𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 6

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États-Unis-Los Angeles

Se dirigeant tout droit d'un pas rapide et décidé vers une salle encore inconnue, Paholo Mortonn, garde du corps ainsi que bras droit de Neyla Hartt, devait tout de même obéir à la demande. Étant une femme avec un fort caractère, il essayait généralement de ne pas la mettre sur ses chapeaux de roues. Ayant déjà vécu l'expérience traumatisante, il ne souhaitait en aucun cas la revivre.

Malgré l'obéissance qu'il faisait preuve en son égard, il gardait un rôle bien plus important qu'un simple protecteur. Pour avoir accès à diverses informations jusqu'au plus infimes, Paholo était sous la couverture de secrétaire à la Défense des États-Unis d'Amérique. Une bien bonne blague lorsque l'on connaît son véritable métier.

Ainsi, à la recherche d'un paquet de cigarettes, l'homme cherchait de toutes parts une seule trace de nicotine. Seulement, l'établissement devait être d'une grande sévérité pour ne même pas sentir une quelconque odeur bien que l'alcool coulait à flots. Désormais, face à la porte, il l'ouvrit sans hésiter. C'est alors que l'atmosphère changea du tout au tout. Les rires en un silence froid et pesant et les grands lustres apportant une forte lumière en obscurité épaisse.

Pourtant, cela ne lui fit ni chaud ni froid. Il n'était guère préoccupé et encore moins effrayé par une salle faiblement éclairée. Tout au long de sa vie, des scènes abominables, il en avait vu par centaine. Des cadavres dans n'importe quelle position, des tortures sans humanité ou encore des mises à mort de personnes parfois très jeunes, cela était son quotidien depuis maintenant six ans. Alors autant dire qu'il gardait son regard auburn bien en place sans une once de peur, commençant ses recherches des plus approfondies.

Caisses après caisses, cartons après cartons, l'homme fouilla de partout pour répondre au besoin de la femme.

-"Fait chier. Elles sont où ces putains de clopes ? Elle ne pouvait pas en ramener nooooonn.." Dit-il agacé en se grattant l'arrière du crâne vêtu par de simples cheveux foncés rasés. -"Non, c'est beaucoup trop pour madame apparemment...Pff.."

Mais alors qu'il allait ouvrir férocement une autre boite entièrement recouverte de scotch, un brutal pressentiment d'être observé lui parcourra la colonne verticale. Tournant vivement son corps afin d'apercevoir son voyeur de la soirée, il n'eut pas le temps de réagir avant qu'une lame ne lui entaille l'œil gauche.

Prit d'une douleur affreuse, il réussit par chance à esquiver la seconde attaque. Tenant fermement la moitié de son visage ensanglanté, Paholo pouvait enfin voir son assaillant.

Celui-ci était tout en noir. Camouflant ainsi l'entièreté de son corps et le bas de son visage. Uniquement ses cheveux lisse étaient visibles et en pagaye dû à l'action précédente. D'une taille imposante, il devait bien faire une bonne tête de plus. Dans sa main droite, l'arme recouverte de son propre sang était encore fièrement pointée vers lui.

-"T'es un rapide toi."

Son attaquant ne lui répondit pas avant de retenter une nouvelle offensive. Agile et vif, Paholo eut bien du mal à contrer chacun de ses assauts toujours plus nombreux. Coupé au bras, à la cuisse et à sa main, l'homme se retrouvait en très mauvaise posture. Pourtant, alors qu'il pensait défaillir, il réussit à lui infliger un coup brutal dans son abdomen, le faisant ainsi tituber en arrière dans un gémissement de douleur. Le bras au niveau du ventre, ses yeux azur le fixait avec froideur pendant qu'il se remettait difficilement en bonne position.

Paholo fut alors surpris de la rapidité à laquelle il fit preuve pour se rétablir et revenir vers lui. Les réflexes à vifs, le garde du corps sortit son arme à feu placé à l'arrière de son pantalon caché par sa large veste bleue, la pointant tout droit en direction de l'homme. Le doigt sur la détente, c'est un pied qui lui arracha l'objet anciennement en main suivit très vite d'une prise d'arts martiaux, le plaquant rudement au le sol.

Complètement allongé sur le béton froid, son agresseur le surplombait de tout son corps. Les deux genoux à terre, celui-ci s'était placé au-dessus de ses abdominaux, la lame sous la gorge de Paholo.

-"Et toi, tu es bien trop lent."

-"Facile à dire lorsque l'on attaque par l'arrière. C'est lâche."

-"Très drôle, venant d'un homme qui me pointait avec une arme à feu."

Immobilisé, il ne pouvait rien faire face à lui. Plus robuste et plus rapide, il devait admettre qu'il avait perdu. Alors, il ne fit qu'attendre sa libération. Certes mourir n'était pas dans ses projets, mais dans un monde comme celui-ci, la fin peut arriver bien vite et surtout lorsque l'on s'y attend le moins.

Seulement... Rien. Chacun regardait l'autre à travers leurs iris contraires, aucun d'eux ne fit le moindre geste. L'homme au-dessus de lui avait beau s'efforcer dans son subconscient pour finir son travail, son corps ne réagissait pas. Tout simplement comme si ses muscles ne voulaient plus obéir, comme si une force plus grande l'empêchait de bouger.

Ses blessures qui commençaient à doucement guérir, Paholo essaya le plus discrètement possible de récupérer son arme pour se sortir de cette situation des plus incohérente. Cependant, ce n'est pas lui qui mit un terme à cette mise à mort, mais bien une femme de ménage ouvrant soudainement la porte noire.

-"Merde." Lança l'inconnu avant de se relever et de partir à toute vitesse par un trou situé dans le plafond.

-"Alors c'est comme ça qu'il est rentré. Mais qui était-il ?" Ajouta le garde du corps encore troublé. Relevant son buste à l'unique aide de ses bras.    

IntertwinedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant