Chapitre 7 : Copain & copine

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« Si une femme est mal habillée, c'est sa robe qu'on remarque, et si elle est habillée décemment, c'est elle qu'on remarque ”



C’était il y a quelques semaines, mais je m’en souviens parfaitement. La première fois que je l’ai aperçue, j’ai été époustouflé par une telle beauté. J’ai immédiatement pensé « Une beauté aussi peu conventionnelle est sûrement destinée à une chose hors du commun ». Ce n’était pas le genre de beauté parfaite, avec une plastique de poupée Barbie, non, c’était une beauté délicate et naturelle.

En effet, on aurait dit que Dieu lui-même avait pris le pinceau pour en dessiner les traits. Elle courait par petites foulées. Cette jeune femme n’était pas maquillée, mais transpirante. Elle ne souriait pas, mais affichait une expression de combativité. Ses longs cheveux bruns se balançaient légèrement à cause de la brise fraîche et ses yeux… bon sang, ses yeux ! Un beau regard chocolat, de jolis yeux à vous faire fondre. Ce soir-là, même de loin et sans lui adresser la parole, je l’avais trouvée… parfaite.

Et je ne m’étais pas trompé. Lorsque je l’ai vue, elle avait été ramenée par Jason qui l’avait trouvée dans Central Park, un soir. Et, en effet, cette fille a bien un destin particulier qui l’attend. C’est l’héritière d’Andrei Maslow ! Trouvée par hasard… C’est à peine croyable. À première vue, elle a l’air innocente, sensible et douce.

Elle l’est, mais en creusant un peu, je réalise qu’elle est aussi pleine de ressources. Quand elle sort ses griffes, elle sait être féroce. Cependant, la pauvre manque cruellement d’expérience dans notre monde. Plus tard, quand elle m’a parlé de son histoire, de ses capacités en matière d’informatique, mais aussi de sa vie avec son père et sa passion pour les livres, elle m’a touchée.

Elle était vraiment très innocente, non seulement pour le monde criminel, mais aussi dans le monde normal. Elle avait vraiment besoin d’une famille. Or, la mienne avait besoin d’elle et de ses talents. Alors j’ai eu bizarrement cette envie de la prendre sous mon aile, de lui apprendre ce qu’était une famille, une vraie. Certes, nous sommes une famille mafieuse, mais une famille quand même, et maintenant qu’elle va travailler pour moi, elle va découvrir ce que cela signifie.

J’ai aussi le sentiment d’avoir une dette envers les Maslow. En la protégeant, nous serons quittes une bonne fois pour toutes.

C’est à Peter que je l’ai ensuite laissée, suite à mon absence les deux semaines suivantes. Il me semblait idéal pour s’occuper d’elle. Il sait être compréhensif et patient. Assez pour la guider et l’aider à prendre ses marques. Il saura aussi la pousser dans ses retranchements pour lui apprendre à se dépasser. Mais, à mon retour, quelle ne fut pas ma surprise quand je les ai surpris en pleine séance d’entraînement.

La jeune femme était clairement en train de désobéir à son supérieur. Elle avait visiblement pris le dessus sur Peter, et il ne pouvait guère lui faire entendre raison. Il allait m’entendre, celui-là ! Que lui arrivait-il ? Il entraînait une fille pendant deux semaines et il se transformait en chiffe molle ? J’allais montrer à Katerina ce qu’était l’autorité et ce qu’il se passait quand un des nôtres ne respectait pas ses supérieurs. Je voulais aussi que cette punition lui donne une leçon. Elle devait saisir à quel point il était nécessaire de dépasser la douleur chez nous.

Elle ébranla mon être quand je la vis fournir tous ces efforts pour poursuivre l’entraînement. Elle souffrait, je le savais, tant physiquement que psychologiquement. Je voyais sa douleur et je remarquais que la vie ne l’avait pas épargnée. Toute son existence, on lui avait menti. Mais elle luttait pour reprendre les choses en main, pour sauver sa peau et devenir quelqu’un.
J’admirais sa force. Elle pourrait réellement mériter sa place parmi nous. Je suis sûr que dans quelque temps, elle fera un agent formidable.

𝗠𝗔𝗙𝗜𝗔 𝗟𝗢𝗩𝗘 | 1, 2 & 3 | Où les histoires vivent. Découvrez maintenant