𝐋'𝐀𝐑𝐂𝐇𝐄𝐑

𝟙𝟟 𝕋𝕙𝕠𝕞𝕒𝕤.

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Samedi 11 juin 2022

09h50

Ada me regardait. Comme si j'étais le pire homme au monde, comme si j'étais un démon sans âme. Je pouvais y lire le dégoût et la répulsion au fond de ses iris. Pourtant ce n'était rien comparé à ma rancœur et ma haine pour cette femme et l'ensemble de ses collègues. Cette femme... me dégoutait, je la haïssais du plus profond de mon âme. Parce qu'elle a participé à ma descente en enfer, en osant m'accuser de la mort de Lola et maintenant... de frapper une femme ? Elle me réduisait à un monstre sans cœur et sans âme, je l'étais mais... pas tout le temps. Il restait encore Thomas, même s'il apparaissait rarement ces derniers temps, Thomas était encore là.

Je ne pouvais pas cautionner cela, qu'on m'accuse de frapper une femme... c'était inhumain même pour moi. Je pris une nouvelle cigarette, prenant conscience que la dernière était complètement consumée.

- Heather ment, c'est une garce sans cœur. Un conseil méfiez-vous, elle n'est pas vraiment celle qu'elle prétend être.

Elle osait à peine me lancer un regard sanglant, alors elle se contentait seulement de me tourner le dos pour s'en aller. Sa démarche était hésitante, presque fuyante mais elle ne se retournait pas.

Première règle : ne jamais tourner le dos à son ennemi.

Et malheureusement elle venait d'échouer, misérablement.

La cigarette au coin de ma bouche se consumait toute seule, alors je me contentais seulement de fixer l'horizon. Il n'était qu'un prétexte pour pouvoir laisser mon esprit s'évader dans les méandres des ténèbres de mon cœur. Il y avait tant de choses à régler, à faire, à penser... Tout cela me paraissait assez insurmontable.

Je soupirais et passais une main dans mes cheveux. Je ne demandais qu'une nuit de sommeil, juste une nuit sans cauchemar avec un calme apaisant et réconfortant.

Pourquoi me contentait d'une nuit alors que je pouvais avoir tout une vie...

- Eh mon pote ! s'exclame une voix grave

Je sursautais à peine, habitué à ses venus assez... surprenantes. Isaïah m'avait laissé un peu de répit ces derniers temps et... j'ai détesté ça. La solitude m'avait envahi et je me sentais seul au monde.

- Comment tu te sens ?

Je plantais mon regard dans ses yeux vert jade qui contrastait avec sa peau métisse et je ne pouvais me résoudre à être sincère. A quoi cela servirait ? Alors je me contentais de hocher la tête tandis qu'il restait là, à me dévisager. Son regard commençait à dévier sur mes épaules, comme si... Il cherchait des putains de blessures.

Il savait.

Et aussitôt la panique m'envahissait et m'empêchait de respirer. Putain, comment il le savait ? Comment ? Comment merde ?!?

Tara. Bien sûr.

Isaïah me fixait, toujours silencieux et je le vis dans ses yeux qu'il était compatissant ou... compréhensif. Je n'en savais rien, je ne savais pas déchiffrer le regard des gens putain et honnêtement je m'en foutais. Il n'avait pas à être au courant. Alors il se contentait de se racler la gorge avant de me tendre plusieurs feuilles.

- Je sais que ce n'est ni le lieu, ni le moment mais... J'ai l'article de Joy Carter, le rapport des pompiers et des policiers sur l'explosion. Et je suis désolé pour le temps, je sais que trois jours c'est très long mais... je travaille pour avoir les infos beaucoup plus tôt.