la première sonnerie.
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Au delà des apparences
RomanceParce qu'elle connaît l'un de ces monstres, elle décide de les confronter là où ils vivent enfermé. Julia accepte un poste d'enseignante au sein de la prison de haute sécurité du comté. Mais son pire cauchemar l'attend chez elle chaque soir. 10 ans...