Au delà des apparences

Chapitre 14 - Julia

Je n'ose pas regarder. Mes yeux restent fixés sur les siens. Son visage se décompose, son regard s'éteint. J'ai peur. Peur de découvrir l'étendue des dégâts. Je n'ai pas mal, ce n'est pas normal, si? J'ai pourtant bien senti le métal percé mon abdomen. Je ne contrôle pas les tremblements qui parcourent mon corps et je m'effondre.

Lorsque je reprends connaissance, je suis dans les bras de Tom. Mes paupières papillonnent quelques secondes. Une douleur aigue me vrille les entrailles. Je porte ma main à mon ventre et sens le bout de métal qui dépasse. Mon sweat est couvert de liquide chaud, la tête me tourne.

- Reste avec moi, Julia, me supplie t il.

Alors je m'accroche à lui, à ses bras protecteurs qui m'entourent, à son parfum rassurant, à sa voix envoûtante, à ses yeux qui me transmettent toute la culpabilité qu'il ressent.

- Je ne voulais pas, ça n'aurait jamais dû être là. Je voulais juste que tu sois en sécurité. Je voulais pas, je ....

Je pose ma main sur son visage alors qu'une larme perle au coin de son œil.

- Je sais Tom, je sais, je murmure.

J'ai mal et j'ai cette impression que je perds toute mon énergie. Comme si elle s'échappait peu à peu, aussi vite que je perds mon sang. Je pose ma tête sur son torse, épuisée.

- Garde les yeux ouverts, Julia. Tu ne dois pas dormir, d'accord?

- Hmm

C'est dur, je suis de plus en plus fatiguée, j'aimerais fermer les yeux juste une seconde.

- Parle moi, s'il te plait. Parle moi de Molly.

- Elle est folle et excentrique. C'est un mélange de lutin et de fée. Elle volète au gré de ses envies.

J'ai du mal à parler, les mots sortent lentement dans un murmure mais me raccrocher à l'image de mon amie me donne espoir, alors je puise au fond de moi et trouve la force nécessaire pour continuer.

- C'est la femme la plus jolie, la plus intelligente et la plus gentille que je n'ai jamais vue.

- Non, ça c'est toi Princesse.

Je tente de rigoler mais la douleur me fait grimacer. Tom me caresse le bras avec douceur, tentant de diminuer ma peine. Puis je repense à mon amie et une lumière s'éclaire dans mon esprit. Je ne lui ai jamais parlé de Molly.

- Comment ... Comment connais-tu son nom?

- Tu en as parlé une fois, ment il.

- Menteur, je grogne en frappant mollement son épaule ce qui lui arrache un ricanement. Marco, c'est toi hein?

- C'est possible, élude t il.

Je lève la tête dans l'espoir de croiser son regard alors qu'il me fuit.

- Ce n'est pas ta faute tu sais?

- Sans moi tu serais à l'abri auprès des gardiens et non en train de te vider de ton sang dans mes bras.

- Quelle positivité, je grimace. Je ne me vide pas complètement, regarde, je lui dis en montrant mes mains encore roses même si elles me paraissent tout de même plus pâles que d'ordinaire.

- Julia, soupire t il.

- Si tu ne m'avais pas amené ici, je serais en train de me faire violer par Abel. A moins qu'il ne soit précoce, dans ce cas, il serait en train de me découper en morceaux.

- Mais c'est qu'elle est marrante sur son lit de mort!

- Je ne vais pas mourir Grincheux.

- Je ne le permettrai pas.