꧁ Tempête orageuse ꧂☙
Il est plus facile de se battre contre un monde extérieur que de se débattre contre les exigences de ceux qui prétendent nous aimer...
Novembre,
Londres,
Daisy.Après l'orage vient le beau temps ? Ce proverbe m'irrite au plus haut point.
Pourquoi mon orage, à moi, s'éternise-t-il comme un ciel lourd et sombre qui refuse de s'éclaircir ? Pourquoi faut-il qu'il se déverse sans fin, inondant chaque parcelle de mon monde, m'enfermant dans un marécage de regrets et de désillusions ?
Je n'ai cessé de faire des choix que je regrette, des décisions que je finis toujours par payer d'une manière ou d'une autre. Comme ce soir. J'aurais dû rester chez moi. Voilà la phrase qui résonne en boucle dans mon esprit depuis que je suis montée en voiture avec Layne. « Rentre à la maison et ne fais pas de vague. » Un conseil que je n'ai jamais su écouter, et qui pourtant me hante à chaque pas.
Car avec Layne à mes côtés, l'orage s'intensifie. C'est une tempête bien plus menaçante, puissante et impitoyable, prête à balayer tout ce qu'il reste de ma paix fragile.
Nous pénétrons dans la salle, moi accrochée à son bras, et les mots se meurent sur ma langue.
C'est splendide !
Je n'ai jamais rien vu d'aussi somptueux . Le plafond, majestueux, est orné de moulures dorées, et une splendide rosace accueille un lustre en cristal qui capte la lumière et la renvoie.
De gracieuses colonnes de style grec soutiennent cet ensemble, ornées de chandeliers qui diffusent une lueur chaleureuse et intime. Mes talons résonnent sur le parquet en bois massif.
Les regards se braquent sur nous. À mon côté, Layne affiche cet air désinvolte, un sourire presque imperceptible effleure ses lèvres, comme si tout cela l'amusait.
Je l'envie de cette indifférence qu'il arbore comme si rien n'avait jamais d'importance, tandis que moi, je me sens prise au piège, chaque pas me rapprochant de l'inévitable moment où le regard de mon père se posera sur moi, qui, je le devine sans une once de doute, sera plein de colère et de cette déception si familière, à peine dissimulée derrière un masque de politesse glaciale.
Mon cœur bat plus fort et ma mâchoire se serre. Si seulement j'avais pu prévoir ce frisson de malaise qui me parcourt, je ne me serais jamais aventurée ici, pas ce soir. Mais le choix est fait, et il est trop tard pour fuir. Alors, je m'accroche, cherchant un appui dans ce chaos étouffant où les invités, sans doute déjà au courant des derniers ragots, se contentent de m'évaluer sous le prisme de la « fille O'Brien ».
À côté de moi, Layne laisse son regard errer autour de nous, sur le décor opulent du gala. Puis, après quelques minutes d'observation, il se penche vers moi et murmure :
— C'est plutôt... dépaysant. Mais pas si éloigné de ce que je m'étais imaginé.
Je réprime un soupir. Sa désinvolture frôle l'insolence et finit par m'exaspérer.
— Et j'ose te demander ce que tu t'imaginais, exactement ?
Il hausse les épaules.
— Crois-moi, O'Brien, tu n'as pas envie de savoir.
Il doit avoir raison, sûrement.
Je tente de ne pas m'attarder sur ce qu'il pourrait penser en ce moment, ni même sur ce qu'il pense de moi, tout court. Layne est ici pour une raison unique : notre marché. Peu importe ce qu'il juge ou ce qu'il se dit, peu importe son opinion sur tout ce spectacle ridicule.
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NUMBER 006
Romance« 𝐃𝐚𝐧𝐬 𝐬𝐨𝐧 𝐫𝐞𝐠𝐚𝐫𝐝, 𝐣𝐞 𝐜𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐚𝐢𝐬 𝐥𝐞 𝐫𝐞𝐩𝐨𝐬, 𝐦𝐚𝐢𝐬 𝐚̀ 𝐭𝐫𝐚𝐯𝐞𝐫𝐬 𝐥𝐞 𝐬𝐢𝐞𝐧, 𝐣𝐞 𝐧'𝐚𝐢 𝐩𝐞𝐫𝐜̧𝐮 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐨𝐬 » Daisy O'Brien revient à Londres après un an d'absence, portant un lourd secret. Mal...