𝟘𝟜 𝔸𝕕𝕒.

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Vendredi 3 juin 2022, 00h28

Des yeux sombres. Une aura dangereuse et glaçante. Des yeux sombres. Une aura dangereuse et glaçante. Des yeux sombres...

—Tu n'as pas décroché un mot depuis tout à l'heure, ça ne va pas ? me demande Heather, les yeux rivés sur la route

Nous voilâmes sur la route du retour depuis une bonne dizaine de minutes. Après notre petite altercation avec cet homme, Heather a tenu à rentrer immédiatement.

— Qui était cet homme Heather ?

— Personne, répond-t-elle sèchement. 

Arrête de mentir.

— Si ce n'est personne, pourquoi est-on partis directement après l'avoir malencontreusement bousculé ? C'est le diable en personne Heather ?

Seul le silence me répondit, ce qui me fit pincer les lèvres. Le mensonge suintait par tous les pores de sa peau, mais de toute évidence, elle ne voulait rien dire pour l'instant. Ce n'était que partie remise...

— Tu le connais ? tenté-je une nouvelle fois

Elle soupira légèrement avant de me jeter une œillade. Sa bouche s'entrouvrit et un petit espoir me prit.

— C'est juste le patron de cette boite, c'est un connard.

Attends... Tout cette réticence à parler, pour... ça ? Ce n'était juste que le patron du Roja Pasion ?

— C'est juste... le patron ? demandé-je dubitative

— Ecoute Ada, ce type, c'est un connard arrogant, méchant, sadique et insensible. Il n'est pas réglo, alors évite de parler de lui, de le croiser ou que sais-je. Il n'est personne, alors cesse de te poser des questions sur lui, rétorque-t-elle froidement.

Je me contentais seulement d'hocher la tête et restais silencieuse. Pourquoi avais-je l'impression qu'il y avait autre chose ? Autre chose qu'elle évitait de m'en informer ? Heather, que caches-tu ?

Ce fut dans une ambiance presque pesante que le trajet s'effectua. Des millions de questions m'assaillaient, mais ne voulant pas paraître insistante et agaçante je préférais les garder pour moi, pour le moment. Rapidement, le paysage se transformait pour laisser place à la rue adjacente à celle où se situait mon appartement. Heather se gara non loin de mon bâtiment et coupa le moteur, ne laissant que le vent siffler doucement à nos oreilles. Posant une main sur la poignée de la portière, je m'apprêtais à l'actionner quand une main me stoppa.

— Ada... Je ne veux pas me disputer avec toi, c'est juste que ce type ne mérite pas que tu te prennes la tête pour lui. Oublie-le, crois-moi ce n'est pas une grande perte, souffle-t-elle en souriant.

Je me contentais de lui donner un sourire, un vrai et elle s'approcha de moi pour embrasser ma joue.

— Bonne nuit ma biche, à lundi !

Sortant de l'habitacle, ce fut la brise fraîche qui me frappait et aussitôt je frissonnais de la tête aux pieds. J'envoya un baiser à l'aide de ma main et regardais mon amie partir. Alors que le son du moteur s'éloignait, j'enlevais ces foutus talons me promettant de ne plus jamais les remettre. Un soulagement me prit et lorsque mes pieds rencontraient le bitume froid je soupirais d'aise. Je regagnais rapidement l'ascenseur, désirant qu'une chose, prendre une douche brûlante. Une fois entre les parois métalliques, je sentis mon téléphone, situé dans ma pochette, vibrer contre ma cuisse. En le consultant je vis trois messages d'Heather :

« Ma chérie, je suis désolée pour tout à l'heure. »

« Promis, lundi je t'achèterais des croissants à la pistache. »

𝐋'𝐀𝐑𝐂𝐇𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant