La Seule Journée Facile C'était Hier

Chapitre 17 - Clay

Je tourne en rond dans ma chambre depuis une demi heure. Elle n'a pas répondu à mon invitation. Le mot que je lui ai écrit était posé sur la table, sans réponse, pas d'appel, pas de message, rien. Peut être avait elle besoin de temps pour y réfléchir? Sauf qu'il est 17h45 et qu'elle a forcément pris une décision à cette heure ci. Peut être qu'elle a flippé? Evidemment! Qui parle d'une nana à sa famille alors qu'ils ne sont pas en couple et même pas un vulgaire plan cul. Qu'est ce qui m'est passé par la tête?! 

Quand j'entends frapper, mon cœur s'arrête avant de reprendre ses battements à un rythme effréné qui me fait tourner la tête. J'ouvre et ... pince les lèvres pour ne pas éclater de rire. 

— Oh, ça va hein, râle t elle avant de me pousser pour rentrer. 

— Fais comme chez toi, je raille.

— C'est pas drôle McShane! Je peux emprunter ta salle de bain?

— Je t'en prie.

Je la suis alors qu'elle sort une lotion et des cotons de son sac à main. Je la regarde se démaquiller pour mon plus grand bonheur. Gaby ne se maquille jamais et je le trouve magnifique comme ça. Alors la voir avec une couche de 3cm de peinture sur le visage, c'était... perturbant! Hier soir, elle avait pris soin de maquiller légèrement ces yeux mais là... c'était quelque chose.  

— Ma mère avait besoin de jouer à la poupée aujourd'hui, m'explique t elle en désignant ses boucles soyeuses et son visage. Je ne voulais pas me démaquiller devant elle, elle aurait fait une crise cardiaque en jurant au monde entier que je suis une fille ingrate. Voilà, c'est mieux, conclut elle en se contemplant dans le miroir. 

Nos regards s'accrochent et ses joues prennent cette teinte rosée que j'adore provoquer chez elle. Gaby se tourne vers moi et croise les bras sur sa poitrine en me détaillant de la tête au pied. Je ne me prive pas pour en faire de même. J'adore ce jean's, il galbe ses jambes et moule ses fesses à la perfection.

— C'était bizarre comme invitation, non?, finit elle par lâcher.

— Pourquoi? Ce n'est qu'une soirée avec des amis.

— Des amis? Mais tu as dit qu'il y aurait ta sœur, je ne savais pas que...

Je pose mes mains sur ses hanches et rapproche son bassin du mien avant de m'emparer de ses lèvres avec douceur. Elle se laisse faire, la tête en arrière parce que je la surplombe de 30 bon centimètres. Nos langues se cherchent et se trouvent pour fusionner avec passion. C'est elle qui met fin à ce baiser en posant ses mains sur mon torse. Elle me pousse légèrement, les lèvres roses. 

— C'est toujours aussi bizarre comme invitation, constate t elle les yeux pétillants. On est quoi exactement?

— C'est important pour toi de mettre des mots dessus?

— Je ... non pas vraiment, concède t elle avec une moue adorable. 

— Alors contentons nous de sortir entre amis devant les autres, le reste ne regarde que nous, je propose. 

— Vendu soldat, bon on y va parce qu'on va être à la bourre, scande t elle en sautillant comme un cabri jusqu'à la porte.

Je la regarde faire amusé avant de me précipiter à sa suite. 

Depuis plusieurs heures, nous discutons et rigolons autour de la table de jardin. Ma sœur semble beaucoup appréciée Gaby, pour mon plus grand bonheur. La fiancée de Tristan et elles ne cessent de rire et échanger des anecdotes sur leurs vies respectives.

— Juste une amie, hein?, se moque Tristan.

— C'est ce qu'on a convenu pour le moment, je confirme. 

— Des amis qui se voient tout nus, ce ne sont pas vraiment des amis, tu sais? Et elle avait pas un mec?

— Non, un meilleur ami, je grogne.

— Outch, c'est pas bon ça mec!

— Qu'est ce que tu veux dire?! Elle ne couche pas avec, je m'indigne.

— Mais lui, il voudrait?

En voyant mon expression, il comprend que oui. Jeff est fou d'elle même si elle n'en n'a pas conscience. 

— Son portable n'arrête pas de s'allumer, tu as vu?, me fait remarquer John qui était resté discret jusqu'à présent. C'est pas bon signe pour toi s'il s'allume autant quand elle est en perm'.

— Merci les gars, un vrai soutien en base arrière, génial! 

Ces deux imbéciles ricanent alors que je me renfrogne. Gaby me jette un coup d'œil et fronce les sourcils, je secoue la tête pour ne pas qu'elle s'inquiète mais elle ne se laisse pas convaincre. Quand elle se lève, sa bière à la main, je la regarde déambuler comme si rien d'autre n'existait. Bordel ce qu'elle est belle.

— Qu'est ce que vous lui avez fait?, rigole t elle en posant une main sur mon épaule. 

 Sans réfléchir, je passe mon bras autour de sa taille et l'attire sur mes genoux. Surprise, elle couine avant de me regarder les yeux ronds mais je m'en fous. 

— On est en famille, je la rassure en déposant un baiser sur sa tempe. 

Elle m'offre un sourire renversant alors que les gars s'éloignent en rigolant. 

— Et je peux savoir pourquoi tu faisais la tête?

— Parce que tu étais loin de moi, je murmure.

— Clay, soupire t elle. 

— C'est Jeff qui n'arrête pas de t'appeler?

J'ai voulu lui demander ça gentiment, sur un ton détaché malheureusement ça n'a pas marché comme je l'espérais. Elle se crispe dans mes bras et me fusille du regard.

— T'es sérieux là?

— C'était juste une question, j'essaie de me rattraper.

—  Tu n'as aucun droit de me poser cette question. On est amis, me rappelle t elle amer.

Génial! Elle se relève et rejoint les filles. Ma sœur me lance un regard lourd de sous entendus et je me sens stupide. Maintenant elle pense que je ne veux pas m'engager avec elle et que je suis jaloux et possessif.