Au delà des apparences

Chapitre 26 - Tom

Respire, tu n'es pas un animal, tu peux te contenir et ne pas lui sauter dessus, respire. 

J'essaie de me répéter cette phrase en boucle mais mon self control est mis à rude épreuve avec une robe pareille. Des bretelles fines sur ses épaules nues tout juste couverte d'une étole aussi noire que le tissu de sa robe qui drape ses jambes jusqu'au pied. Fendu en haut de la cuisse, elle découvre sa peau laiteuse que je rêve de dévorer et son décolleté ... Qu'est ce que j'ai fait pour supporter une torture pareille? Je me gifle mentalement, si je ne parle pas elle va finir par s'enfuir en courant, mais qu'est ce que je suis censé dire? Il n'y a pas de mot pour décrire une telle créature. Ses cheveux soyeux encadrent sont visage en cœur et ses yeux sont soulignés d'une touche légère de maquillage, elle est parfaite. Beaucoup trop parfaite.

Son visage blêmit face à mon silence et elle commence à se tordre les doigts en fixant ses pieds. Il faut que je dise quelque chose putain! Mais si j'ouvre la bouche, je suis presque sûr de laisser sortir une connerie plus grosse que moi. 

— Je vais me changer, j'ai cru ...

Elle ne termine pas sa phrase et entame un demi tour. Sans réfléchir, j'attrape son poignet et la tourne vers moi. Sa poitrine percute mon torse et ma main trouve sa place au creux de ses reins. Sa respiration s'accélère, la mienne est déjà chaotique depuis qu'elle est apparue. Ouvre ta bouche, dis quelque chose, merde! 

— Si tu enlèves cette robe, je ne réponds plus de rien, je finis par lâcher d'une voix bien plus rauque que d'ordinaire.

Voilà, je savais bien qu'il ne fallait pas que j'ouvre la bouche! Qu'est ce qu'elle va s'imaginer? 

— Tu es magnifique Julia, j'articule avec difficulté avant de relâcher ma prise dans son dos.

Elle marmonne un "Merci" les joues rouges avant de prendre son sac. Je la suis à l'extérieur en silence et l'aide à grimper dans mon pickup. La fente de sa robe va me faire défaillir avant la fin de la soirée. Je dois faire preuve d'un effort surhumain pour ne pas poser ma main sur sa cuisse qui se dévoile à chaque fois qu'elle bouge cette fichu robe.  

Elle me guide à travers la ville jusqu'à arriver devant une petite maison de banlieue. Des barrières blanches délimitent le jardin qui entoure la bâtisse. Nous gravissons les quelques marches qui mènent à la porte et Julia frappe. Son père nous ouvre presque instantanément, à croire qu'il attendait derrière le battant. Il embrasse sa fille avant de la complimenter puis se tourne vers moi. 

— T'aurais au moins pu mettre une chemise, râle t il.

— J'ai ramené du vin et pas de hache, estimes toi heureux, je raille en lui fourrant deux bouteilles dans les mains.

Je le bouscule légèrement et entre sans y être invité.

— Tu es toujours aussi insolent ou c'est un traitement de faveur? gronde t il dans mon dos.

— Uniquement quand on m'emmerde, je réplique avec un sourire.

Il lève les yeux au ciel et Julia pince ses lèvres que j'ai envie de dévorer. On rejoint Marco et Molly qui sont déjà installés sur un fauteuil dans le salon. Mon ami porte une chemise et une cravate trop serrée, ce qui lui donne l'air d'un pingouin sorti du sèche linge. 

— Moi au moins j'ai fait un effort, me fait il remarqué avec une grimace.

— Oui mais on n'a pas essayé de te couper l'aubergine y a 10 jours, je lui fais remarquer.

Je porte encore un jogging et un t-shirt mais mes sutures, qui ont été volontairement trop serrées, me font encore mal et les hématomes commencent seulement à s'atténuer.