𝗠𝗔𝗙𝗜𝗔 𝗟𝗢𝗩𝗘 | 1, 2 & 3 |

Chapitre 6 : Prendre ses marques.

“ La liberté est incompatible avec la faiblesse ”

☆

Je suis réveillée à l'aube par l'odeur du café chaud. Ainsi au pied de mon lit est posé un joli plateau garni de tartines à la fraise, à l'abricot, à la myrtille et à la figue accompagnées d'un verre de jus d'orange et d'un café au lait.

Je soupire, il faut faire semblant. Je vais devoir travailler pour ces criminels, même si c'est la dernière chose que je voulais. Je déglutis, tentant de faire disparaitre ce nœud dans mon estomac qui ne me quitte plus, me vêts d'un legging noir et d'un débardeur beige juste avant que monsieur Lane ne vienne frapper à ma porte.

- Êtes-vous prêt soldat ? Me salue-t-il.

Soldat ? On est à l'armée ou quoi ? Ah... C'est en référence à ma remarque d'hier. Est-ce que ça sera aussi intense qu'à l'armée ou c'est seulement de l'ironie ?

- Euh oui, dis-je quelque peu déstabilisée.

Suite à ce bref échange, je le suis et nous marchons jusqu'à un petit gymnase adjacent à une salle de sport,  où se trouvent un tapis de combat et un ring. Il m'indique qu'une porte mène à la piscine couverte de la maison, c'est endroit et vraiment immense et impressionnant. Même un sportif de haut niveau n'a pas le droit à un tel luxe.

- Bon, pour commencer je vais te tutoyer puisque tu es mon élève. Te concernant , tu t'en tiens au vouvoiement et tu peux m'appeler monsieur Lane ou coach, comme tu le souhaites. Hier tu t'es vantée d'être plutôt une bonne sportive. Alors montre-moi de quoi t'es capable. Grimpe sur le tapis de course, ça t'échauffer et on va tester ton endurance. J'accélererai ta vitesse progressivement.

Il met la machine en route et sans plus attendre, je démarre ma course. Ça fait du bien de courir, mais ça me rappelle aussi un mauvais souvenir. La dernière fois que j'ai fait ça, je me suis retrouvée à plat ventre parterre, une arme sur ma tempe.

Au bout d'une demi-heure, il augmente le rythme et je suis assez fière de lui montrer que je tiens la route. C'est un jeu d'enfant pour moi.

Après deux heures de course intensive, il me permet d'arrêter. Pendant que je reprends mon souffle et bois de l'eau, il me félicite.

- Eh bien, je vois que tu n'as pas menti. Tu es plutôt endurante.

Plutôt ? Il se foule pas en compliment, celui-là ! Je le toise fièrement : je lui ai rabattu le caquet.

Après le cardio est venue de voir ce que je vaux au corps à corps. Nous enlevons nos chaussures et nous nous plaçons sur le ring.

- Allez, Kate, on va voir si tu es bonne au combat.

Il décroise ses bras et tends ses mains face à lui, les paumes vers moi.

- Frappe aussi fort que tu peux dans les mains. Le but est de me faire tomber, enfin au moins de me déséquilibrer, ricane le coach.

Je dois avouer que je suis un peu intimidée... Je n'y connais absolument rien en combat et ce type balèze, jamais je ne pourrais le faire chuter. Face à mon hésitation, il insiste.

- Allez, vas-y frappe ! On a pas toute la journée.

Timidement, j'abats mon poing droit contre le plat d'une de ses mains. Il a un fou rire.