𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 15

17 5 5
                                    

États-Unis-Los Angeles

-"Wow, mais c'est succulent." Admit Hamber, la fourchette à la main, prête à reprendre une seconde bouchée de son plat qui venait d'arriver.

En face d'elle, Antonio souriait de voir sa réaction purement naturelle. Dégustant à son tour son plat, il ne pouvait s'empêcher de l'admirer. Chacune de ses mimiques, chaque détail de ses expressions. Antonio ne voulait regarder personne d'autre, elle le captivait.

-"C'est si bon que ça ?" Demanda le jeune homme entre deux bouchées.

-"Oui, c'est exquis. En général, le poisson n'est pas mon plat préféré, mais là ! Je pense remettre mes goûts en question. " Affirma-t-elle avant de rire.

Son rire aussi était magnifique. Écoutant sa voix avec des yeux remplis d'une émotion nouvelle, Hamber se calma peu à peu, le regardant à son tour. Elle ne savait comment réagir dans ce genre de situation, mais son cœur battait si fort que sa cage thoracique avait du mal à le retenir.

-"Vous ne mangez pas ?"

-"Hein ? Heu si si, excusez-moi. " Répondit-il, légèrement embarrassé de s'être fait démasquer.

Le repas se fit alors calmement, parlant de tout et de rien. Hamber devenait étrangement plus bavarde grâce au vin et Antonio ne pouvait que l'écouter sans jamais l'interrompre. Il lui souriait alors qu'elle lui avouait ses pires bêtises d'enfances. Puis vint le dessert. Hamber n'avait commandé qu'une simple tartelette aux fruits alors qu'Antonio choisit une part du gâteau du chef. Bien que ces desserts pussent se retrouver dans n'importe quelle boulangerie, toute la présentation rendait ses simples pâtisseries en véritables chefs-d'œuvre.

Admirant son dernier petit plaisir, Hamber entama délicatement son dessert. Emmenant sa cuillère à la bouche, toutes les saveurs se mélangèrent et ses yeux se fermèrent automatiquement. Dire que cela était bon était bien loin du réel goût que nous offrait ce plat.

-"Vous avez l'air d'apprécier cette tartelette. "

-"J'en avais déjà mangé, mais c'était loin d'être aussi bon. "

-"Vous voulez goûter une part de mon dessert ?" Demanda-t-il en pointant la part de gâteau.

-"Quoi ? Non non, c'est votre part. "

Bien que la jeune femme vînt de refuser, il creusa à l'aide de sa cuillère une bouchée avant de l'approcher peu à peu du visage d'Hamber. Affirmant que ce n'était pas la peine, légèrement rouge, car en réalité, son for intérieur lui criait de goûter à cette pâtisserie.

-"Non vraiment ce n'est pas la peine."

-"Goûtez." Dit-il calmement, le bras tendu vers elle.

Laissant sa gêne de côté, elle posa doucement ses doigts sur ceux d'Antonio qui tenait toujours la cuillère et la fit rentrer dans sa bouche. L'instant était comme au ralenti alors qu'Hamber retira le couvert afin de mâcher. Chacun regardait l'autre alors que le temps, c'était comme arrêté. Le goût savoureux qui palpitait dans sa bouche était secondaire à l'échange de regard qu'ils s'offraient.

Après quelques secondes, les deux revinrent à la réalité. Tournant chacun leur regard. Fixant son assiette en touchant du bout de ses doigts les rebords, Antonio essayait de calmer la chaleur brûlante qui montait en lui. Mais alors qu'il allait reprendre un morceau de son gâteau, une timide cuillère vint se poser dans son assiette. Remplie d'une part de tartelette, il reposa ses yeux sur Hamber.

-"Tenez." Dit-elle simplement, les joues rouges et un petit sourire aux lèvres.

-"Merci. "

Le repas se finit ainsi. De légers regards étaient lancés de temps à autre et les deux portaient un sourire chaleureux. Terminant leurs desserts, un serveur revint les voir pour effectuer l'addition. Cependant, Hamber se sentit très incommodé par le fait qu'elle ne pouvait pas la payer. Antonio avait beau lui dire que tout allait bien, au fond d'elle, la jeune femme ne se sentait pas méritante.

Toujours assise à leur table, Hamber regardait les deux hommes. Triturant ses doigts sous la table, son pied, lui, tapait à répétition contre le sol. Quand Antonio eut fini, il rangea son téléphone qui lui avait permis de payer et le posa sur la table avant de retourner vers son invitée.

-"Cela va peut-être être un peu rapide, mais accepteriez-vous de venir chez moi pour prendre un dernier verre ?"

Hamber fut très surprise par cette invitation. Au fond d'elle, la jeune femme avait terriblement envie de dire oui. Tout son corps le lui suppliait, mais était-ce raisonnable ? Pourtant, alors qu'elle s'apprêtait à donner une réponse positive, le mobile du jeune homme vibra, signe qu'il avait reçu un message. Cependant, ce n'était guère à quoi Hamber s'attendait.

De Carla Zanelli :

-"Je ne sais pas ce que tu fais, mais ta fiancée t'attend."

-"Rentre vite."

Ayant tous les deux lu le message. Hamber se sentit trahie. Elle commençait doucement à aimer cet homme si spécial, mais la réalité des choses lui revint dans une terrible douleur. Son cœur se serra alors qu'elle finit par se lever.

-"Attendez, je peux tout vous expliquer. "

-"Merci pour ce repas, mais je pense qu'il est préférable que nous nous arrêtions à cela. " Affirma la jeune femme en rangeant brusquement la chaise.

Elle ne voulait pas pleurer, non pas pour un homme comme ça. Pas pour un beau parleur. Hamber pensait avoir trouvé enfin quelqu'un de bien, mais il s'avariait qu'elle s'était trompée. Récupérant son téléphone dans la précipitation, il rattrapa rapidement la jeune femme qui venait de sortir du restaurant. Ne voulant pas s'arrêter malgré ses demandes, Antonio lui attrapa le poignet.

-"S'il vous plaît...Laissez-moi vous expliquer..."

-"Je ne veux pas d'explications. Comment pourrais-je les croire désormais ?" Finit-elle par dire avant de repartir.

Heureusement qu'elle se souvenait du chemin, car elle dut le faire à pied. Derrière elle, Antonio rageait intérieurement. S'attrapant férocement le cuir chevelu, il se frappa le crâne plusieurs fois avant de crier en plein milieu de la route.

-"Fait chier !" Cria-t-il en tapant dans une poubelle qui traînait.

La nuit se finit ainsi, s'accroupissant sur lui-même, tenant fermement sa tête de colère dans ses mains. De son côté, Hamber rentra à pied, tenant ses talons qui lui faisait mal dans ses mains, les yeux rouges. Quand elle arriva chez son meilleur ami, celui-ci ne comprit en rien, l'état dans lequel elle était. James le prit alors dans ses bras, se disant qu'il aurait des explications plus tard.  

IntertwinedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant