NightHawk

Chapitre 27

03h13. Tarrytown, État-Unis

..Swan...

"Je cours à travers le jardin de notre ancienne maison, sentant l'herbe douce et fraîche sous mes pieds nus. Chaque pas est léger, chaque mouvement libre. Le ciel au-dessus de moi est d'un bleu éclatant, parsemé de quelques nuages blancs qui dérivent lentement. Les rayons du soleil caressent ma peau, apportant une chaleur réconfortante qui semble pénétrer jusqu'à mon âme.

L'air est rempli de l'odeur enivrante des fleurs en pleine floraison. Des roses, des lys, des jonquilles, toutes exhalent leurs parfums délicats. Les oiseaux chantent joyeusement, leur mélodie ajoutant une note parfaite à cette scène idyllique. Les papillons dansent autour de moi, leurs ailes colorées brillant dans la lumière du soleil.

En courant, je ris, un son clair et pur qui résonne dans l'air. Mes cheveux volent autour de mon visage, et je sens une insouciance enfantine que je n'ai pas ressentie depuis des années. Chaque instant est une bouffée d'euphorie, un éclat de bonheur pur et simple. Je tourne sur moi-même, les bras écartés, m'abandonnant à cette sensation de liberté totale. Je sais que je rêve, mais ça fait tellement du bien. Je connais déjà se rêve par coeur, il est bribe de mon passé.

Et puis, je la vois. Maman, assise sur une chaise longue au milieu du jardin. Elle est magnifique, un véritable rayon de soleil. Ses cheveux bruns tombent en cascade sur ses épaules, et son sourire, ce sourire radieux, illumine tout autour d'elle. Elle porte une robe légère, fleurie, qui ondule doucement avec la brise. Ses yeux brillent d'amour et de fierté en me regardant.

Je cours vers elle, mes pieds frappant légèrement le sol, et elle ouvre les bras pour m'accueillir. Son étreinte est chaude, réconfortante, et je me blottis contre elle, respirant profondément son parfum familier. Son rire rejoint le mien, une mélodie douce qui réchauffe mon cœur. Ses mains caressent doucement mes cheveux et je ferme les yeux, savourant chaque seconde de cette proximité.

- Maman, regarde les papillons ! dis-je en pointant du doigt un groupe de papillons colorés qui virevoltent près de nous. Elle tourne la tête et sourit encore plus largement.

- Ils sont magnifiques, ma chérie, répond-elle avec douceur.

Nous restons là, blotties l'une contre l'autre, profitant de ce moment de paix et de bonheur. Le monde semble s'arrêter, et rien d'autre n'a d'importance. Je sens son amour m'entourer, me protéger, et je me sens en sécurité, aimée, comme si rien de mal ne pouvait jamais m'atteindre.
Ces instants sont précieux, gravés dans ma mémoire. Ils me rappellent une époque où la vie était simple, où le bonheur était aussi naturel que respirer. Et dans ce jardin ensoleillé, avec ma mère à mes côtés, je retrouve cette part de moi-même que j'avais perdue.

Mais soudain, l'atmosphère change. Le ciel se couvre de nuages sombres, et l'air devient lourd et oppressant. Une silhouette familière, celle de mon père, apparaît. Il avance vers nous, sa démarche lourde et menaçante. Sa voix, autrefois douce, est maintenant remplie de colère et de mépris. Mon cœur se serre, et une peur glaciale s'empare de moi.

- Tu n'es qu'une traitre, gronde-t-il en saisissant le bras de ma mère avec une force brutale.

Je veux crier, mais aucun son ne sort de ma bouche. Mes jambes semblent en plomb, incapables de me porter. Je suis paralysée, forcée de regarder la scène se dérouler.

Ma mère, autrefois si forte et belle, semble rétrécir sous son emprise. Les larmes coulent sur son visage, et ses yeux, remplis de désespoir, croisent les miens. Je sens son appel à l'aide, mais je suis impuissante, une simple spectatrice de sa souffrance.