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Samedi 11 juin 2022
07h16Mon corps était engourdi, trop faible pour supporter une journée de plus. Mes bras et mon torse me faisaient atrocement souffrir, je crois que mes plaies étaient infectées. Putain je n'y connaissais rien à ces merdes, je savais juste que ma tête allait exploser et j'étais trempé de sueur. Alors je faisais face au miroir et je grimaçais en voyant que les bandages s'étaient teintés d'une couleur brunâtre. Il ne fallait pas être Einstein pour savoir que c'était infecté putain de merde.
Je ne pouvais pas rester ainsi, je devais me remettre sur pied impérativement. La marche blanche pour nos disparus commençait à neuf heures et demie et je ne pouvais pas louper cet évènement. Même à moitié mort j'irais.
Alors sans réfléchir, j'envoyais un rapide message à Tara qui contenait que six mots : « Besoin de toi dans ma chambre. ». J'oserais espérer qu'elle ne pensait pas à baiser, même si cela faisait des mois que je n'avais touché personne, jamais au grand jamais j'envisagerais de coucher avec elle. C'était... comme coucher avec sa cousine, c'était... dégueulasse.
Je soufflais lourdement tout en sortant de la salle de bain, vêtu d'un pantalon de smoking et d'une simple chemise noir encore ouverte. Je passais une main dans mes cheveux et la nervosité commençait à me ronger, pourquoi diable avais-je envoyé ce putain de message ? Je n'avais pas l'habitude de demander de l'aide, surtout à Tara. Pourtant elle était la seule à me considérer comme son grand frère, elle était douce, gentille avec moi et surtout patiente malgré le calvaire que je lui faisais vivre.
Je devrais m'estimer encore chanceux d'avoir autant de soutien malgré mon comportement de fils de pute.
Trois coups contre la porte en bois massif fit valdinguer mon cœur et aussitôt ma gorge se nouait.
- Entrez, ordonné-je en m'asseyant sur mon lit défait.
Tara apparut, vêtue d'une robe noir arrivant au-dessus des genoux, tandis que ses cheveux blond étaient regroupés en un chignon bas.
- Ferme la porte.
Elle s'exécutait dans un froncement de sourcils.
- Je te préviens, si tu penses que je voudrais coucher avec toi, tu peux toujours courir. C'est comme si je couchais avec Sawyer et- oh mon dieu je crois que je vais vomir, s'exclame-t-elle en refoulant un haut le cœur.
Elle me considérait comme un frère alors...
Alors je me taisais et me contentais seulement d'enlever ma chemise et ainsi exposer mes bandages sales. Je vis son regard parcourir ma peau et mes blessures, tandis que le mien restait fixé sur le parquet. Elle s'approcha à pas léger et je sentais déjà son expression horrifiée sur moi.
- J'ai besoin que tu me soignes, je crois que c'est infecté, déclaré-je platement en plantant mon regard dans le sien.
Je rencontrais alors deux billes brunes larmoyantes et mon cœur se serrait.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? ose-t-elle demander en se raclant la gorge.
Je restais silencieux, elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'il s'était passé. Je ne voulais pas en parler ou plutôt, je ne pouvais pas en parler. C'était encore trop... honteux et dégoûtant.
- Je ne peux pas te soigner si je ne sais pas ce qu'il t'est arrivé Thomas.
Rien ne sortait et pourtant je le savais, qu'elle ne me jugerait pas. Parce qu'elle avait le cœur sur la main, malgré toutes les fois où elle s'en est mordu les doigts.
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𝐋'𝐀𝐑𝐂𝐇𝐄𝐑
RomansaL'Archer. Ce surnom faisait trembler la ville de Neiva et ses habitants. Impitoyable et sans cœur, il errait dans les rues sombres et éliminait tout sur son passage. Propriétaire de strip-club officiellement et 6ème dirigeant du cartel de la ville o...