Chapitre 61

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En entrant dans le lounge, je sens le bras d'Ismail me tenir fermement par la taille. À peine avons-nous franchi le seuil que tous les regards se tournent vers nous. Il y a dans l'air une tension palpable, comme si nous venions de révéler un secret longtemps gardé. Les visages expriment une curiosité teintée de surprise.

Les salutations commencent, chacun nous faisant la bise avec une familiarité habituelle, mais je remarque rapidement une absence notable. Beya reste assise à sa place, immobile, évitant soigneusement mon regard. Habituellement, elle serait la première à me sauter dessus, impatiente de connaître chaque détail de mon rendez-vous. Mais ce soir, elle m'évite, son comportement contrastant fortement avec son enthousiasme habituel.

Je ressens une gêne croissante en moi, amplifiée par le fait qu'elle, ma confidente et amie proche, me traite soudainement avec une telle distance. Ses yeux fuient les miens, fixés obstinément sur son verre comme s'il contenait toutes les réponses du monde. Un million de questions envahissent mon esprit, mais avant que je ne puisse en formuler une seule, Ismail resserre son étreinte, m'attirant doucement vers la table où tout le monde est réuni.

— Salut tout le monde, dis-je avec un sourire que j'espère naturel, bien que mon cœur batte plus vite.

Les réponses sont variées : des murmures, des sourires, des hochements de tête. Mais l'absence de Beya dans cette interaction sociale familière pèse lourdement sur moi. Je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas, quelque chose de non-dit qui flotte entre nous.

En regardant autour de la pièce, je remarque deux autres absences notables : Amine et Skander. Ni l'un ni l'autre n'est présent.

Je regarde Beya un moment, essayant de comprendre ce qui ne va pas. Ses yeux restent obstinément fixés sur son verre, et malgré mes tentatives de capter son regard, elle ne me donne aucune réponse. J'insiste, sentant que quelque chose de crucial reste non-dit. Finalement, elle cède et me regarde avec une expression de résolution mêlée d'anxiété.

— Kenza, j'ai un truc très urgent à te dire, je ne peux pas le garder pour moi, dit-elle d'une voix tendue.

Quand elle prononce ces mots, son regard se tourne brièvement vers Ismail, ce qui me fait comprendre que cela le concerne. Une vague d'inquiétude me submerge, mais je tente de repousser ce sentiment.

— Si tu vas me gâcher la bulle où je suis, je m'en passe. J'ai pas envie de savoir. Je suis heureuse, dis-je, essayant de garder une façade de sérénité.

— Mais Kenza..., insiste Beya, son ton implorant et désespéré.

— J'ai dit non, réponds-je fermement, coupant court à sa tentative.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 25 ⏰

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