Les deux heures qui suivirent s'égrenèrent avec une lenteur consternante. Mon professeur de maths me présenta devant toute la classe - moment de gêne extreme -, puis m'installa juste en face de lui en m'offrant comme cadeau de bienvenue le contrôle de mathématiques du jour. J'eus beau négocier, prétextant que j'étais nouvelle, le prof ne voulut rien savoir, me répétant que cette évaluation avait été prévue depuis plus d'une semaine.
- Tu feras de ton mieux, conclut-il.
Une fois, mon père avait voulu m'expliquer un théorème en maths dont j'ai oublié le nom. Après trois heures de souffrance, il avait fini par abandonner, encore plus désespéré qu'il l'avait été avant de commencer. Mon frère s'amusait souvent à me dire que j'étais un cas désespéré.
Les autres arrivèrent alors dans la classe en discutant tranquillement. Nils tenait son cahier de maths dans la main, manifestement en train de découvrir le cours pour la première fois, contrairement à Lina dont le stress était attesté par le tic nerveux qu'elle avait de tripoter le bout de ses mèches sombres.
Le prof referma la porte avant de commencer à distribuer les copies. Dès que je posai les yeux sur mon énoncé, je sus de source sûre que c'en était fini de ma carrière de mathématicienne. Mes camarades de classe ne perdirent pas de temps, s'affairant sans tarder à l'écriture de leurs réponses. Je tapai nerveusement mon stylo contre ma table, la tête appuyée sur ma paume. Je gribouillai vite-fait quelques solutions, puis repoussai ma feuille à moitié vierge sur table. Je savais que ce n'était pas très judicieux de rater ma première évaluation de mathématiques pour faire bonne impression aux professeurs, ou pour m'éviter une leçon de morale de la part de mon père. Néanmoins, je ne me résolus guère à changer d'avis et parcourus la pièce du regard à la place.
Mon regard vagabonda jusqu'à la zone où Romy et les autres étaient installés. Ils avaient l'air si concentrés que je m'en voulus de ne pas faire l'effort de répondre à toutes les questions. Fynn releva alors la tête et je croisai son regard. Il me sourit légèrement, puis se dirigea à nouveau vers sa copie. Il devait avoir sacrément bien révisé, car je voyais sa main parcourir sa feuille à la vitesse de la lumière. Ou alors était-il simplement brillant en maths. Lina lui lançait parfois des regards furtifs, rougissant quand il la surprenait. Je poussai un soupire en m'affalant de plus belle sur ma chaise. Le reste du cours allait être long.
Après ce long supplice, Romy et sa bande me guidèrent au gymnase en prenant soin de m'expliquer clairement le fonctionnement et le plan de l'école. Malgré les conseils bienveillants qu'ils m'octroyaient, je ne parvenais pas à ignorer les quelques regards dubitatifs qu'ils me décochaient furtivement. Les mêmes que celui de Romy ce matin. En dépit de l'effort que je fournissais pour oublier l'expression ahurie qu'elle avait affiché tout à l'heure, mon attention restait accaparée par cette image. Peut-être était-ce dû au fait que j'étais simplement la nouvelle dans la classe. Ou peut-être avait-ce un lien avec la clé que Romy m'avait arraché des mains, la même clé que j'avais trouvée par hasard dans ma chambre.
- Normalement, tu ne devrais pas avoir du mal à rattraper le travail, m'assura la brune, Lina.
- Les profs ne font que de nous parler des examens à la fin de l'année, t'as pas raté grand chose, renchérit Ethan.
Je me contentai d'opiner du chef, tâchant de bien cataloguer les informations.
Le cours de sport était sûrement la matière que je préférais de toutes, pour la simple et bonne raison que cette leçon n'impliquait aucun devoir. J'étais assise sur un banc, attendant patiemment mes nouvelles camarades, pendant que mon legging trop serré me coupait la circulation sanguine dans les jambes. La salle de sport était large, marquée avec des lignes de couleur au sol. Des paniers de basket étaient encastrés dans les murs et les goals de football ornaient les parois. Toutefois, ce furent les filets traversant la pièce de long en large qui révélèrent l'activité sportive du jour, à savoir le volley.
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La Clé de Mars
FantasiÀ la base, moi, je n'avais rien demandé. Déjà que j'allais devoir déménager à Bruxelles, changer d'école et de maison, loin de moi l'idée de m'engager dans une série d'évènements louches. Étrangement, quand j'ai rencontré un groupe d'élèves de mon â...