𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 18

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États-Unis-Los Angeles

-"Et donc vous habitez seule ?" Demanda Éric, situé derrière l'hôte qui ouvrait la porte.

-"Oui." Répondit-elle simplement. Cachant alors l'existence de sa fille.

La porte maintenant déverrouillée, les deux personnes rentrèrent calmement à l'intérieur. Sachant qu'elle avait un rendez-vous avec ce jeune homme, Neyla avait bien pensait à faire garder sa fille. Ne voulant pas du tout se faire dérangée durant cette soirée. Prenant désormais les rênes en mains, la femme partit ranger leurs manteaux avant de se diriger dans la cuisine. Alors qu'Éric attendait patiemment sur le canapé, légèrement crispé, Neyla sortit de son meuble deux verres à vin et une bouteille de rouge.

-"Alors mon petit voyeur. Pourquoi m'avoir invité ?" Demanda soudainement Neyla en rentrant dans le salon.

Les deux verres dans une main et la bouteille de l'autre, elle les posa sur la table du salon avant de s'asseoir sur l'un des fauteuils à sa disposition. Croisant les jambes, son regard était hypnotisant. À vrai dire, si Neyla avait invité Éric chez elle, cet homme qu'elle ne connaissait pas réellement, c'était qu'une idée bien précise trônait dans son esprit. Elle avait bien compris que le seul but de cette invitation était de faire connaissance pour lui, car il l'a trouvé attirante. À force, elle en avait l'habitude.

Pourtant, Neyla comptait bien faire augmenter la température de l'atmosphère.

-"En vue de notre toute première rencontre, je me suis dit que la refaire sous de meilleures conditions serait préférable. "

C'était vrai. La première fois qu'elle l'avait vu était au casino. Et pour cette femme, ce n'était qu'un voyeur. Cependant, son corps et son caractère tout à fait docile avaient titillé sa curiosité. Le trouvant séduisant et à son goût. Étant quasiment prête à lui faire une fellation si Paholo ne les avait pas interrompus.

-"Et donc ? Que voulez-vous savoir ?"

-"Pour commencer, si nous pouvons nous tutoyer."

Neyla fut légèrement surprise avant de rire. Pour dire vrai, elle s'attendait à tout sauf à ça. Pour elle, cela n'était qu'une banalité parmi tant d'autres. Cachant sa bouche derrière une main, Éric la détaillait dans le plus grand silence. Neyla était une très belle femme et elle en jouait beaucoup. Malgré son caractère quelque peu dominateur, elle gardait en elle une image douce.

-"D'accord, si tu le souhaites. " Répondit-elle en riant une dernière fois.

Ainsi, ils commencèrent à discuter, à en apprendre un peu plus malgré les réponses toujours floues de la part de la femme. Pourtant, il put connaître davantage sur sa façon de penser ou d'encore réfléchir. Ses réflexions étaient complexes, néanmoins, elle avait toujours raison et trouvait réponse à tout. Seulement, celle-ci sentait une certaine angoisse chez son invité. Toujours tendu, les deux mains sur ses genoux, il n'était pas réellement dans son état normal et cela se voyait.

-"Dis-moi Éric. Est-ce que je te fais peur ? "

-"Quoi ? Pourquoi cette question ?"

-"Je ne sais pas, tu as l'air de rester sur ta fin."

Modifiant à peine sa position, le jeune homme se frotta rapidement l'arcade sourcilière avant de se triturer les doigts. À la déglutition difficile, Éric avait l'air de s'être fait démasquer tel un enfant qui ferait une bêtise.

-"Je n'ai pas peur de toi, ta présence met plutôt agréable. "

-"Alors qu'est-ce qui te préoccupe autant ?"

Le jeune homme mit un temps avant de répondre. Comme si cela allait gâcher le moment qu'ils venaient de commencer. L'ambiance était bonne, ils riaient et s'entendaient bien. Alors pourquoi ne pas se contenter de ça ?

-"Je repensais juste à la fois... Dans le casino..."

Neyla mit un arrêt dans ses mouvements, se disant amusement qu'un homme restait un homme. C'était bon, elle avait enfin trouvé la fissure à cette atmosphère beaucoup trop calme. Bien que pour une fois, elle tombait sur un homme cultivé, son objectif restait bien en place.

-"Alors ?" Dit-elle en posant son verre sur la table, permettant à quiconque de voir tout le monde au balcon.

-"Je me demandais juste pourquoi avoir agi ainsi alors qu'on ne se connaissait même pas. "

-"Parce que tu me plaisais." Admit simplement et calmement Neyla, plongeant son regard de braise dans celui d'Éric.

Dans la poitrine du jeune homme, son cœur battait fort. Il voulait faire les choses bien et avait eu très peur que remettre cette soirée sur la table soit de trop. Seulement, Neyla avait l'air d'y être elle aussi intéressée. Et l'aveu, qu'il lui plaisait, ne faisait que réchauffer tout son corps.

La femme n'avait pas l'air d'être dans le rejet et son esprit pensait déjà aux futurs rendez-vous et aux soirées en sa compagnie. Prendre le temps qu'il faudra malgré le début bien précoce et pouvoir à l'avenir avoir une relation plus intime comme il avait toujours rêvé d'avoir avec une femme. Passer les étapes une par une, respectant l'adaptation de l'autre avec attention.

-"Tu souhaites qu'on fasse l'amour ? "

Néanmoins, le destin en décida autrement.

-"Quoi ? "

-"Parce que moi, oui. "Dit-elle en sautant sur lui, se mettant en califourchon sur ses cuisses.

Les deux genoux de chaque côté de ses hanches, Éric était légèrement perdu sur la situation actuelle. En toute honnêteté, le fait de mettre la soirée du casino dans la discussion, n'avait pas pour but de relancer leur acte peu catholique. Mais plutôt d'ajouter quelques justifications afin de pouvoir continuer paisiblement leur cheminement d'un potentiel couple normal.

Attrapant de ses mains le visage du jeune homme, Neyla l'embrassa fougueusement, se balançant doucement avec des actions de va et viens. Quant à lui, il posa instinctivement ses mains sur ses cuisses bien visibles grâce au pli de la robe. Appréciant le baiser, Eric manquait cependant de beaucoup d'informations.

-"A..Attends. " Finit-il par dire en posant sa main sur l'une de ses épaules afin de la faire reculer.

À la respiration rapide due à l'excitation stoppée, les deux adultes se fixaient avec désir.

-" Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? " Demanda Neyla, la libido bien présente et motivée.

-" Cela va trop vite. Nous venons à peine de nous connaître. Ce n'est pas dans l'ordre des choses. "

-"Faisons-le dans le désordre alors. "

IntertwinedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant