Chapitre 13 - Tom

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Je retourne dans ma cellule et y reste jusqu'au soir. Je ne peux pas travailler avec mes mains. Ça va finir par se savoir et les vautours vont commencer à tourner. Je caresse le bandage que Julia m'a fait. Il porte son odeur et ça me fait un bien fou de l'avoir ici, avec moi. Je somnole jusqu'au retour de James et Dan.

Lorsqu'on descend dîner, je sens que le vent tourne. Les ariens me fixent et ne loupent pas un seul de mes gestes. Je prends mon plateau le plus naturellement possible, ce qui refait saigner chacune de mes plaies. Une fois attablée, je ne touche pas à mon assiette.

- Tu devrais prendre des forces, tu vas en avoir besoin, me dit Dan.

- Ils sont en chasse, tu vas morfler, mec, ajoute James.

- Merci de votre soutien, je me sens vachement mieux, je grogne.

- Bah on est pas ta psy! Pis fallait pas jouer au con!, se moque James.

- Je devais rester 2 semaines en isolement, pas 2 heures!

- En voulant sauver tes fesses, elle t'a condamné à une raclée dans les règles de l'art, soupire Dan. Tu devrais éviter les douches ce soir.

Paul fait sa ronde dans le réfectoire. Je le vois passer discrètement derrière les fascistes puis venir vers nous.

- Si tu veux retourner en isolement pour quelques jours, on peut s'arranger, murmure t il.

- C'est gentil, mais je vais m'en sortir.

- Tu n'arrives même pas à tenir une cuillère LeatherFace.

- Ça ne m'empêchera pas de les dégommer un par un.

- Comme tu voudras.

Il finit par s'éloigner. Je tente de prendre ma cuillère mais effectivement je n'arrive pas à la tenir. Les ariens ne loupent pas un seul de mes gestes. Je sers les dents et ré essais, mes jointures saignent, j'ai l'impression qu'on me plante un million d'aiguilles dans mes chairs mais je tiens bon. Je mange comme si de rien était, pourtant j'ai envie de crever comme jamais auparavant.

Tout dégénère très vite. Je pose mon plateau lorsqu'Abel s'approche de moi. Paul a le dos tourné. James et Dan sont encore à table. Il abat son poing que je pars au dernier moment. Franck qui était juste derrière attaque à son tour. Je pars les premiers coups mais à chaque fois qu'ils frôlent mes mains, je baisse un peu plus ma garde. J'enchaîne quelques coups de pieds, genoux et coudes mais ça ne suffit pas. Les autres arrivent rapidement autour de nous pour cacher la scène aux matons et je prends cher, très cher. Je rends coup pour coup, mais sans mains c'est compliqué. James arrive à se frayer un chemin parmi la foule qui hurle et me sauve les miches avant que les gardiens n'arrivent et reprennent le contrôle de la situation.

On retourne dans nos cellules respectives. A travers nos barreaux je vois Abel. Il me sourit fièrement avec cette expression sadique.

- J'ai hâte de la goûter, hurle-t-il. Tu feras quoi pendant ce temps? Tu n'arriveras même pas à te branler en pensant à elle.

Son rire résonne en moi comme une décharge électrique. Je fulmine et étouffe mon cri de rage dans mon matelas. Mes codétenus restent silencieux. Je n'arrive pas à dormir une seule seconde et me demande ce que prépare ces pourris. Ils vont agir vite, tant que je suis handicapé. S'ils la touchent, je ...

Les grilles s'ouvrent, je descends au réfectoire. C'est Sean ce matin, je me dirige vers lui et lui explique la situation.

- Je sais déjà tout ça. J'ai lu les rapports d'hier et ça fait des jours qu'on a les néonazis à l'œil. Mais je n'ai aucune idée de ce qu'ils préparent.

Au delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant