𝗠𝗔𝗙𝗜𝗔 𝗟𝗢𝗩𝗘 | 1, 2 & 3 |

Chapitre 12 : À vouloir jouer, on risque de se brûler.

“ Hell is empty and all the devils are here ”

☆

J’ai un sommeil agité cette nuit-là. Au bout d’un moment, n’y tenant plus, je scrute le radio réveil sur la table de chevet. 3 h 15 du matin…

Après les événements du jour, il m’est impossible de dormir. J’ai tantôt trop chaud, tantôt trop froid. Ensuite, je fixe le plafond, sursaute au moindre bruit et me lève pour aller boire… Tous les prétextes sont bons afin d’éviter de cauchemarder. Je suis interrompue dans mes pensées par le grincement de la porte de ma chambre. Je me fige à ce bruit puis j’entends un chuchotement :

- Kate ? me murmure une voix familière avec hésitation.

- Oui ?

Ah, Haley… Je soupire de soulagement.

- Tu ne dors pas ? me questionne-t-elle.

- Non, je n’y arrive pas… Toi non plus ?

- Oui.

Elle s’avance vers moi, les bras croisés sur sa poitrine en signe de protection.

- Est-ce que ça te dérange si je dors avec toi… ? me demande-t-elle en se mordant nerveusement la lèvre.

Pour toute réponse, je me contente de lui ouvrir ma couette pour qu’elle vienne s’installer. Elle doit avoir autant peur que moi. Après tout, elle a été menacée par Scott, a appris que son patron est un grand mafieux et est contrainte par ce dernier de passer la nuit ici.

- Merci, dit-elle en s’engouffrant rapidement dans le lit.

Nous nous tournons l’une vers l’autre pour nous regarder même si le noir nous permet seulement de discerner les contours l’une de l’autre.

- J’ai peur, Kate, murmure-t-elle.

- Moi aussi.

Elle a un sourire triste.

- Raconte-moi ton histoire. Comment t’es-tu retrouvée là, et surtout,
comment fais-tu pour supporter tout ça ?

Voilà, le moment tant redouté est arrivé. Elle va découvrir mes mensonges… J’espère qu’elle ne m’en voudra pas. Elle mérite la vérité. Je ne veux plus qu’il y ait de secret entre Haley et moi. Je prends une grande inspiration et lui raconte tout : mon enfance, la dispute entre mes parents, ma fuite à New York, mon arrivée dans la mafia et la prise de contact avec Carla. Je lui parle également de mes ressentis, mes relations et mes doutes sur les personnes de la maison.

- Bon sang… Comment as-tu fait pour encaisser tout ça ? grommelle-t-elle,
stupéfaite.

Je hausse les épaules.

- Je n’ai pas vraiment eu le choix, j’ai dû m’adapter, avoué-je.

- J’aimerais être aussi forte que toi. Je me fais menacer une fois et j’ai peur de m’endormir... Je suis ridicule, se lamente-t-elle.

- Haley, si tu avais vu mon état... J’étais pire que toi. C’est toi qui es forte, tu arrives toujours à positiver. Moi, j’ai tendance à me laisser abattre à la moindre difficulté.