Chapitre 14 : Confidences.

310 20 11
                                    


La vie ce n’est pas d’attendre que les orages passent, c’est d’apprendre comment danser sous la pluie ”

Katerina

Trop choquée pour émettre le moindre mouvement, je continue à le fixer tandis qu’Adam quitte la pièce pour nous laisser « régler nos comptes » comme il l’a dit. Mon patron lui, scrute toujours la porte. Il paraît gêné et relativement anxieux.

- Quel enfoiré, l’entends-je murmurer, énervé d’avoir laissé sa réaction le trahir.

Nous sommes tous les deux assis sur le matelas, côte à côte, le dos appuyé contre la tête de lit, à fixer la porte qui vient de se refermer sur notre ravisseur.

- Dites-moi que c’est faux ?questionné-je calmement, encore incapable d’y croire.

- Non, je n’ai rien fait, affirme-t-il.

- C’est ça, ouais, soufflé-je. Arrêtez de vous foutre de moi !

- Je ne l’ai pas tué, Katerina. Quand ton frère était enfant, j’en étais un également…, explique-t-il calmement. Il marque un point. Quand Ian a été tué, il devait avoir 7 ans, pas plus.

Pourtant, la culpabilité pouvait clairement se lire sur les traits de son visage. Que pouvait-il bien me cacher ?

- Je suppose que tu allais finir par l’apprendre d’une façon ou d’une autre, alors autant le faire maintenant, soupire-t-il.

Daniel

Je prends une grande inspiration avant de me replonger dans mes souvenirs.

Allez, un peu de courage Barrish ! Elle t’a raconté son histoire seulement 24 heures après t’avoir rencontré, tu peux bien lui renvoyer l’ascenseur !

- Mon véritable nom est Masen. Mes parents, Erica et Daniel Masen, sont morts quand j’avais 4 ans. C’est à cette période qu’a été prise la photo que tu as trouvée dans mon portefeuille. J’ai rapidement été adopté, abandonnant Haley à l’orphelinat, et je suis devenu un Barrish. Le problème c’est que je suis tombé dans une famille de mafieux. Eléonore et George Barrish. Ils n’ont jamais pu avoir d’enfant, mais il leur fallait un héritier. Et généralement dans notre monde,
les héritiers doivent être des garçons. Ils me choisirent moi et rapidement, j’ai dû m’intégrer dans une famille entourée par le crime, le sang, les conflits, la violence, mais étrangement aussi… l’amour. Étant leur seul enfant, j’ai été choyé. J’avais des parents aimants en dehors de leur métier singulier, une belle maison, un chien, une piscine, des amis... Tout pour être heureux. Mes parents détestaient tous nos concurrents dont les Russel... sauf un, avec qui ils étaient très soudés : les Maslow.

Elle semblait abasourdie par la nouvelle. Eh bien… oui, nos familles ont été de grandes amies.

- J’ai connu Taylor. C’était mon meilleur ami à l’époque. Enfin, on était proches, autant que deux petits garçons de 6 ans pouvaient l’être. Je passais le plus clair de mon temps à jouer avec lui. On s’amusait à imiter nos pères. Lui prenant le rôle du mafieux, et moi, celui de sa victime.

- Il avait un sacré caractère dans mes souvenirs…, déclaré-je dans un sourire nostalgique.

- Comment un petit garçon a-t-il pu mourir pour des conneries d’adultes ?
C’est monstrueux, même pour moi. Pourtant je suis loin d’être un ange. Parfois, on dérape… Parfois, on regrette. On se regarde dans un miroir et on constate qu’on ne se reconnaît plus… vraiment. J’ai fait des choses qui pendant des années m’ont paru normales, mais plus j’avance, plus je me rends compte que c’est faux. Surtout après avoir vu ce que ce monde a fait sur mon père. J’aurais dû l’arrêter, j’aurais dû ne jamais commencer…, lui avoué-je en passant une main sur ma nuque.

𝗠𝗔𝗙𝗜𝗔 𝗟𝗢𝗩𝗘 | 1, 2 & 3 | Où les histoires vivent. Découvrez maintenant