Chapitre 4 - Julia

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Une lueur meurtrière traverse ses yeux sombres qui me scannent et passent en revue chacun des stigmates que j'ai soigneusement caché derrière plusieurs couches de maquillage. C'est impossible, j'ai vérifié une demi douzaine de fois avant de franchir les portes de la prison, on ne voit rien. Pourtant, j'ai l'impression que, lui, peut les voir. Il s'arrête sur chacun des hématomes que j'ai camouflé et je vois les muscles de ses bras se contracter, la veine de son cou pulse et ses mâchoires grincent sous la pression qu'il leurs impose.

Mes mains deviennent moites, mes membres tremblent. Je ferme les yeux juste une seconde pour me reprendre. Il me terrorise, pourtant la rage qui émane de lui ne m'est pas destinée, du moins je ne le crois pas. Mais cette noirceur je la vois bien trop souvent ces derniers temps. Et j'en ai encore fait les frais hier soir.

Karl a vu rouge quand je lui ai raconté ma journée. Contente que ce se soit bien passé dans l'ensemble j'ai voulu le partager avec lui mais c'était de toute évidence une mauvaise idée. Mais qu'importe ce que j'aurais dit, il était déjà noir de colère en rentrant à la maison. Et pour ne rien arranger, le dîner n'était pas tout à fait prêt puisque le temps des contrôles pour sortir d'ici me fait rentrer presque une heure plus tard que lorsque je travaillais à la maternelle du quartier.

Je salue les 10 hommes qui me regardent et m'installe à mon bureau, j'en sors les copies que j'ai corrigé hier soir. Le niveau est plutôt correct et homogène, nous allons pouvoir avancer tous ensemble. Je déambule entre les tables pour rendre ces copies lorsque j'entend la porte claquer dans mon dos. Je me retourne et constate que le gardien est sorti, sans un mot, sans une explication. Je me fige alors qu'Abel se lèche les lèvres avec envie.

- Un peu d'intimité, quelle gentille attention, ronronne t il.

Les deux ariens se lèvent et traversent la salle pour me rejoindre. Je recule et bute contre le table de LeatherFace. Celui ci se lève brusquement alors qu'Abel arbore un sourire des plus diabolique.

- Finalement, tu as changé d'avis? Tu en veux aussi LeatherFace?

- Je n'ai pas l'intention de passer derrière la vermine.

- Bien, alors écarte toi qu'on puisse commencer à s'amuser.

Maverick et ses 2 acolytes font des bruits immondes et martèlent le sol. Pourquoi le gardien ne revient il pas? Je déglutis avec difficulté.

- Va t'asseoir Abel. Tu ne la toucheras pas, intervient Dan avec calme.

- Tu veux parier vieille branche? Que ton pote la revendique ou non, dans tous les cas elle finira empalée sur ma queue.

Dan regarde LeatherFace qui reste de marbre. Puis un sourire étire ses lèvres charnues et je ne suis plus très sûr d'avoir envie d'être protégée par un homme aussi froid et brut.

- Tu la veux? Viens donc la chercher, susurre t il les yeux rivés sur le fanatique.

Mon corps tout entier est secoué de tremblements involontaires. Abel avance lentement d'un pas alors que la brute à mes côtés brise ses chaînes en une fraction de seconde, d'un seul coup. Je sursaute en entendant le bruit du métal qui se brise et mes yeux s'arrondissent sous la surprise. Ce n'est plus 2 mais 3 hommes qui me terrifient. S'il vient de briser ses chaînes, il est maintenant libre de me maintenir sans effort pendant que ces monstres vont se faire un plaisir de souiller mon corps entier. Comme par miracle, le gardien reprend sa place sur sa chaise, sans se soucier de ce qu'il se passe. une tasse fumante de café entre les mains.

- Ça te dérangerait de faire ton travail Max? intervient James.

- C'est ça de vouloir jouer sous un nid de guêpes... on finit par se faire piquer, rigole t-il sans bouger le petit doigt. Mais notre grand LeatherFace est là, on ne risque rien. N'est ce pas? Ah mais attends, si tu déclenches une bagarre ... hmm... oui, oui, c'est bien ça! Si tu déclenches une bagarre, tu devras attendre un an de plus avant d'avoir le droit de faire une demande de sortie, hein? Je me trompe? Tu ne risquerais tout de même pas ta sortie pour une paire de nichons.

Au delà des apparencesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant