Chapitre 18 - Gaby

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J'ai passé le reste de ma soirée à discuter avec Louise et Lyna qui sont deux femmes adorables avec qui j'aimerais passer plus de temps. Ensuite, j'ai commandé un taxi et suis rentrée seule. Clay a essayé de me faire changer d'avis mais je n'ai pas écouté ce qu'il avait à me dire. Son comportement de mâle alpha vis à vis de Jeff m'excède. Je rappelle d'ailleurs mon ami qui propose de venir me chercher pour passer le reste de la soirée chez lui. Dans son salon, je m'épanche sur les derniers événements. Cette perm' aura été riche en rebondissements! Jeff se crispe un peu plus à chaque fois et je finis par lui demander quel est le problème.

— Tu connais les militaires, Gaby. Ils sont tous pareils! 

— Tu sais que ce que tu dis est aussi stupide que d'affirmer que tous les poissons nagent à la même vitesse? 

— Oh arrête, ils sont connus pour collectionner plus de nanas que de cibles, se marre t il.

— Wahou! Je ne pensais pas que tu étais aussi con toi aussi!, je m'énerve.

Ce préjugé m'excède au plus haut point, surtout parce que j'espère de tout mon cœur qu'il a tord. Je n'ai couché avec personne d'autre que Clay depuis Noël et j'avais l'espoir que s'en était de même pour lui, ce qui est presque aussi stupide que la remarque de Jeff. Je suis qui pour lui demander de jurer fidélité? 

Je regroupe mes affaires et m'apprête à sortir quand il referme sa main sur mon bras. Je fixe ses doigts autour de ce dernier et ressens un crépitement qui n'a rien d'agréable. Ce genre de contact se termine toujours mal... pour celui qui l'initie. 

— Tu me fais mal Jeff.

— Ecoute petit ange, je ne voulais pas te le dire comme ça mais tu m'y obliges.

— De quoi tu parles??

Sa réponse se termine sur mes lèvres. Je reste figée une seconde, ne réalisant pas ce qu'il est en train de faire, jusqu'à ce qu'il pose sa main sur ma hanche, s'en est trop. Je le repousse gentiment mais il insiste alors cette fois je ne le ménage pas et le dégage violemment. Il trébuche et manque de s'étaler sur sa table basse.

— A quoi tu joues? , je m'époumone.

— Alors lui peut jouer avec toi quand il le veut mais moi je n'ai pas le droit à un petit remerciement?

— Un petit remerciement?! Tu n'es pas sérieux là?!

— Non, mais ce n'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que ... Je t'aime Petit Ange , je suis prêt à te donner tout ce que tu voudras et ...

— Mais je ne veux rien enfin! Qu'est ce qui te prend? On en a déjà discuté, je t'ai dit que je ne ressentais rien pour toi et qu'il ne se passerait jamais rien entre nous!!!!

— On était ado Gaby, les choses ont changé.

— Quand est ce qu'elles ont changés pour toi?

Son regard qui dérive vers ma poitrine me fait hurler de rage. J'attrape le premier truc qui vient et lui balance à la tête avant de sortir dans la nuit noire. Je cours, le vent frais fouette mon visage, balayant mes larmes sur mes joues. Mon téléphone ne cesse de vibrer ce qui me retourne un peu plus à chaque fois. Quand j'arrive devant sa porte, je me rend compte que je suis en nage. Je viens de traverser la ville entière en courant et je commence à trembler. Je n'arrive pas à retenir mes sanglots plus longtemps. Peu discrète, je n'ai pas besoin de frapper à sa porte pour qu'il vienne m'accueillir.

— Eh! Qu'est ce qu'il se passe? Viens là..

Je m'effondre dans ses bras, incapable de parler. Sans insister plus, il me porte jusqu'à sa salle de bain où il fait chauffer l'eau de la douche avant de me déshabiller. Je n'arrive plus à m'arrêter de pleurer. Plus j'y pense pire c'est et quand je me repasse la discussion que j'ai eue avec la Team One lors de mon premier visio avec Jeff, je me sens d'autant plus ridicule. Comment je n'ai pas pu m'en rendre compte?! 

Une fois nue, Clay se déshabille à son tour avant de me glisser sous l'eau brulante. Il me savonne alors que je ne suis rien de plus qu'une coquille vide. Je me laisse faire, de toute façon incapable de protester, mais surtout parce que j'ai besoin de lui plus que n'importe qui. Clay m'aide à me sécher et me tend un jogging et un t-shirt à lui. Je les enfile sans réfléchir avant de me glisser sous ses draps. 

— Je suis tellement stupide, je me lamente contre son épaule. 

— Ne dis pas ça Gaby, c'est faux et tu le sais. Tu as été honnête avec lui  et tu lui faisais confiance. Lorsqu'on abuse de celle ci ça fait toujours mal mais ce n'est pas une raison pour te sentir nulle, tu n'as rien fait de mal.

— Comment tu sais ce qu'il s'est passé?, je lui demande ahurie en relevant la tête vers lui. 

— Je n'en sais rien, avoue t il. Mais j'ai vu comme il te regardait à l'aéroport et j'ai compris qu'il n'y avait rien d'amical de son côté. On n'appelle pas 20 fois dans la même soirée une amie qui est en soirée... Et je savais qu'après ma réflexion débile tu allais filer chez lui pour t'épancher. 

— C'était si prévisible alors? Je me sens tellement ridicule de ne pas l'avoir vu...

— Tu nous as dit que tu avais mis les choses au clair avec lui?

— Oui quand on était ado. Je le connais depuis toute petite, mais en grandissant beaucoup ont émis l'hypothèse d'une quelconque ambiguïté entre nous alors j'ai pris les devants en lui disant que je le considérais comme un frère et que je ne le désirais absolument pas. Pour moi c'était clair et il n'a jamais montré le moindre signe d'intérêt ou alors je suis totalement aveugle.

— Tu n'es pas aveugle, juste pas dans cette optique. Qu'est ce qu'il a fait?

— Il m'a embrassé..

Je sens son corps se crisper sous moi et me blottie un peu plus contre lui.  

— C'est mon ami... 

Sans surprise je repars dans une série de sanglots dévastateurs.  

La Seule Journée Facile C'était HierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant