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Samedi 11 juin 2022
10h40


Cette odeur ne me quittera plus, j'en étais persuadé. Pourtant je la détestais, elle et tout le chaos qu'elle engendrait. Celle de la mort et du sang, elles étaient à présent mon quotidien.

Mon corps était paralysé par la peur de recevoir une balle mais contre attente Thomas m'avait protégé. Enfin, je ne m'emballait pas, parce que je savais qu'il aurait eu des ennuis s'il m'aurait laissé mourir. Pourtant je ne pouvais m'empêcher d'être reconnaissante envers lui. Et lorsqu'il me secouait l'épaule avec son arme, ce fut comme un déclic, je devais agir et faire mon travail. Je devais le faire.

Alors je pris une grande inspiration et je l'ai devancée avant de sortir mon téléphone. J'ignorais le regard lourd de Thomas sur mon dos et mis mon téléphone à mon oreille.

-Agent Carlson, matricule 230121, à toutes les unités j'ordonne une demande de renfort à la cathédrale de Neiva ainsi que plusieurs ambulances pour secourir les blessés. Une fusillade de masse serait la cause du chaos. Nous allons procéder à la sécurisation de la zone et au secours des victimes, déclaré-je froidement.

Alors je m'avançais, malgré mes jambes tremblantes mais je me devais de garder la tête froide, je devais aider et protéger les habitants de cette ville. Derrière moi, je sentais Thomas me suivre mais il restait complètement silencieux. A première vue, des dizaines de personnes étaient à terre, d'autres hurlaient et certains ont pris la fuite. Comment pourrait-on les blâmer ? J'ignorais mon cœur qui battait rapidement et ravalais le haut le cœur qui me saisissait et accourais presque vers Marcus quand je le vis plus loin.

J'aperçus son air affolé à travers ses lunettes et tout chez lui transpirait la crainte et la panique.

- Mon dieu Ada ! Tu vas bien ? me demande Ruiz en posant une main sur mon épaule. Où étais-tu ?

- Je... j'étais en train de discuter avec...

Son regard se posait sur Thomas qui restait complètement silencieux et il haussa un sourcil, surpris.

- J'ai déjà appelé des renforts et des secours, il faut qu'on sécurise la zone et qu'on détermine l'endroit où le tireur aurait pu être.

- Ouais mais le souci c'est que nous sommes que deux, les autres unités mettront du temps à venir, à cause de la panique, beaucoup se sont enfuis avec leurs véhicules et ça risque de causer le chaos sur les routes, rétorque Marcus en se frottant la mâchoire.

Je me pinçais les lèvres et réfléchissais à toute allure.

- Tiens, reprit le brun en me tendant une arme. C'est une arme provisoire étant donné que tu n'as pas la tienne.

Je le remerciais d'un hochement de tête avant de vérifier l'arme. Un colt M1911, un pistolet semi-automatique à platine simple action, avec un chargement par court recul du canon. Simple mais efficace.

- A deux on ne peut pas rassurer les habitants, sécuriser la zone et déterminer l'endroit où le tireur aurait pu être, lui chuchoté-je en regardant la foule paniquée et apeurée.

Marcus ébouriffa ses cheveux brun, mi-long où certaines mèches encadraient son visage fin et finit par sourire.

- On les fait participer. Enfin, certains d'entre eux... souffle-t-il avec un regard appuyé.

Mes yeux s'écarquillaient et lorsque je m'apprêtais à refuser il renchérissait :

- On n'a pas le choix, le temps joue contre nous et malheureusement ce sont les seuls qui peuvent nous aider.

𝐋'𝐀𝐑𝐂𝐇𝐄𝐑Où les histoires vivent. Découvrez maintenant