Chapitre 8- La douce voix d'un être perdu, signe de réconfort.

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Aether se réveilla avec une lourdeur oppressante dans la tête, le sentiment désagréable d'une migraine qui menaçait de l'engloutir tout entier. Il ouvrit lentement les yeux, les paupières lourdes et collées par le sommeil, et constata avec une pointe de confusion qu'il se trouvait dans une chambre inconnue. Les murs étaient d'une teinte neutre et impersonnelle, les meubles étrangement disposés et dépourvus de toute familiarité. Ses vêtements, éparpillés négligemment sur le sol, formaient un chemin désordonné qui menait au lit.

À côté de lui, l'étranger de la nuit précédente dormait paisiblement, les draps légèrement relevés dévoilant une silhouette vaguement familière mais sans réelle signification pour Aether. Il comprit immédiatement ce qui s'était passé. Un soupir lourd de regret et de résignation s'échappa de ses lèvres alors qu'il passait une main tremblante dans ses cheveux en désordre, tentant de mettre un peu d'ordre dans ses pensées chaotiques.

L'odeur persistante de l'alcool flottait dans l'air, une réminiscence des excès de la nuit passée. La bouche sèche et le goût amer du remords sur la langue, Aether tourna la tête vers le réveil posé sur la table de chevet. Les chiffres rouges et impitoyables indiquaient onze heures du matin, un rappel cruel du temps perdu et des décisions prises sous l'emprise de l'ivresse.

Avec une lenteur calculée pour ne pas réveiller l'homme endormi à côté de lui, Aether se glissa hors du lit. Ses pieds nus touchèrent le sol froid, un contraste brutal avec la chaleur du lit qu'il venait de quitter. Il se redressa, chaque mouvement accentuant la douleur lancinante dans sa tête, et entreprit de trouver la salle de bain.

La pièce était sombre, les rideaux tirés pour bloquer la lumière du jour. Aether se déplaçait prudemment, ses pas silencieux sur le parquet. Il ouvrit une porte, puis une autre, jusqu'à ce qu'il trouve enfin la salle de bain. Le carrelage froid sous ses pieds ajoutait à son malaise, mais il ignorait cette sensation désagréable, se concentrant plutôt sur le besoin de se rafraîchir et de rassembler ses esprits.

Face au miroir, il s'arrêta un instant, fixant son reflet avec une expression de fatigue et de désillusion. Ses joues creuses et ses yeux cernés témoignaient de son état de santé déclinant. Il ouvrit le robinet et laissa l'eau froide couler dans le lavabo avant de plonger ses mains dedans, les portant ensuite à son visage pour tenter de se réveiller complètement. L'eau froide fut un choc revigorant, mais ne suffisait pas à effacer le poids des émotions qui l'accablait.

Alors qu'il s'essuyait le visage avec une serviette propre, il se rendit compte de l'ampleur de son désespoir. Les événements de la veille, flous et fragmentés dans sa mémoire, lui revenaient par bribes, chaque détail ajoutant une nouvelle couche à son tourment intérieur. Il savait qu'il devait affronter les conséquences de ses actes, mais pour l'instant, il se contentait de survivre à ce matin difficile, cherchant un semblant de paix dans le calme précaire de cette salle de bain inconnue.

Aether se permit de prendre une douche, espérant que l'eau chaude pourrait apaiser la tension dans ses muscles et dissiper les restes de l'alcool de son système. Le jet d'eau, d'abord tiède puis progressivement plus chaud, coula sur sa peau, emportant avec lui les résidus de la nuit précédente. Il se savonna méticuleusement, insistant sur chaque partie de son corps comme pour se purifier de cette nuit d'égarement. Il laissa l'eau ruisseler sur ses cheveux, massant son cuir chevelu pour en extraire toute trace de l'odeur âcre de l'alcool et de la cigarette.

En sortant de la douche, Aether attrapa une serviette et s'essuya lentement, profitant de cette routine simple pour rassembler ses pensées. Il passa ses doigts dans ses cheveux encore mouillés, puis les essuya avant de les attacher en une queue de cheval soignée. Ses vêtements de la veille, froissés et imprégnés des odeurs de la nuit, reposaient là où il les avait laissés. Il les ramassa avec une grimace de dégoût et les enfila, chaque pièce de tissu contre sa peau lui rappelant ses erreurs.

Do We Meet Again ˣⁱᵃᵒᵗʰᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant