Chapitre 51

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Je prépare des crêpes et des pancakes, des tartines pour tout le monde, Ismail me tenant compagnie alors que les autres dorment toujours.

— C'est quoi la première chose que tu feras quand tu mettras les pieds à Paris ? me demande-t-il.

— J'ai que des réponses clichées, avoué-je.

— Allez, ce n'est pas grave, dis-moi quand même, insiste-t-il.

— J'irai à la tour Eiffel, répondis-je.

— Oh non, pas ça, c'est trop cliché, réplique-t-il avec un sourire taquin.

— Bah quoi ? Je trouve que c'est un incontournable, je riposte en riant.

Alors que l'atmosphère est animée de rires dans la cuisine, une prise de conscience brutale me fige sur place. Mes yeux dérivent vers ma robe, désormais maculée de taches de farine et d'œuf.

Une grimace de dégoût se dessine sur mon visage alors que je prends conscience de l'état lamentable de ma tenue. Pourtant, c'est une robe que j'apprécie énormément, mais dans cet état, elle est tout simplement inacceptable. En plus, je n'ai rien prévu en rechange, pensant que je rentrerais chez moi ce soir plutôt que de passer la nuit ici.

Ismail remarque immédiatement mon malaise et, avec une gentillesse naturelle, il propose :

— Attends une seconde, j'ai peut-être quelque chose qui pourrait t'aider.

Sans attendre ma réponse, il se dirige vers sa chambre et revient avec l'un de ses T-shirts propres, qu'il me tend généreusement.

— Tiens, prends ça. Ça sera toujours mieux que de rester dans cette robe.

Je lui adresse un sourire reconnaissant et lui réponds avec sincérité :

— Merci

Il réplique avec une pointe d'humour :

— Ça tirai à merveille.

Alors que je me dirigeais vers les toilettes, prête à me débarrasser de cette robe tachée, je constate qu'elles sont occupées. Un soupir de frustration m'échappe alors que je me retrouve à errer dans le couloir, cherchant une solution à mon dilemme vestimentaire. Je pourrais essayer de me changer dans la chambre d'Ismail, pensé-je soudainement.

Sans plus attendre, je pousse la porte de sa chambre. L'atmosphère dans la pièce est calme et sereine, loin de l'agitation de la cuisine. Rapidement, je me débarrasse de ma robe soulagée de m'en défaire enfin. Enfilant le T-shirt je ressens un sentiment de soulagement.

Une fois habillée, je jette un dernier coup d'œil au miroir. Certes, je ne suis pas au mieux de ma forme, mais c'est mieux que rien. Alors que je m'apprête à sortir de la chambre, je me retrouve nez à nez avec Amine dans le couloir. Son regard scrutateur parcourt chaque centimètre de mon corps, s'attardant sur le T-shirt d'Ismail que je porte.

Ses yeux expriment une combinaison complexe d'émotions : surprise, confusion, et peut-être même une pointe de colère. Il ne s'attendait évidemment pas à me trouver là, habillée ainsi.

Un silence pesant s'installe entre nous, chargé de tension et de réflexions non exprimées. Amine semble sur le point de dire quelque chose, mais il reste muet, comme s'il était submergé par ses pensées. Ses traits sont marqués par l'incertitude et la confusion, et je sens une pointe de tristesse dans son regard.

Finalement, Il détourne le regard, comme s'il était incapable de soutenir mon regard plus longtemps.

— Kenza, je crois que ton café est en train de brûler, m'interpelle Ismail de la cuisine.

Une nuit étoiléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant