Chapitre 20 - Tom

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Chaque marche me fait gémir de douleur, heureusement Marco habite au premier étage. On arrive enfin sur le palier. Julia chancèle et je dois la maintenir contre moi pour éviter qu'elle ne bascule en arrière. Un estropié suffira pour la soirée. Je déverrouille la porte et la laisse entrer. Ses yeux balaient l'entrée, intrigués. Apparemment elle n'est jamais venu chez Marco. Je pose les clés sur le meuble et enlève mes chaussures avant d'aller dans la cuisine. Julia n'a pas bougé, elle observe chacun de mes gestes avec attention. 

J'avale mes antidouleurs avec un verre d'eau avant de la rejoindre dans l'entrée. Je lui propose à boire mais elle reste muette et figée là. Je ne comprends pas vraiment ce qui lui arrive mais il y a bien longtemps que je n'ai pas vu quelqu'un d'alcoolisé.

— Tout va bien?

— Tu es sorti quand ?

— Ce soir. 

Elle hoche la tête et me dévisage avant de baisser les yeux sur mon corps. Sa poitrine se soulève avec frénésie, je fronce les sourcils et pose une main sur son bras mais cela semble la faire paniquer un peu plus. Je recule pour lui laisser un peu d'espace.

— Tu ... on ... tu as ... est ce que ... je ... on va ... 

— Qu'est ce qui t'inquiètes Julia? 

— Je ... j'ai pas eue de rapport depuis Karl, lâche t elle dans un souffle. 

— Euh ... ok .... J'ai pas eue de rapport depuis 10 ans ... on fait un concours, ou bien ?

— Tom, je ... je ... 

— Je ne veux pas coucher avec toi Julia.

Son visage blêmit et je me rends compte de ce que je viens de dire, quel abruti! 

— Disons plutôt, que je ne suis pas vraiment en état de le vouloir pour l'instant, je rectifie avec un sourire. Julia, je ne t'ai pas ramené ici pour ça... mais tu étais à moitié dans les vapes dans la voiture et je pensais que tu étais déjà venue ici ... Je me rends compte que tu dois me prendre pour un putain de psychopathe. Je vais te ramener chez toi ...

— Non ... je ... ça va.

Je lève un sourcil, même ça ça me fait un mal de chien. 

— Tu as mal, constate t elle en effleurant ma joue avec douceur. Qu'est ce qui t'est arrivé?

Je soupire et vais chercher de quoi refaire mes pansements et une poche de glace pour mon œil. Je soulève mon t-shirt mais les hématomes sur mes côtes me font souffrir à tel point que je n'arrive pas à le passer au dessus de ma tête. Ses mains froides m'arrachent un frisson agréable lorsqu'elle vient à mon secours. Elle a beau être à l'origine de ce contact, je la sens trembler contre moi.  

— Mon Dieu ... souffle t elle dans mon dos. 

Je me tourne pour qu'elle découvre le pansement sur mon abdomen.

— J'étais jaloux de ta cicatrice, je tente de plaisanter. C'est mieux qu'un tatouage en commun, non?

Ses lèvres s'incurvent légèrement et elle s'assoit, tirant une chaise pour que je m'installe face à elle. Ses doigts retirent la compresse imbibée de sang.

— Ils t'ont suturé comme un animal, grimace t elle en voyant les points grossiers.

— Ca aurait pu être pire.  

— Tu ne vas pas me dire ce qu'il s'est passé?

— Embuscade dans les douches il y a 3 jours, les ariens, je résume sans entrer dans les détails.

Au delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant