𝟘𝟟 𝕋𝕙𝕠𝕞𝕒𝕤.

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"Take me back to the night we met."

Mardi 7 juin 2022, 03h13

Les gouttes d'eau frappaient le sol à un rythme régulier. Le froid me paralysait sur place et il m'était impossible de bouger mon corps, comme enchaîné. Pris de panique, je regardais autour de moi et je vis mes mains, attachés à des chaînes. Putain mais où j'étais ? Je sentais mes poils se hérisser et l'air était sombre, mauvais, mortel. Je pouvais à peine respirer, ma cage thoracique était comprimée par la panique ou la peur.

Depuis quand avais-je peur ?

Je secouais vivement mes poignets, mais rien à faire. Les chaînes faisaient un boucan infernal mais elles résistaient à mes tentatives d'évasion. Il n'y avait qu'une faible lumière pour me guider dans cette pièce sombre, la lueur de la lune. C'était la pleine lune ce soir, elle n'a jamais été aussi belle qu'à ce moment-là. J'aimais l'admirer durant des heures, je pensais naïvement que toutes les personnes que j'avais perdues brillaient en elle et ça me rassurait. Je pensais à ma mère, à Lola...

Putain Lola...

Elle me manquait, tous les jours.

- Toi aussi tu me manques Thomas, fit une voix féminine.

Mon cœur loupa un battement et je cherchai la provenance de cette voix, en vain. Elle résonnait et elle était partout à la fois. C'est quoi ce merdier ? Je déglutissais difficilement et tentais de me contrôler, je n'allais pas flipper pour ça, quand même ?

- Tes blagues pourries me manquent, ton sourire espiègle me manque aussi. Tes yeux et ton corps me manquent plus que tout, Thomas, reviens-moi...

Je serais la mâchoire, je n'aimais pas la tournure de cette soirée. A qui était cette foutue voix ? Pourquoi la femme ne se montrait pas ? Je me mordais la lèvre pour me canaliser, ce n'est pas le moment de péter un câble, tu n'es pas en position de force...

Je soufflais lourdement et fermais les yeux, décidant de l'ignorer, c'était le meilleur moyen pour que cette femme se montre.

- Tu couches avec d'autres femmes Tommy ? Tu as le droit de les baiser, tant que tu ne tombes pas amoureux.

Tommy... Mon sang se glaçait et mon corps se pétrifiait. Seule Lola m'appelait ainsi... Non... ça ne pouvait pas être elle, elle est morte, je l'ai vu ! Ils l'ont tué, ils l'ont tué, ils l'ont tué... Je secouais doucement la tête tout en ayant toujours les yeux fermés. Ce n'était pas Lola, elle était morte. Les secondes passaient, ressemblant à de longues minutes et aucune voix ne s'écria. Tout était affreusement calme, c'était le silence le plus stressant de toute mon existence. Alors je m'autorisais à ouvrir les yeux, elle était partie. Enfin.

Je respirais profondément et essayais de détendre mon corps tendu comme un arc. J'examinais alors la pièce, étant en pierre et en béton, je ne pouvais que me trouver dans une cellule, dans un sous-sol, que sais-je... Il n'y avait aucune porte visible, ce qui m'étonnais fortement, comment je suis tombé ici dans ce cas ? Rien n'avait de sens.

- La blague à assez duré. Montre-toi qu'on en finisse, hurlé-je à bout de patience.

Ma voix n'était qu'un écho et seul un silence de mort me répondit. Il y avait bien quelqu'un, cette voix je ne l'avais pas inventée merde. Je soufflais lourdement et me remis à secouer mes poignets, le mur était en train de pourrir, peut-être qu'en le malmenant il allait casser l'accroche des chaînes. Me faisant plus de mal, je jurais et me mis à tirer encore sur les attaches. Elles allaient se briser et je sortirais d'ici.

𝐋'𝐀𝐑𝐂𝐇𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant