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Elvira

Je me tournais et me retournais dans mon lit, les draps s'enroulant autour de moi comme des serpents prêts à m'étouffer. Mon cœur battait trop vite, chaque pulsation me rappelant ma fragilité. C'est alors que les souvenirs me submergèrent, m'entraînant dans un passé douloureux que j'avais tenté de fuir pendant des années.

Je me revis à 15 ans, dans le couloir du lycée, cherchant désespérément une issue. Les murmures et les rires moqueurs résonnaient autour de moi, chaque regard posé sur moi était un rappel cruel de mon échec. Mon cœur commençait à battre plus fort, une sensation d'étouffement montait en moi.

Alejandro, mon premier amour, se tenait à l'autre bout du couloir. Son sourire, qui autrefois me faisait fondre, semblait désormais cruel et distant. Je me revoyais, naïve et pleine d'espoir, croire à ses promesses et ses mots doux. Mais chaque geste tendre s'était révélé être une façade, chaque déclaration d'amour une trahison en devenir.

Je revis les disputes incessantes, les larmes cachées, et surtout, la trahison ultime. Je me revoyais trouver Alejandro, l'amour de ma vie, dans les bras d'une autre. Leur rire se mêlait, brisant définitivement mon cœur. Mon souffle devenait court, la douleur dans ma poitrine s'intensifiait, comme si mon cœur allait éclater.

Le visage d'Alejandro changea soudainement, devenant flou, puis se transforma en un masque de dédain. « Comment as-tu pu croire que quelqu'un comme toi méritait d'être aimé ? » Ses mots, acérés comme des poignards, me percèrent jusqu'à l'âme. J'essayais de fuir, mais mes pieds semblaient ancrés au sol, mes cris de douleur muets dans le chaos de mon esprit.

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre, la respiration saccadée. La chambre était plongée dans l'obscurité, seule la lueur pâle de la lune filtrait à travers les rideaux. La douleur dans ma poitrine persistait, me rappelant cruellement ma condition. Je me redressai, une main sur ma poitrine, essayant de calmer ma respiration.

Les larmes inondaient mes joues, mélange de douleur physique et de souffrance émotionnelle. Ce cauchemar n'était pas seulement un souvenir, c'était un rappel de pourquoi j'avais fermé mon cœur à l'amour. La douleur de cette première relation, de cet amour adolescent qui s'était transformé en cauchemar éveillé, m'avait marquée profondément. Depuis, j'avais construit des murs autour de mon cœur, me jurant de ne plus jamais laisser quelqu'un pénétrer aussi profondément.

Je m'essuyai les larmes avec des gestes tremblants et me recouchai, essayant de trouver un semblant de paix. Mais même en fermant les yeux, la douleur persistante et les souvenirs refaisaient surface, me poursuivant dans mon sommeil. L'amour, pour moi, était devenu synonyme de souffrance et de trahison. Et je n'étais pas prête à revivre cet enfer.

**

Je me réveillai à nouveau, cette fois avec l'alarme qui sonnait doucement à 7h. Mon corps était encore engourdi par les souvenirs du cauchemar, mais je devais me lever. Je me glissai hors du lit et me dirigeai vers la salle de bain, espérant que l'eau chaude pourrait apaiser mes pensées tourmentées.

Sous la douche, je laissai l'eau couler longuement, essayant de laver les restes de la nuit précédente. Chaque goutte d'eau qui frappait ma peau semblait emporter un peu de la douleur, mais les souvenirs restaient tenaces. Je pris une profonde respiration, savourant la sensation de chaleur, puis me préparai pour la journée.

En sortant de la douche, je m'habillai rapidement et descendis à la cuisine. Le soleil commençait à peine à se lever, baignant la pièce d'une douce lumière dorée. Je mis la cafetière en marche et commençai à préparer le petit déjeuner. Pour Raphinhia et Amalia, je préparai des œufs brouillés, des toasts et des fruits frais.

𝐁𝐑𝐄𝐀𝐓𝐇 𝐨𝐟 𝐇𝐎𝐏𝐄 - 𝐏𝐄𝐃𝐑𝐈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant