Intertwined

𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 22

États-Unis-Los Angeles

-" À moi ? "

L'air froid et la pluie toujours aussi furieuse plongeaient ces deux adultes, prient à un tourment émotionnel, dans une atmosphère calme et pourtant si lourde. Suite à cette question, un simple hochement de tête y répondit. Côte à côte, l'un à côté de l'autre, ils ne savaient quoi dire à cet instant présent. Pourtant, c'est Hamber qui les libéra de ce silence.

-"Mais nous ne nous connaissons que trop peu. "Affirma-t-elle, en se triturant les doigts.

Antonio ne savait quoi rajouter. Il était vrai qu'ils ne s'étaient vu que deux fois et pourtant son cœur ne pouvait continuer à battre sans elle. Lui, qui n'avait confiance en personne, même pas à sa famille ou encore à son bras droit, pourrait lui donner la vie à sa simple demande. 

Lui qui n'avait connu que la froideur de la mort découvrait une toute nouvelle émotion. Une émotion douce et apaisante qui pouvait changer un homme en un seul regard. Belle et calme et pourtant si destructrice et égoïste. Un sentiment nouveau qui l'obligeait à se remettre en question et à douter de ses propres connaissances.

-"Je ne saurais comment expliquer cela. Je ne saurais dire pourquoi mon âme tout entière s'est animée pour vous. Mais je sais une chose, l'amour que j'ai pour vous est véritable. "

Il l'avait avoué d'une voix sûre et certaine. Plongeant son regard sombre et détruit dans le sien si lumineux et pur. Tel un sort ou une malédiction, Antonio ne pouvait défaire son regard du sien. L'obligeant à l'admirer dans les moindres détails. Son corps entier ne pouvait s'en défaire, comme hypnotisé. Ce fut alors Hamber elle-même qui coupa cet instant qui leur paraissait comme ralentit dans le temps. Tournant son visage vers ce beau jardin qui les entourait.

La jeune femme ne savait comment interpréter cette situation si extraordinaire. Observant les fleurs en face d'elle qui s'ouvrait à la pluie furieuse. Malgré le froid, malgré les gouttes, elles restaient belles et ouvertes. Les fleurs ne savaient guère pourquoi le destin avait décidé de les faire tomber ici et à cet instant. Pourtant, la nature les accueillait avec amour et tendresse, même si cela allait les blesser ou encore les tuer.

-"Nous ne nous connaissons pas et je ne peux tomber amoureux de vous pour l'instant. "

Baissant sa tête, Antonio attendait avec tristesse la difficile finalité. Fixant ses mains accrochées à ses genoux, il se contentait d'attendre encore et encore l'amour qu'il risque de perdre. Il n'avait jamais ressenti cela pour une personne auparavant, peut-être qu'il avait été trop brusque ou rapide.

Mais il ne pouvait la voir en compagnie d'une autre personne. Cela le détruirait au plus profond de lui. Voir la personne qui était pour lui la femme de sa vie, aimer un autre. Jamais il ne pourrait...

-"Cependant, j'aimerais apprendre à vous connaître. Bien qu'il me fasse du temps pour pouvoir vous aimer, je sais déjà qu'une partie de moi vit pour vous. "

Surpris, Antonio releva son buste. La regardant avec un mélange d'étonnement et de surprise. Cela pouvait être un mensonge ou encore une simple plaisanterie, seulement, Hamber n'était pas ce genre de femme. Et son regard le prouvait. Sincère et généreuse, elle arquait aussi un beau sourire qui fit fondre le cœur bien fébrile d'Antonio.

-"Je vous attendrais alors. " Affirma-t-il.

La soirée déjà bien tardive se conclut dans la joie et le calme. Dû à la météo bien décidée à les retenir, le jeune duo parla encore longtemps. Apprenant comme demandé, à se connaître. Discutant de sujets futiles comme important. 

Cependant, Antonio gardait en lui son métier. Il ne voulait en aucun cas la faire fuir et savait qu'elle devrait un jour le savoir. Mais ce soir était bien trop parfait pour le gâcher ridiculement.

-"Je crois que la pluie s'est calmée. " Affirma ironiquement Hamber en passant son bras.

Se levant tout deux de leur assise en bois, ils remirent de façon synchronisée leur tenue légèrement froissée. Quand les quelques plis furent remis en place, ils purent, ensemble, prendre la direction de la sortie du parc.

-"Mais pourquoi n'avez-vous pas mis un manteau avec ce temps ? " Demanda Hamber, tout de même inquiète qu'il prenne froid.

-"En raison de ce mariage, nous sommes obligés de cohabiter ensemble. Cependant, c'est une femme bien cruelle et imbue d'elle-même. J'ai alors préféré partir loin de tout pour repenser à ma propre situation. "

-"Et qu'est-ce que vous en avez déduit ? "

-"J'en ai déduit que j'avais fait les mauvais choix. Que j'avais accepté cette alliance pour une simple raison financière et futile. "

-"Mais pourquoi avoir accepté ce contrat ? Qu'est-ce qui vous a poussé à dire oui ? "

Alors qu'elle s'approchait d'un sujet qu'il voulait éviter, un message les coupa. Sortant son téléphone de sa poche en s'excusant auprès d'Hamber, Antonio ouvrit sa messagerie pour y trouver un message de Yulia.

De Yulia Alexandrovitch Sergueïev :

-« Nous ne sommes pas encore mariés alors je te conseille de vite revenir. »

La mâchoire d'Antonio se crispa et Hamber comprit que cela devait être « Elle ». Rangeant sans délicatesse son mobile dans sa poche de pantalon, il se reprit subitement en main. Il voulait rester avec celle qu'il aimait, mais Hamber avait compris.

-"Ce n'est pas très grave Antonio. Nous pouvons nous revoir. "

-"Je suis sincèrement navré... Mais nous pouvons nous échanger nous numéros de téléphone. Si cela ne vous dérange pas. "

Avec un grand sourire Hamber accepta et sortit à son tour son téléphone. Sans qu'ils ne le sachent, ce simple acte venait de faire naître de nombreuses discussions sans fin et à l'amour grandissant. Lorsqu'ils eurent fini, aucun d'eux ne savait comment conclure cette soirée.

-"Je crois qu'il est tant de nous quitter désormais. " Affirma Hamber

-"Oui, je le crains. "

Alors qu'Antonio dut partir, la jeune femme auparavant à son côté dit une dernière chose.

-"J'espère que mon cœur a eu raison et que vous êtes une bonne personne. "

-"Je ferai tout pour l'être. "