꧁ ᴅᴇʀɴɪᴇʀᴇ ᴄʜᴀɴᴄᴇ ꧂☙
« Ses coups nous fleurissaient de milles pétales multicolores, sur tout le corps. »
Kensington Palace Gardens,
Octobre,
Clay.J'ai merdé.
Je pénètre le grand hall de la maison, avançant sur la pointe des pieds pour être sûr que personne ne m'entende. L'obscurité est totale, et le silence, oppressant. L'escalier central, massif et disproportionné, semble me narguer de son austérité. Chaque marche en marbre crisse légèrement sous la semelle de mes mocassins, ce qui trahit ma tentative de furtivité.
Le souffle court, j'avance lentement, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Mon esprit est en alerte, chaque ombre semble prendre vie, chaque craquement de la maison me fait sursauter.Je sens la sueur perler sur mon front, mes mains tremblent légèrement alors que je me dirige vers ma chambre.
Soudain, une voix grave et menaçante brise le silence, glaciale et implacable :
— Où étais-tu ?
Mon cœur rate un battement. C'est mon père. Il est dans le salon debout, les bras croisés, son visage partiellement éclairé par la lumière d'une lampe. Ses yeux, sombres et perçants, sont fixés sur moi.
Il est tard.
Bien trop tard...
Pourquoi est-il réveillé à cette heure-ci ?
Une vague de panique me submerge, mon esprit cherche désespérément une excuse, une explication. Je sens la tension émaner de lui, une aura oppressante qui semble remplir tout l'espace autour de nous. Ses mots résonnent dans l'air, lourds de reproches, et la peur me noue l'estomac.
Je suis paralysé. Chaque muscle de mon corps est tendu, prêt à encaisser le prochain coup, qu'il soit verbal ou physique. Les souvenirs de ses colères passées défilent dans ma tête, et je me sens comme un enfant de nouveau, vulnérable et terrifié.Les cris, les objets qui volent à travers la pièce, les portes qui claquent, tout revient en un instant. Mais je ne dois pas lui montrer.
Je dois serrer les dents et lui tenir tête. Il le faut.
Pourtant, je sais que cela ne suffira pas. Rien ne suffit jamais avec lui.
— C'est à cette heure-ci que tu rentres ? Où étais-tu ? C'est sûrement en lien avec tes récentes dépenses, dit-il d'un ton glacé, son regard me cloue sur place.
Il est au courant.
Fait chier !
Je fais mine que sa réponse ne me fait rien, mais en réalité, je redoute chacune de ses réactions. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser dans ma poitrine.
— Ah, la grande discussion. Je me demandais quand tu allais enfin te décider à m'affronter, dis-je, tentant de masquer ma peur de lui par mon sarcasme.
— Cesse de jouer les malins. Explique-moi pourquoi tu as accumulé tant de dettes. Où va tout cet argent ?
Il reste implacable, pourtant sa voix est comme une lame froide qui s'enfonce dans ma chair. Je sens une nouvelle goutte de sueur perler sur ma tempe, mais je l'ignore.
— Oh, tu veux dire l'argent que tu m'accordes si généreusement ? Juste quelques imprévus, rien de grave.— Des imprévus ? Crois-tu que je suis idiot ? Je sais que tu es mêlé à des activités douteuses, dit-il en me lançant un regard accusateur. Où est passé tout cet argent, Clay ?
Je prends une profonde inspiration, tentant de ne pas laisser ma voix trembler.
— Peut-être que je l'ai utilisé pour vivre un peu, pour une fois. Tu devrais essayer, ça te détendrait.
— Tu n'es qu'un incapable, un bon à rien qui traîne notre nom dans la boue, rugit-il.
— Et toi, tu n'es qu'un tyran obsédé par son image. Peut-être que si tu avais montré un peu d'intérêt pour moi plutôt que pour tes affaires, je ne serais pas dans cette situation.
Il me fixe avec une intensité qui me glace le sang. Ses yeux sont durs, sans la moindre trace de compassion.
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NUMBER 006
Romance« 𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐧 𝐫𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝, 𝐣𝐞 𝐜𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐚𝐢𝐬 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐩𝐨𝐬, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐚̀ 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐥𝐞 𝐬𝐢𝐞𝐧, 𝐣𝐞 𝐧'𝐚𝐢 𝐩𝐞𝐫𝐜̧𝐮 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐨𝐬 » Daisy O'Brien revient à Londres après un an d'absence, portant un lourd secret. Mal...