𝕮𝖍𝖆𝖕𝖎𝖙𝖗𝖊 10

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États-Unis-Los Angeles (juste après l'interruption de Paholo)

-"Tu peux me dire comment tu as réussi à te mettre dans cet état juste pour une clope ?"

Assi l'un à côté de l'autre, Neyla en était fatiguée de cette journée interminable où son seul moment de répit fut interrompu. Les deux bras croisés sous sa poitrine, la femme regardait au-delà de la vitre du véhicule rouge, repensant à l'homme du casino, ce français qu'elle aurait bien aimé en connaitre davantage. Quant à son garde du corps, toujours autant blessé, il tenait de sa main droite, une vulgaire boule de papier sur son œil désormais aveugle et conduisait avec celle qui lui restait.

-"Rien... Un simple accident."

-"Si tu le dis." Dit-elle dans un soufflement ennuyé.

Leur chemin continua encore plusieurs minutes dans un silence froid ou seul le bourdonnement de la voiture chantait. Bien que son état soit déplorable, Paholo ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi cet inconnu ne l'avait pas tué. Pourquoi n'a-t-il pas terminé ce qu'il était venu commencer ? Il ne connaît rien de lui et pourtant, cet homme restait ancré dans son esprit. Sa silhouette athlétique qui se dessinait sous son haut noir et légèrement serré. Mais avant tout, ce furent ses yeux bleus qui le laissèrent incapable de réfléchir correctement.

Perdu dans ses pensées, l'homme ne remarqua que tardivement leur arrivée que Neyla lui fit remarquer. Garé devant une grande maison typiquement américaine, celle-ci ne se démarque peu des autres voisines. Neyla hartt était une femme mystérieuse où sa vie n'était bercée que par d'innombrables secrets. Cachant son passé, ses idées, ses problèmes et ses propres sentiments. Même lui, homme de main du pilier américain qui se connaissaient depuis maintenant de nombreuses années ne savait pratiquement rien de son histoire.

Pourtant, Paholo était tout de même au courant d'une chose avec une grande importance.

-"Maman !"

Une fille. Âgée de seulement huit ans, c'était elle, la raison de tous ses mystères. À la longue chevelure brune et au regard identique à sa mère, son sourire pouvait réconforter n'importe qui. L'homme ne connaissait pas le père ni la raison de son absence, mais ce sujet était tabou jusqu'à même dire interdit au sein de cette maison.

-"Coucou ma chérie." Dit-elle d'une voix douce et chaleureuse en la prenant dans ses bras.

Étant avec son enfant, Neyla changeait du tout au tout. À l'image de femme forte et imperturbable au caractère chaud, auprès de la seule personne qu'elle aimait, sa voix s'attendrissait et son regard n'était plus froid mais simplement rempli d'un amour pur.

Suite au dialogue, une jeune adolescente sortie à son tour de l'habitation. Elle connaissait certes, l'existence de l'enfant, mais elle ne restait qu'une jeune étudiante et en aucun cas un problème pour Neyla.

-"Bon bah, je pense que je vais vous laisser." Affirma Paholo encore sur le palier de la porte d'entrée.

Un simple hochement de tête de la part de la femme répondit à sa phrase précédemment formulée avant qu'il ne tourne ses talons en direction de sa voiture. La douleur était encore présente, mais il avait l'habitude. Les gens qui cherchaient à le tuer, ce n'était, en aucun cas, nouveau pour lui. Mais là, c'était différent. Il ne saurait pas d'écrire pourquoi cette telle torture mentale persistait en lui, pourtant, il n'arrivait pas à la faire arrêter.

Remontant dans son véhicule, frustré de ses nombreuses pensées, l'homme frappa avec colère le volant innocent. Que lui avait-il fait pour qu'il restait aussi bloqué sur sa simple personne ?! Après cela, il alluma le moteur et partit en direction de son petit appartement. Paholo n'était guère friand des grandes maisons studieuses bien qu'il en possédait les moyens. Ainsi, il vivait dans un petit appartement à l'écart des grandes villes bruyantes et excitée. Lui, il voulait du calme, pouvoir dormir sans distraction extérieure, se détendre devant un film ou encore faire son sport quotidien sans que des voisins alcoolisés ne viennent l'embêter.

Enfin de retour chez lui, il ouvrit lentement sa porte avant de s'écrouler sur son canapé en cuir usé. Les deux mains sur son visage, il expira toute l'aire présente dans ses poumons en fermant ses yeux. Clairement exténué, il était prêt à passer à côté d'une bonne douche pour simplement s'endormir. Pourtant, alors que Paholo allait doucement s'abandonner aux bras de Morphée, un bruit répétitif provint de la grande fenêtre du salon.

Ses sourcils, froncés prouvèrent son mécontentement alors qu'il souhaitait simplement un peu de paix dans sa vie. Faisant ainsi le moins d'effort possible, il tourna sa tête mutilée vers l'ouverture vitrée. Cependant, alors qu'il s'attendait à voir un oiseau ou encore un petit rongeur courageux, l'homme ne s'attendait pas à voir une forme humaine se dessinait dans l'obscurité de la nuit. Due à cette irruption inattendue, un léger sursaut de surprise prit de court l'homme allongé avant qu'il ne se relève automatiquement. Par réflexe, il récupéra l'arme à feu dans sa table basse où divers moyens de défense faisaient leur place.

Pas-à-pas, le pistolet dans sa main, il se rapprocha lentement de la fenêtre. La respiration rapide, il ouvrit la vitre en pointant automatiquement l'arme sur l'individu.

-"Et du calme le chercheur de cigarette."

-"Toi..."

-"Je t'ai manqué ?" Demanda l'homme un sourire en coin, en entrant calmement dans l'appartement.

-"Qu'est-ce que tu fous ici ?"

Les deux hommes dans le salon, l'auteur de son état s'assit sereinement sur le sofa alors que son propriétaire resta debout. Cette fois-ci sans son masque, Paholo pouvait contempler l'intégralité de son visage. L'homme face à lui avait l'air d'avoir le même âge que lui, mais restait pourtant bien plus grand en taille.

-"On va dire que j'ai mon patron qui essaye de me tuer."  

IntertwinedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant