Chapitre 28 - Julia

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Je viens de passer près d'une heure à discuter avec Molly. Quand nous sommes rentré, elle a vu mon malaise et je me confie à elle depuis. Elle a su m'écouter et me réconforter. J'ai beaucoup pleuré, mon maquillage a coulé mais je m'en moque. J'ai enfin mis des mots sur ce qui me détruisait à petit feu. Je ne sais pas où je vais avec Tom, mais ce qui est sûr c'est que j'ai désormais toute confiance en lui. S'il a su voir en moi ce que je n'avais pas compris moi même c'est qu'il est bien plus attentif et à l'écoute de ma personne, de mon corps que n'importe qui avant lui. 

Lorsqu'on revient dans la salle à manger, je découvre Tom, droit comme un i, complétement figé, les yeux écarquillés. Ses iris se posent sur moi et m'appellent au secours alors que mon père lui fait un câlin pour une raison que j'ignore.

— Tu voudrais pas le lâcher Papa?

Il renifle bruyamment avant de me prendre à son tour dans ses bras. Je lui tapote le dos et Tom semble respirer à nouveau.

— Je l'aime pas mais je l'aime bien, marmonne mon père.

— Euh ... ok.

Tom rigole et lève les yeux au ciel.

— Je crois que tu devrais aller te coucher, non? 

Il hoche la tête et rejoints sa chambre en titubant légèrement. Marco et Molly montent dans la leur, nous laissant seul ici. Tom vient essuyer mes joues et les traces de maquillage que je dois avoir sous les yeux avec son pouce.

— Tu as pleuré, constate t il.

— Tu as fait un câlin à mon père, je rétorque en retenant un sourire.

— Il ne faut plus le laisser boire, il me fait peur, murmure t il amusé.

Sa main est toujours sur ma joue et je vois la montre que je lui ai offerte à son poignet, il ne l'avait pas tout à l'heure. 

— Tu vas devoir m'aider à monter mon château.

Il ne répond pas, ses yeux sont sur mes lèvres et je suis à deux doigts de m'évanouir sous le flots de sensations qui m'assaillent. Son doigt vient effleurer ma lèvre, je ferme les yeux attendant la suite avec impatience mais il ne se passe rien. Non, parce que Tom tient ses promesses. Parce qu'il ne fera rien tant que je ne lui aurai pas demandé. Mais je ne sais pas faire ça. J'ai toujours été passive, spectatrice de ma propre vie. Je rouvre les yeux, son visage est proche, très proche. Mais il me laisse faire le dernier pas, un pas vers lui, juste un seul. Mon cœur s'emballe et j'ai peur, peur de la suite, peur qu'il ne s'arrête pas, peur que tout recommence. Voyant le combat que je mène contre moi même, Tom se recule, rompant ce moment. 

Le voir à nouveau loin de moi me fait réaliser que tout ce que je veux, c'est lui. Alors, sur la pointe des pieds, je passe mes mains dans son cou et m'y accroche de toutes mes forces. Un sourire en coin étire ses limbes et je viens y déposer les miennes en douceur. Il me laisse mener la danse pour ne pas me brusquer et j'apprécie son geste qui me permet de reprendre confiance en moi. Après un moment de douceur chaste, il vient poser ses mains sur mes hanches qu'il agrippe avec force et colle son bassin au mien m'arrachant un gémissement de surprise quand je me rends compte de l'effet que j'ai sur lui. Je ne me suis jamais sentie aussi désirable et désirée. Tom reprend le contrôle et je le laisse faire avec plaisir, me perdant dans ses bras protecteurs. Sa langue se fraie un chemin jusqu'à la mienne et la possède avec force et détermination. J'ai envie de plus, j'ai envie de lui. 

Je le pousse et avance jusqu'au canapé. Il se laisse faire, souriant contre mes lèvres. Un fois sur le canapé, je grimpe sur ses cuisses. Il grogne quand mon bassin vient frôler le sien. Je n'arrive pas à me rassasier de ses lèvres. Ses mains parcourent mon corps avec douceur. D'abord mes chevilles, puis mes cuisses, mes fesses, mes flancs. De plus en plus excitée, je me frotte contre lui jusqu'à ce qu'il glisse ses mains sous ma robe fendue. Sa paume en contact avec ma peau m'électrise autant qu'elle me terrorise et je commence à trembler lorsqu'il remonte vers mes fesses. Puis tout s'arrête. Tom pose son front sur le mien avant d'embrasser le bout de mon nez.

— On a le temps Princesse, j'ai un château à fabriquer avant. 

Soulagée, je soupire d'aise contre lui.

— On va se coucher?

Il me suit dans les escaliers jusqu'à ma chambre d'enfant. J'ai grandit ici et tout est resté exactement comme je l'ai laissé en partant. Il observe les étagères où trône des babioles ridicules, les murs couverts de poster de boys bands, les draps roses bonbons. Un sourire amusé éclair son visage mais il ne fait pas de commentaire. Je me rends compte seulement maintenant que je n'ai pas pris de pyjama. 

— Tu me prêtes ton t-shirt? je demande les joues brûlantes.

— Et si je dis non?

— Tu dors sur le canapé, je conclus en haussant les épaules.

Il grimace avant de retirer son haut qu'il me jette au visage en rigolant. Quand je reviens, je ne cesse de tirer sur le bas de son t-shirt qui m'arrive à mi cuisse, j'ai l'impression d'être à moitié nu et cela me mets mal à l'aise. 

— Tu veux mon pantalon aussi? se moque t il.

— C'est pas drôle, je râle.

— Je ne vais pas te manger Julia, tu m'as déjà torturé toute la soirée, je ne suis plus à ça près. Viens te coucher, avant de le déchirer.

Je me glisse sous la couverture et laisse une distance raisonnable entre nous. Je laisse échapper un cri de surprise lorsqu'il ceinture ma taille pour me coller à lui. Son torse brûlant dans mon dos, il embrasse ma nuque avant de soupirer.

— Là, c'est mieux! Bonne nuit Princesse.

Sa respiration ralentie rapidement, la journée a été éprouvante pour tout le monde. Je me laisse happer par un sommeil salvateur.

Le lendemain matin, je me réveille seule. Dans la chambre d'en face, je trouve un pantalon de mon père que j'enfile sous le t-shirt de Tom. Je descends et retrouve tout le monde dans la cuisine. Tom et mon père sont pliés de rire alors que Marco fait la tête, les bras croisés sur la poitrine. Je regarde Molly interdite, elle lève les yeux au ciel et me fait un signe de la main.

— Tiens, voilà ma marmotte préférée, scande mon père. Eh mais c'est à moi ça, râle t il pour la forme.

— Gaufre ou pancake? me propose Tom avec un clin d'œil.

Si mon père n'a rien vu, ce n'est pas le cas de Marco qui ouvre grand la bouche en nous regardant tour à tour.

— Nooooooooon.

— Non, gronde Tom menaçant.

— Oh que si mon chou. Tu te paies ma tête depuis une heure parce que je dois rencontrer les parents de Molly et tu crois que je vais te laisser t'en sortir comme ça? Tommy chéri a enfin conclut, youpiiiii, crie t il.

— Oh merde je veux rien savoir, râle mon père en couvrant ses oreilles avant de sortir en trombes de la cuisine.

Molly tape la tête de Marco qui râle en se frottant vigoureusement.

— Tu peux pas les laisser tranquille, s'indigne mon amie.

— Mais toi tu auras droit à un compte rendu détaillé. Alors que l'autre là, ne lâchera rien. J'ai même pas le droit de prononcer son prénom sans voir ma vie menacer, marmonne Marco.

Tom secoue la tête amusé. Je prends une chaise et m'installe contre lui. J'embrasse sa joue brièvement avant de mordre dans une gaufre. Sa main sous mon haut vient caresser mon dos avec douceur me provoquant des frissons délicieux. 

Au delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant