Chapitre 32

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J'ai finalement choisi de porter la robe noir, de la vengeance, qui me procure un étrange mélange de sensations. Je remarque son regard alors que je monte dans sa voiture, un soupçon de satisfaction se mêlant à sa confusion.

Je lui en veut parce qu'il semble agir ainsi pour nourrir son ego, comme s'il cherchait à m'avoir émotionnellement à sa merci.

Je ne voulait pas être réduite à un simple objet de désir, une étape dans une série de conquêtes.

Pour moi, l'idée d'être juste un nom dans une liste évoquait un sentiment d'insignifiance, de frustration. j'aspirais à quelque chose de plus profond, à une connexion qui va au-delà des apparences et des jeux de séduction superficiels. Je désirait être aimée pour ce que je suis vraiment.

Une chose que Amine semble ne pas pouvoir me donner.

Alors que nous sommes ensemble dans la voiture, qui était elle-même témoin de nos au revoir tumultueux. Le son de la musique, bizarrement, submerge la voiture à croire que Mosaïque FM fait exprès.

Depuis quand ont-ils adopté un si bon goût musical pour mettre Lana Del Rey ? C'est presque comme si il on décidé de nous rappeler les émotions de la veille avec une playlist sur mesure.

There's things I wanna say to you

But I'll just let you live

Like if you hold me without hurting me

You'll be the first who ever did

There's things I wanna talk about

But better not to give

But if you hold me without hurting me

You'll be the first who ever did


Nous avançons, chaque feu rouge nous arrêtant brièvement, jusqu'à ce qu'un vendeur ambulant de machmoum s'approche de la fenêtre d'Amine, son sourire malicieux ajoutant une touche de charme à l'instant. "Un machmoum, pour la belle rose à vos côtés," propose-t-il.

Le machmoum, ce symbole de beauté et de délicatesse souvent offert aux personnes aimées dans les rues de la Tunisie.

Acceptant l'offre, Amine prend la monnaie tendue par le vendeur. Puis, avec une délicatesse noue un collier de jasmin autour de mon cou et glisse le machmoum derrière mon oreille.

"Merci... tu n'aurais pas dû," murmurai-je

"Ça me fait plaisir," répond-il simplement, son regard traduisant une sincérité qui réchauffe mon cœur.

Il ajouta

- Même si ca sert à rien, tu sens toujours le jasmin. C'est ton parfum, celui que tu portais tout le temps avant. Un parfum floral. Tu ne l'as pas mis ce soir ?

Je reste figée.

- Non, je ne le mets plus.

-Pourquoi ça ?

-Il ravive des souvenirs que je préfère laisser derrière moi. dit-je sèchement

Je le regarde un instant, et je sens que ma réponse l'a blessé. Son regard semble perdu dans ses pensées, mais à quoi peut-il bien réfléchir ?

Il rompt le silence rapidement avec une remarque légère, comme pour diluer la tension qui s'est installée entre nous. « Change de parfum. Moi, il me faut carrément changer de voiture », lance-t-il, faisant allusion à toutes les conversations que nous avons eues dans ce véhicule, à toutes les émotions qui y ont transité.

Je laisse échapper un léger rire. comme une éclaircie dans la tempête émotionnelle qui nous enveloppe. Comment arrive t'il a me faire rire dans cette situation sérieusement ?

- Enfin, j'ai eu droit à un sourire, dit-il doucement.

-Non, je ne souriais pas, je réponds avec une pointe de taquinerie.

-Si si, tu l'as fait tellement rarement ces derniers mois que le peu de fois que tu le fais, je le note.

Je lève les yeux au ciel avec un petit rire. « J'avoue, tu étais plus drôle dans mes souvenirs », je réplique, faisant allusion à nos moments passés ensemble.

- Eh, insulte-moi autant que tu veux, mais ne dis plus ça ! lance-t-il en plaisantant, puis il ajoute, « La dernière fois que je t'ai vue, tu as failli m'étouffer.

- Tu méritais bien plus en vrai. dit-je un mélange d'humour et de vérité.

Je sens le poids de son regard sur moi alors que je prononce ces mots, sa voix empreinte de sérieux. Un nuage gris, une ombre des préoccupations précédentes, refait surface dans nos pensées.

- Écoute, Kenza, on parlera de ça juste après. Donne-moi la chance de t'expliquer les choses à tête reposée. Tu comprends mal les choses, mes attentions... » Il propose avec une lueur d'espoir dans ses yeux.

Je hoche la tête, acceptant tacitement sa requête. « Ok », réponds-je simplement

Je ressens un mélange de confusion et de méfiance alors qu'une partie de moi se demande pourquoi il est si doux avec moi. Après tout, il y a à peine 15 minutes, je lui avais refusé son baiser.

Qu'a-t-il à me dire que je ne sais pas déjà ? Dois-je vraiment l'écouter pour le comprendre ?

Et si ses intentions étaient sincères tout à l'heure ?

Lorsque nous atteignons enfin la maison de Salma, nous marchons d'un pas synchronisé. Dès que nous franchissons la porte, je remarque le sourire d'Ismail au fond du couloir. Puis, une silhouette apparaît en courant, c'est la blondinette, Ines :

"Chéri, tu es enfin venu !"

*Elle l'embrasse juste devant moi.*

Je sens le sol se dérober sous mes pieds. Un regard furtif vers lui, et une sensation m'envahit.

Il me dégoute.

Une nuit étoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant