Bonne lecture !Âmes sensibles à s'abstenir ⚠️
Je me relevais du sol de ma salle de bain et me dirigeais d'un pas lent, tel un zombie, dans la pièce où je peignais mes tableaux.L'anxiété s'est transformée en une colère noire. Mes pensées sont mélangées dans ma tête. J'ai besoin de me défouler, de libérer ma colère, de laisser évacuer la haine qui faisait battre mon cœur. J'attrapais un pinceau puis appliquais différentes couleurs sur ma palette.
Je tenais mon pinceau comme une arme. Mes doigts tremblaient entre le pinceau, mais ce n'était plus à cause de mon stress, non. C'est cette amertume qui faisait pulser mon moteur de vie dans sa cage, cette colère qui grimpait à chaque seconde et gonflait dans mon ventre. Je plongeais mon pinceau dans un mélange de couleur que j'avais façonné, du gris, puis je l'écrase sur la toile et je le laisse éclater. Chacun de mes gestes sont fluides et à la fois violent et déterminé, chacun de mes coups de pinceau hurle ma peine et ma rage.
Je suis entrée dans un combat entre ma toile et moi. Mon pinceau s'enfonce dans la peinture, encore et encore, dessinant des visages et un décor. J'écrasais les couleurs les unes contre les autres. Le gris, le noir, le blanc et le bleu se mélangent dans une spirale incontrôlable. Je peignais mon anxiété. Elle s'était imprégnée en moi depuis quelques années, elle se serpentait sous ma peau et bouffait mes pensées.
Les couleurs s'éclatent, se battent entre elles, comme ce chaos qui régnait dans ma tête.
J'ai envie de vomir ma colère sur cette toile. L'expulser, la griffer, la déchirer. Mes coups de pinceaux sont plus violents et fluide. J'avais le contrôle sur ma peinture. Chacun de mes coups sont contrôlés et perfectionnés. Je rayais la toile, la souillais de toutes ces couleurs sombres et neutre qui me rappelle mon univers. Pourtant, je ressentais une profonde insatisfaction. Ça ne suffisait pas. Chacun de mes gestes ne me suffisait plus, les couleurs sont trop pâles pour la rage que je ressentais.
Je finissais par m'éloigner de ma toile en ne contrôlant plus ma respiration saccadée. J'ai peint ma colère, ma boulimie, ma peur et mon anxiété en même temps. C'est ça mon émotion profonde. La perte de contrôle. Cette émotion reflétait la lutte interne que je combattais avec ma boulimie et mon anxiété. Elle évoquait cette sensation de ne plus maîtriser ses émotions lorsque je suis plongée dans une crise. Puis en peignant cette œuvre, j'ai perdu le contrôle de ma colère.
Je projetais mon pinceau contre le sol lorsqu'on sonnait à ma porte. Putain. C'est pas le moment. J'ai pas envie qu'on vienne me déranger.
Avant d'ouvrir la porte, je partais m'observer dans le miroir de ma salle de bain. Mes cernes sont gonflées et mes iris sont injectés de sang. Je ressemble à rien et j'ai l'impression d'avoir le goût du vomis dans ma bouche. Ça me dégoûte. Ma crise de boulimie m'a presque fait oublier la douleur qui se creusait profondément dans mon ventre à cause de mes fichues règles.
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ne parlons pas d'amour.
General FictionAvant d'intégrer sa prestigieuse école d'art, Dahlia décide de profiter pleinement de son été en partant deux semaines en Espagne avec ses copines. Un événement inattendu conduira à ce qu'elle fasse la connaissance d'un groupe de quatre garçons, qui...