Chapitre 1 : Encore.

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“ Le sommeil est un amour perdu ”


Impossible. Impossible de dormir... Encore.

Depuis que j'ai quitté le domicile familial il y a un mois. Je ne parviens pas à trouver le sommeil, ainsi au beau milieu de la nuit, je mets mon survêtement, ma veste, mes baskets et mes écouteurs et je vais courir dans Central Park. Après ce qui s'est passé entre mon père et moi, j'ai à peine pris le temps de plier bagage et la bourgade dans laquelle je vivais pour venir ici à New York.

Heureusement, je percevais déjà mes revenus depuis mes dix-sept ans, dans ce fait à vingt-et-un ans, j'ai largement la capacité de m'assumer et de voler de mes propres ailes. Après une quinzaine de minutes d'endurance, je commence enfin à me sentir détendue, comme déchargée d'un poids.  C'est drôle de voir à quel point courir peut m'aider à me sentir libre, si vivante.

La musique Sweet Dreams d'Eurythmics, à fond les oreilles, les muscles brûlants, le souffle court et le vent dans les cheveux, je parcours le sentier, plus sereine que jamais. Moi qui a grandi cloîtrée dans une prison dorée, ici j'ai l'impression de pouvoir voler.

La musique résonnant, plus que bien même... Enfin jusqu'au moment où je me sens trébucher et puis chuter. J'atterris violemment à plat ventre sur la pelouse humide sans comprendre ce qui m'arrive. Je me relève sur quatres pattes et mes écouteurs tombent de les oreilles. Quelle n'est pas ma surprise lorsque je découvre que c'est sur les jambes d'un homme que j'ai trébuché. Il est adossé à un arbre, le regard effrayé et perdu dans le vide.

- Monsieur ? Vous allez bien ? Demandé-je par automatisme.

- Dégage ! S'exclame-t-il soudain en panique.

Sa réaction me fait sursauter et je m'écarte rapidement de quelques mètres alors que je suis toujours au sol. Je remarque grâce à la lumière, d'un lampadaire, de la poudre blanche sur ses narines. Il est drogué, ça explique le changement d'humeur soudain et le sentiment de peur dû à la paranoïa.

Je vais me lever pour me remettre en chemin, mais une seconde voix m'en empêche.

- Ah c'est là que tu te planques ! Espèce d'enfoiré ! Grogne une voix d'homme que j'entends approcher dans l'ombre. Un endroit public en plus, t'es qu'une tapette !

- Je l'ai plus, ce fric Jason. Je le le suis fait voler, explique le drogué alors que l'homme qui semble le terroriser émerge de derrière un arbre.

Il fait son apparition, masquant la lumière du réverbère qui nous éclairait. Je distingue néanmoins le contour de sa silhouette et il est... Impressionnant. Il doit avoisiner les deux mètres et est sacrément baraqué. Assez pour me filer la chair de poule.

- C'est qui elle ? L'interroge-t-il, semblant encore plus énervé par ma présence qu'il ne l'était déjà.

- Je suis désolée... Je viens de, balbutié-je avant de me faire interrompre par le toxicomane.

- C'est elle qui a volé le fric, m'accuse-t-il en pointant son doigt vers moi.

Quoi ?! Mais c'est homme est complètement fou !

- Non ! Retorqué-je outrée. On ne se connait même pas.

- Si, affirme-t-il en hochant vigoureusement la tête, c'est elle Lexi Pratt, je t'en ai parlé, tu te souviens ? S'enquit-il à ce fameux Jason.

- C'est elle l'ex petit amie qui te vole ton fric ?

- Absolument, approuve le drogué.

On nage en plein délire.

𝗠𝗔𝗙𝗜𝗔 𝗟𝗢𝗩𝗘 | 1, 2 & 3 | Où les histoires vivent. Découvrez maintenant