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Les jours et les mois passaient, et je me sentais de plus en plus vide. Rien ne me faisait envie : ni les soirées, ni les relations sans lendemain, ni même les études. Pour ne pas inquiéter mes amis, je faisais comme si de rien n'était. Ma relation avec Haemin s'était tellement détériorée que nous ne nous adressions plus la parole, rendant notre groupe bizarre et désuni.

Jimin avait essayé de reprendre contact avec moi, mais je l'avais repoussé. Je crois que c'est la meilleure chose à faire pour lui. Il ne mérite pas de perdre son fils juste à cause de moi. Au moins, j'avais transféré toute ma mauvaise énergie sur mes études, et aujourd'hui c'était la remise des diplômes. Je soupirai longuement devant mon miroir, ajustant mon mortier. Tae apparut derrière moi et me fit un câlin par-derrière.

— Malgré tout ce que tu essaies de nous faire croire, on sait que tu ne vas pas bien, dit-il doucement.

— Je vais bien, répondis-je sans conviction.

Il me retourna face à lui et prit mon visage entre ses mains.

— Non, tu ne vas pas bien, et je sais que c'est à cause de...

Je me dégageai violemment de lui.

— Et même si c'était vrai, tu voudrais que je fasse quoi ?

— Re...

— La cérémonie va commencer, nous interrompit Haemin, froidement.

Je me dépêchai de sortir pour aller sur l'estrade. Je levai les yeux pour chercher mon oncle et ma noona quand je le vis. Jimin me fixait intensément. Il était tellement beau que je n'arrivais pas à détourner les yeux. Tout autour de moi n'existait plus.

Pourquoi le seul homme que je voulais était-il à la fois si proche et si loin ?

— Jaykay.

Est-ce qu'un jour je pourrais l'oublier ?

— Jaykay.

Ou devrais-je vivre avec ce vide dans mon cœur toute ma vie ?

— Jaykay !

Je sentis quelqu'un me taper légèrement. Je sursautai et interrogeai Tae du regard.

— (Sourire) Tu as été appelé, dit-il doucement.

Je souris, gêné, puis me levai pour recevoir mon diplôme. Je remerciai tout le monde avant de retourner à ma place sous les regards excités de mes amis.


Après la petite cérémonie, je rejoignis mon oncle et ma noona.

— Viens dans mes bras, mon bébé, me dit-elle, rayonnante de fierté.

Je lui fis un câlin, tout joyeux, accompagné de mon oncle.

— Je suis tellement fière de toi.

— (Sourire) Merci, mon oncle. Je prévois de faire une demande de stage à l'entreprise.

— (Sourire) Tout à fait, mais ne parlons pas boulot maintenant, amuse-toi.

J'hochai la tête en guise de réponse. Nous parlâmes un long moment puis nous nous dîmes au revoir. Il y avait une fête organisée par Namjoon ce soir pour notre promo.

— Hey, Kook, tu nous rejoins ? me demanda Tae.

— Oui, je fais un tour aux toilettes.

— Ok.

Je me dépêchai de me rendre aux toilettes, mais à peine la porte fermée, elle s'ouvrit à nouveau sur Jimin.

— Jimin, dis-je, le cœur battant à vive allure.

Il me fixait toujours intensément en s'approchant de moi tel un félin. Je balbutiai quelques mots incompréhensibles. Il sourit.

— S'il te plaît, va-t'en, je ne veux pas de problèmes avec Hae.

— C'est pour ça que tu m'as bloqué de partout ? dit-il en me tirant violemment à lui.

Je tremblais comme une feuille. Il me caressa du bout des doigts et je frissonnai à son contact. Ses lèvres se rapprochèrent de mon oreille.

— Félicitations, chuchota-t-il.

Un long frisson parcourut mon échine dorsale. Je gémis en réponse puis le poussai violemment.

— Écoute, j'ai promis à Hae que je m'éloignerais de toi.

— Je n'ai rien promis, moi...

— Arrête, tu sais très bien que la décision a été prise ce jour où Hae nous a surpris.

— Tu n'as pas le droit de prendre des décisions à ma place, s'énerva-t-il.

— (Rire amer) Quoi, parce que tu m'aurais choisi ?

— Oui, si je dois perdre tout le monde pour toi, alors oui, je te choisis. Hae n'a pas à m'imposer qui je dois aimer ou pas.

Je le regardai, hébété, puis essayai de m'enfuir, mais il me ramena contre son torse une seconde fois et m'embrassa. Toutes mes résistances tombèrent. Je me laissai emporter par ses lèvres expertes, nos langues entamant une danse enflammée. Je gémis à travers le baiser.

Nous nous séparâmes à bout de souffle. Il prit mon visage entre ses mains.

— Non, non, nous ne devrions pas... dis-je, hésitant.

Ses lèvres se dirigèrent vers mon cou qu'il dévora. Je lui donnai plus d'accès quand la porte s'ouvrit en grand sur nous. Je repoussai Jimin sous la panique.

— Oh, excusez-moi, dit Tae, qui venait d'entrer.

Je m'enfuis, embarrassé que Tae nous ait vus, mais j'entendis Jimin me crier qu'il n'abandonnerait pas...


L'âge n'est q'un chiffreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant