14 | 𝐷𝑎𝑖𝑠𝑦

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(Tw : TCA et harcèlement)

꧁ obsession malsaine ꧂



«Je ne fais que me détester, peu importe l'apparence qui m'est donnée de renvoyer.»


Novembre,
Londres,
Daisy.


Une semaine plus tard.

Comme d'habitude, j'ai encore traîné au lit et me voilà désormais en retard. Les draps froissés témoignent de ma lutte intérieure pour me lever.

Le soleil projette des rayons d'une lumière crue à travers les rideaux mi-clos, et je sens le poids d'une gueule de bois tenace qui refuse de s'estomper.

Pourquoi est-ce que j'ai ingéré autant de tequila...

Cela fait une semaine que je traîne dans une brume persistante, chaque matin semblant plus difficile que le précédent.

Je ne me souviens que vaguement de ce qui s'est passé.

Layne m'a ramené, je crois.

Comment ai-je pu me retrouver seul avec lui et le laisser me ramener ?

Heureusement que personne n'était à la maison ce soir-là.

Je me rappelle qu'il m'a raccompagné jusqu'à l'ascenseur qui mène à mon appartement. Sans un mot. Ou peut-être quelques mots ?

La mémoire me fait défaut, tout n'est que fragments flous.

Je me souviens qu'il a évoqué sa petite sœur.

Mais voilà encore quelque chose qui me semble trop lointain...

En descendant l'escalier à la hâte, je glisse mes pieds dans mes chaussettes blanches en laine, tandis que Félix réclame doucement une caresse en se frottant à mes chevilles.

L'hiver pointe enfin le bout de son nez, et à Londres, il m'est désormais impossible de sortir sans mes chaussettes rembourées et mes mitaines.

Il est si irrésistible que je cède aussitôt, le soulevant dans mes bras pour enfouir ma joue dans son pelage.

C'est de sa faute si je suis toujours en retard de toute façon.

L'appartement est désert. Papa est déjà parti pour le travail et Alba n'est pas là aujourd'hui ; sa fille est malade depuis hier.

Je me demande pourquoi je me dépêche tant. Je sais déjà que je serai en retard de toute manière. Et il est hors de question que je compense ce temps perdu en prenant la voiture pour me rendre au lycée, surtout si c'est ce Pedro le chauffeur.

Mon premier cours de la matinée débute dans moins de vingt minutes, et il me faut une demi-heure à pied pour m'y rendre.

C'est peine perdue.

Mes cheveux sont encore humides, je n'ai pas eu le temps de les sécher après ma douche.

— Je vais être encore plus en retard si tu continues comme ça, je rigole en remplissant la gamelle de croquettes pour la boule de poils qui me réclame son petit déjeuner.

Je sors en trombe de l'appartement, enfilant mon trench par-dessus mon uniforme et attrapant mon sac à mains ainsi que mon écharpe Burberry. Mes talons claquent contre le bitume vivement, ce qui marque mon empressement.

Papa ne sera pas content.

C'est déjà la quatrième fois depuis le début de l'année scolaire, et nous ne sommes qu'au début du mois de novembre.


NUMBER 006Où les histoires vivent. Découvrez maintenant