𝐈𝐟 𝐘𝐨𝐮 𝐖𝐞𝐫𝐞 𝐌𝐢𝐧𝐞 - 𝐏𝐞𝐝𝐫𝐢

𝟏

Elvira

J'étais assise seule à l'arrière de la voiture, une petite fille de six ans, attendant patiemment que mes parents reviennent. Ils m'avaient laissée seule un moment pour régler une affaire urgente, leur indifférence à mon égard devenant de plus en plus palpable au fil du temps. Les minutes semblaient s'étirer alors que je m'ennuyais dans mon siège, ma peluche serrée contre moi pour me tenir compagnie.

Soudain, un bruit assourdissant me fit sursauter. La voiture trembla violemment, projetée en avant. Je fus secouée dans tous les sens, la ceinture de sécurité me retenant fermement. Des voix crièrent au dehors, des gens accoururent vers nous. Mon cœur battait la chamade, mes yeux grands ouverts sur le chaos qui se déroulait devant moi.

La voiture avait été percutée violemment par un autre véhicule, dont le conducteur avait perdu le contrôle. La force de l'impact était terrifiante, des morceaux de verre volaient autour de moi. La douleur envahit mon corps fragile, chaque respiration devenant un supplice.

Je cherchai instinctivement ma peluche, un réconfort dans ce moment de terreur. Les secours arrivèrent rapidement, des voix urgentes et rassurantes remplissant l'air. Ils tentèrent de me calmer, de me rassurer alors que j'étais prise en charge avec précaution.

Pendant ce temps, la conductrice qui avait causé l'accident, bouleversée par ce qu'elle avait provoqué, s'excusait sans fin. Elle avait déjà appelé les secours, ses mains tremblantes marquant l'urgence de la situation.

- Reste avec nous, ma chérie, murmurait-elle doucement, son visage marqué par l'émotion.

Je luttais pour rester consciente, pour comprendre ce qui venait de se passer. Mes parents finirent par arriver, anéantis par la culpabilité et les reproches que leur absence avait causés. Leurs visages étaient blêmes, mais je ne vis aucune compassion dans leurs yeux. Ils s'occupaient des formalités administratives avec la police et les assurances, mais ils semblaient distants, comme si ma présence dans leur vie n'était qu'une corvée supplémentaire.

Quand je repris connaissance à l'hôpital, entourée de bruits étouffés et de lumières blanches aveuglantes, je me sentis comme prise au piège dans un cauchemar sans fin. Des voix murmuraient autour de moi, des voix familières et inconnues, discutant de mon sort avec une gravité palpable.

- Elle a subi un traumatisme thoracique sévère. Les scans montrent des lésions pulmonaires importantes. Nous devons surveiller son état de près, murmura l'un des médecins d'une voix sérieuse.

- Comment cela a-t-il pu arriver ? demanda ma mère d'une voix tremblante, empreinte de regret et d'effroi.

- L'accident a causé des dommages internes importants. Elle a développé une maladie respiratoire consécutive aux lésions. C'est une situation délicate, répondit un autre médecin, sa voix empreinte de professionnalisme.

Mes yeux s'emplirent de larmes alors que je réalisais l'ampleur de ce qui m'arrivait. Mon corps était faible, vulnérable, et ma vie venait de basculer dans une lutte contre une maladie dont j'avais à peine conscience quelques heures plus tôt.

Cet accident marqua le début d'une longue bataille pour moi. Les médecins m'expliquèrent que mes poumons avaient été gravement endommagés par l'accident, causant une maladie respiratoire chronique. Ma vie prit un tournant sombre alors que je luttais contre la douleur physique et l'indifférence émotionnelle de mes propres parents.

**

Je me réveillai brusquement, les draps collés à ma peau, le cœur battant la chamade. Le cauchemar était encore frais dans mon esprit, comme s'il venait de se produire. Depuis des années, cette scène me hantait, chaque nuit. Les mêmes images, les mêmes sensations de terreur et de douleur.