La douleur avait été terrible. Le craquement de ses os. Le déchirement de ses muscles et de sa chaire. Sa vision troublée par les larmes. Sa gorge déchirée par la souffrance de son cri. Elle était tombée au sol alors que sa poitrine se déchirait monstrueusement. Et elle avait tellement hurlé et pleuré, supplié et subi. Sa tête était comme fracassée, elle avait envie de mourir ! Le craquement sourd à son oreille avait été terrible et l'orage qui n'en finissait pas, le tonnerre grondant, la pluie glaciale ! Il fallait que cela se termine ! Elle ne voulait plus ! Elle se fichait du reste, de sa promesse de son envie de vivre ! Elle ne voulait plus !
Puis tout c'était soudainement arrêté.
Elle s'était sentie tellement légère, la douleur, la souffrance, le mal avaient soudainement disparu. Sa poitrine était toujours aussi lourde pourtant elle sentait ses poumons s'alléger. Elle ne peinait plus à respirer, ni à bouger. Elle sentait ses bras s'étendre, ses jambes se replier. Lorsqu'elle ouvrit ses yeux, le ciel était toujours aussi sombre mais il semblait si immense. La pluie s'écrasait sur elle mais elle ne la sentait plus sur sa peau, c'était si superflue.
Des éclats de voix lui parvinrent, lointain et inquiet mais elle n'en avait que faire. Elle se releva, son corps habituellement si lourd était léger, tellement léger. L'odeur de l'herbe des arbres, de la forêt et ce vent vivifiant. Elle secoua sa tête avant de partir dans cette merveilleuse nature si apaisante. Une course incroyable où elle ne souffrait aucunement. C'était si agréable qu'elle aurait pu en pleurer mais avant ça, elle avait besoin d'avancer, de se libérer de cette étrange énergie qui circulait dans ses veines.
Un rire mélodieux lui échappa et elle s'élança. Elle traversait les arbres, laissait les feuilles l'effleurer et savourait chaque instant, elle se sentait tellement bien, libre, complète. Son œil capta un mouvement sur sa gauche et elle put observer un magnifique aigle. Il avait une tête blanche et un corps avec des plumes d'un marron sombre. Son bec formait un crochet et était teinté d'un jeune relativement vif avec la pointe noire et il avait des serres impressionnantes. Il zigzaguait habilement dans la forêt, la suivant à la trace. C'était assez impressionnant à regarder, elle se sentait maladroite face à tant de majesté.
Un craquement lui parvint et elle reporta son attention sur le chemin devant elle, manquant de percuter une personne qui venait d'apparaître devant elle. Elle se décala juste à temps pour l'éviter, frôlant son manteau avant de continuer la folle course dans laquelle elle s'était lancée. Elle crût entendre son nom être appelé mais étrangement, elle n'en avait plus rien à faire. C'était bien mieux de se laisser aller comme elle le faisait, peut-être serait-il mieux qu'elle s'abandonne complètement après tout... Qu'est-ce qui la retenait vraiment dans ce monde ? Elle n'avait plus rien et...
« Petrificus Totalus ! »
Son corps se gela, redevenant lourd alors qu'elle tombait dans l'herbe humide. La personne qu'elle avait failli percuter se pencha sur elle et elle se sentit minuscule, fragile, exposée et sans défense. Le détail de son visage se dessina, elle pouvait reconnaître le nez orné d'une élégante paire de lunette, les pommettes hautes et ses yeux verts aussi chaleureux que bienveillant.
« Doucement, Miss Eckart. »
Beth la fixa avec incompréhension avant de réaliser pourquoi elle la tenait avec tant de prudence.
« Prenez votre temps, n'oubliez pas qui vous êtes. »
Blainey se tenait juste derrière la sous-directrice, elle semblait tout aussi soucieuse. La jeune sorcière compris leur désire, elle était tiraillée entre le désir de s'enfuir et celui de répondre à leurs attentes. La fuite serait tellement plus simple, elle n'aurait qu'à reprendre sa course et ne plus jamais regarder derrière elle.
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A l'ombre de nos fantômes.
FanfictionL'orage grondait au loin, puissant, sombre et furieux. La pluie avait depuis longtemps traversée la fine couche de ses vêtements pour autant, elle ne pouvait bouger. Le froid n'avait plus d'emprise sur elle, c'était comme si plus rien n'avait de sen...