𝐋'𝐀𝐑𝐂𝐇𝐄𝐑

𝟚𝟛 𝔸𝕕𝕒.

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Mardi 14 juin 2022

06h47

La rosée du matin me piquait le nez ainsi que mes doigts. Le jour peinait à se lever et mon corps suivait cet exemple. Je lançais un rapide regard vers mon sac de voyage qui ne contenait que le strict minimum et je commençais à regretter ma décision. J'allais partir avec un homme assoiffé de sang pendant quelques jours pour venger sa petite amie. Rien n'allait et la seule issue possible était la mort. Rivera avait intérêt à me donner une prime de risque.

Je vérifiais l'heure toutes les cinq secondes, tous les sens en alarmes. J'attendais le fameux Archer à l'adresse qu'il m'avait envoyé hier soir, le cœur battant à la chamade. Un sentiment d'appréhension ne cessait de grandir dans mon ventre, notamment dû aux inconnus qui traversaient les routes ou qui se pavanaient sur les trottoirs en me jetant des regards équivoques. Les drogués étaient manifestement de sortis et nombreux ceux qui étaient inclinés à venir m'aborder. De toute mon existence, j'avais qu'une hâte, que Thomas vienne rapidement. Je me sentais capable de me défendre, mais soyons réaliste : une femme seule dans entouré de cinq hommes drogués sans armes, c'était... compliqué voire impossible de s'en sortir indemne.

Et je détestais cela, devoir dépendre d'un homme pour me défendre ou me protéger. Je devais être capable de me défendre seule pourtant la seule défense que je possédais était mon arme de service. Je devrais vraiment commencer un sport de combat.

Je pris de grande inspiration et ignorais tant bien que mal l'homme qui venait de stopper sa marche à cinq mètres de moi. Il se contentait de me fixer tout en restant immobile. Ok, c'était très flippant et étrange. Mon téléphone affichait sept heures et toujours aucun Thomas aux alentours. Secrètement, je commençais à le maudire d'être en retard, surtout si tôt. Soudainement, le ronronnement d'un moteur retentit non loin de moi et je soupirais presque de soulagement en voyant le brun sortir du véhicule toujours en route. Je lançais un dernier regard à l'homme qui continuait de me fixer avant de saisir mon sac.

- Un problème ? demande l'Archer d'une voix grave.

Je secouais vivement la tête et l'observais prendre mon sac de voyage pour le ranger.

- On a environ plus de mille-trois cents kilomètres pour arriver à Maracaibo, soit plus d'une vingtaine d'heures de route. On s'y rendra en voiture et on relayera toutes les quatre heures pour conduire. On roulera de nuit également, on s'arrêtera toutes les six heures pour se dégourdir les jambes. Gabriella, la gouvernante de mes petites sœurs nous a préparé du café et des sandwichs, déclare le brun en refermant le coffre.

Je haussais un sourcil et ne manquais pas de ricaner.

- A vos ordres Franco, autres choses ? le questionne-je avec sarcasme.

- Avez-vous votre arme ?

- Non, je n'ai pas le droit d'utiliser mon arme de service dans le privé, avoué-je dans un souffle tout en me frottant mes bras nus.

Thomas réouvrit le coffre et fouilla dans un de ses nombreux sacs. La blague, il m'avait imposé le strict nécessaire mais il ne s'était pas gêné pour prendre une dizaine de sacs. Il sortit une arme à feu et un mouvement de recul me prit.

- Elle vous sera utile, pas enregistrée et aucun numéro de suivi. Personne ne pourra remonter jusqu'à vous.

Je fixais l'arme comme si elle était une bombe qui allait bientôt exploser. J'avais une arme dans mes mains, je ne savais pas d'où elle venait, je savais juste qu'elle ne devrait pas être là, elle était illégale. Ce constat me fit déglutir difficilement et je m'empressais de la ranger au fond de mon sac à main. Je passais une main dans mes cheveux et je sentais mon cœur s'accélérer, prise de panique. Je possédais une arme illégalement et j'allais bientôt prendre la route avec un tueur pour enquêter sur la mort de sa petite-amie, la routine quoi.