Ses yeux fermés, il semble apprécier mes caresses. Il ne bouge toujours pas, je crois que ça ne me dérange même pas. J'ai envie de prendre le temps de le contempler et de ressentir chaque contact à 1000%.
Quand ses iris me percutent à nouveau, il est froid et distant. Le soldat est de retour, je le sens, je le vois. Il commence lentement à bouger le bassin. Précis et efficace, il prend sa tâche à cœur et s'évertue à me faire crier de plus en plus fort. Quand il glisse sa main entre nous pour stimuler mon clitoris, je bascule. Une chaleur familière et délicieuse se répand dans tout mon être secoué de tremblements. Mes chaires qui se contractent autour de lui l'emportent avec moi dans les méandres du plaisir.
Simple, concis, efficace. Tout ce dont j'avais besoin. Il se retire après m'avoir embrassé tendrement. Je profite qu'il soit dans la salle de bain pour me rhabiller. Quand il réapparaît, je bataille à enfiler ce fichu jean's trop serré. Oui mais il te fait un cul d'enfer, contrerait Jeff.
— Tu comptes aller où comme ça?
Ses doigts se referment sur mon poignet, m'attirant contre son torse encore luisant de transpiration.
— Tu te souviens? Je ne veux pas de demande en mariage, je ricane.
— Je pensais avoir tout de même le droit à une nuit. 4 mois d'abstinence... promis je ferai mieux au prochain round.
Son sourire a dû en faire craquer plus d'une. Une douleur à la poitrine me surprend, qu'est ce que je peux bien en avoir à faire franchement? C'est un homme célibataire, enfin j'espère!, et soldat. Sa vie est régie par ses déplacements constants, il a bien le droit de profiter du peu de temps libre qu'il a pour lui pour se faire plaisir, je ne fais pas mieux!
Son visage dur se penche vers moi. Nos lèvres se retrouvent dans un baiser passionné. Quand il me soulève dans ses bras, mes jambes se croisent dans son large dos et je suis surprise de découvrir qu'il n'a absolument pas perdu de sa superbe.
— Déjà?, je rigole contre ces lèvres.
— Je me donne corps et âmes pour ma patrie, raille t il. La seule journée facile c'était hier.
Je ne peux réfréner un frisson quand il prononce ces mots qui me percutent avec force. Cette fois beaucoup plus entreprenant et moins délicat, il me jette sur le lit dans un éclat de rire avant de me tourner sur le ventre. Mon bassin se cambre impatient de l'accueillir.
Après trois rounds, il commence à somnoler sur son lit alors que je dessine des arabesques sur son torse. Quand sa respiration ralentie suffisamment, m'assurant un sommeil profond, je me lève et m'habille avant de m'éclipser en toute discrétion.
Dehors, j'appelle Jeff en priant pour qu'il est finit avec sa blonde. Mon ami répond à la première sonnerie.
— Enfin! J'ai cru que tu étais morte!
— Raconte pas n'importe quoi, je me moque. Tu peux venir me chercher?
— J'arrive.
Je lui donne l'adresse et patiente quelques minutes sur le trottoir. Une fois dans sa voiture, je dois faire face à un interrogatoire digne des meilleurs agents du renseignement.
— J'ai fait une connerie, je lui avoue en regardant mes doigts noués. C'est un Seal...
— Oh merde! Mais tu ... enfin il ... je croyais que ... oh putain!
— Ouais voilà!!! Il est basé sur la côte Est. Enfin, c'est ce qu'il m'a dit...
— Tu crois qu'il t'a menti?
— Non. Peut être. J'en sais rien. Je sais pas pourquoi j'ai fait ça. Avec ses fichus yeux de corbeaux et ses pectoraux en béton j'ai déraillé.
Jeff éclate de rire ce qui ne m'aide pas vraiment à y voir plus clair.
— Tu vois des pectoraux en béton toute la sainte journée Gaby.
— C'est pas faux...
Je geins comme une enfant face à ma bêtise et cache mon visage dans mes mains honteuse.
— Détends toi, demain il t'aura oublié et tu ne le reverras jamais, tente t il de me rassurer en posant sa main sur ma cuisse.
C'est vrai que ça devrait me rassurer... Pourtant.. pour la première fois depuis longtemps, j'ai envie qu'on se souvienne de moi. Non, j'ai envi que LUI se souvienne de moi. Parce que je doute d'être capable de l'oublier. Son corps, ses yeux, son sourire, sa voix, le charisme qu'il dégage me font tourner la tête. Merde, merde, merde et re merde!
De retour chez moi, je retrouve ma chienne en travers de mon lit. Chira lève une paupière en m'entendant avant de repartir dans des ronflements exagérés.
— Tu sais que Maman va te tuer si elle voit que tu dors sur le lit, je rigole.
Chira s'étire en grognant avant de se soupirer. Le message est clair. Je pouffe avant de me glisser sous les draps à ses côtés. Ma chienne vient poser sa truffe dans mon cou et commence à me renifler en grognant.
— Calme toi, je râle. Je prendrais une douche tout à l'heure. Je veux juste encore un peu sentir son odeur.
Son parfum boisé imprègne mes vêtements et mon corps et je ne suis pas pressée de le quitter. Mécontente, elle s'éloigne pour se mettre en boule un peu plus loin. Quelle grincheuse, celle la!
Le réveil est difficile. Ma mère a oublié que j'étais là et ne prends pas la peine de faire attention à ce qu'elle fait. Un concerto de casseroles raisonne dans la cuisine et je finis par me lever en grognant. Tout sourire elle me salue en venant me serrer dans ses bras.
— Oh mince, je t'ai réveillé.
— Tu crois?, je raille.
— Je voulais préparer ce gâteau au sirop d'érable que tu aimes tant, s'excuse t elle avec une moue.
— Tu es pardonnée alors, je rigole en découvrant le moelleux qui embaume la pièce.
Cette odeur me rappelle toute mon enfance et je la savoure avec bonheur. Mon père nous rejoint rapidement et nous prenons le petit déjeuner en famille comme ce n'est pas arrivé depuis longtemps.
— Alors cette soirée avec Jeff?, me demande ma mère pleine d'espoir.
Je hausse les épaules.
— Toi et lui...?
— M'man, tu ne vas pas recommencer, je râle. Depuis l'âge de 4 ans que tu essaies de me mettre dans ses bras!
— Vous êtes mignons tous les deux. Ce n'est qu'une suggestion...
— Bah voyons...
— Je suis sur qu'elle est lesbienne, marmonne mon père nous faisant éclater de rire à l'unisson.
VOUS LISEZ
La Seule Journée Facile C'était Hier
Storie d'amoreDeux soldats, une unité. Quand l'amour sans mêle, le danger les démêle. Entre amour, passion, courage, force et détermination, il va falloir faire un choix.