Plus qu'une mère

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C'était plus désordonné que dans ses souvenirs. Elle fut bousculée et ne dû son salut qu'à la présence du professeur Weasley à ses côtés. La dame la ramena à elle alors qu'elles essayaient de se frayer un chemin à travers la foule. Noël était passé pourtant les rues de Londres regorgeaient de monde, les enfants courraient çà et là, les adultes s'arrêtaient encore devant quelques vitrines et d'autre devant des petites roulotes vendant des produits qui sentaient délicieusement bon.

Beth se frotta les mains doucement alors qu'elle observait craintivement les ruelles, reconnaissant parfois certaines impasses et lieux qu'elle avait autrefois parcourus. Tout était à la fois familier et inconnu. Elle n'était pas revenue dans cette partit de la ville depuis très longtemps, cinq ans pour être plus précise. Elle se sentait réticente mais c'était la seule piste qu'elle avait pu envisager.

« Nous sommes encore loin ?

_Je n'ne suis pas certaine. Avoua-t-elle. Je sais que c'est dans les environs. »

Naturellement elle avait toujours habilement évité cette partie de la ville. Doucement elle resserra son écharpe contre elle en cherchant les uniformes ternes et les voix enfantines. Elle sentait un désagréable fourmillement sur la surface de sa peau et désirait tout simplement prendre ses pieds à son cou mais cela n'était plus une option.

Lorsque sa mère était décédée, leur fuite précipitée ne leur avait pas permis d'emporter toutes leurs affaires. Comme elle l'avait précisé quelques semaines plus tôt à Sebastian, elles avaient dû se contenter du strict nécessaire et disparaître sans demander leurs restes. Cependant, Beth avait tenu à retourner à leur appartement une fois, profitant de l'absence de la nouvelle famille qui avait prit place, elle s'était glissée dans l'espoir vain de retrouver quelques rares petites choses leur permettant de survivre un peu plus longtemps, quelques vêtements, des bijoux, n'importe quoi mais à sa grande surprise, tout avait disparu, même leur meuble. Il n'y avait plus rien leur appartenant.

Mrs.Harris, la concierge l'avait prise sur le fait alors qu'elle sortait. Toute les deux avaient eu une longue conversation, la vieille dame s'inquiétant de son sort et de celui de sa petite sœur pourtant, elle n'avait à aucun moment cherché à la convaincre de rejoindre les pseudo-bienfaiteur des orphelins, bien au contraire. Ayant elle-même grandi dans cet environnement, elle ne l'avait recommandé à personne.

La charmante doyenne lui avait alors raconté ce qui avait suivit après leur départ précipité. Comme crain, la directrice de l'institution les attendait au retour de l'hôpital mais en réalité, elle avait déjà commencé à trier tous les meubles à l'intérieur. Elle avait été furieuse que les deux jeunes filles se soient échappées juste sous son nez mais qu'importe, rapidement elle s'était consolée de la façon la plus abjecte qui soit. Elle avait emporté tout ce qui se trouvait dans l'appartement, toutes leurs possessions et la concierge ne doutait guère de ce qu'elle avait dû en faire. Ce qui pouvait avoir de l'utilité avait sans doute été rapporté à l'orphelinat, le reste, vendu pour son propre profil.

« Vous pensez qu'elle possède cette machine ? Demanda la sous-directrice. »

Beth s'arrêta assez brusquement alors que l'établissement était enfin en vue.

« On ne le saura qu'une fois dedans. Souffla-t-elle en se tournant vers la dame sans cacher sa crainte.

_Je ne vous laisserais pas ici Miss Eckart. »

Elle sourit faiblement avant d'acquiescer et retourner à cet endroit sordide. C'était toujours aussi peu attrayant, les filles présentes portaient le même uniforme, robe grise, tablier et un manteau clairement trop fin et soulier tout aussi peu adapté à l'hiver. Une certaine colère s'empara de la jeune femme alors qu'elle se remémorait l'appartement vidé, si la directrice avait appliqué sa méthode à chacune des filles, il était clair qu'elle ne leur en faisait pas profiter. Les gamines étaient réunies dans des coins, majoritairement en groupe et serrés les unes contre les autres, attendant la cloche sonne la fin de leur agonie frigorifique. Heureusement pour elles, cela ne tarda pas et elles s'alignèrent sagement avant de rentrer dans l'établissement avec empressement. Beth se recula afin d'interroger son mentor du regard.

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