Chapitre 55

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Au bord de la piscine, Salma observe attentivement Amine en train de nager. Il évite soigneusement tout contact visuel avec elle, plongeant une fois, deux fois, trois fois. Debout sur le bord, elle essaie d'attirer son attention, mais il l'ignore obstinément.

— Tu peux m'ignorer autant que tu veux, je reste là, dit-elle avec détermination. Tu finiras bien par sortir de cette piscine à un moment donné.

Amine essuie l'eau de son visage, puis prend une voix féminine pour l'imiter :

— Amine, tu merdes, tu le fais tout le temps, pourquoi tu as parlé mal à Ismail ? C'est son anniversaire !

— J'allais pas dire ça, proteste Salma, agacée.

— "Amine, tu es un égoïste. Kenza est mon amie, elle est meilleure que toi," continue-t-il, moqueur.

— Ohh, soupire-t-elle, exaspérée.

— Je sais, Salma, je sais tout ça, j'en suis au courant, répond-il finalement, sa voix redevenant sérieuse.

— Je t'aime, tu es comme un frère pour moi. Mais là, tu te renfermes tellement que tu ne me laisses même pas t'aider. Je ne suis pas ton ennemie, mais j'aimerais vraiment pouvoir te soutenir.

— Franchement, vaut mieux t'avoir comme ennemie, parce qu'en tant qu'amie, tu n'es pas très convaincante

— Quoi ? Moi ?

— Oui, dire à Kenza que j'ai quitter, tu sais qui pour elle ? c'est un coup bas! dit il alors qu'il se frotte le visage pour chasser l'eau chlorée de ses yeux.

— Mais je voulais juste t'aider, vous aider tous les deux...

— Tu ne m'aides pas du tout, là. En fait, tu ne peux pas m'aider. C'est fini entre elle et moi. Elle me déteste, point ! Il détourne le regard, refusant de rencontrer le regard de son amie.

— Je comprends que tu sois frustré, mais je te demande juste d'essayer de te comporter correctement après. Pas pour elle, ni pour Ismail, mais pour moi, s'il te plaît, conclut t'elle d'une voix douce, cherchant à apaiser les tensions

— Pourquoi tu restes neutre ? Donne ton avis pour une fois, bon sang ! T'es contente de ton pote ? Pourquoi tu ne lui dis pas de laisser tranquille Kenza ? C'est toujours ma faute, toujours moi ! D'ailleurs, où est cet abruti ?

— Il est parti déjeuner avec ses parents au Barbarous

— Abruti ! répéte-t'il avec mépris, sentant l'agacement monter dans sa voix

Amine replonge dans la piscine, ses mouvements de nage semblant plus furieux qu'avant. On dirait presque qu'il veut se noyer dans ses propres peines, ou peut-être même dans ses mensonges. Il s'éloigne du bord, s'enfonçant dans l'eau profonde comme s'il cherchait à échapper à quelque chose, ou peut-être à lui-même. Les tourbillons d'eau semblent refléter les tourments qui agitent son esprit, le tirant vers les profondeurs insondables de son propre monde intérieur.

Une nuit étoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant