Torrie se mit immédiatement sur ses gardes, prête à retirer ses gants, mais, avisant son amorce de mouvement, un garde appuya la lame de son épée contre son poignet, la dissuadant de continuer. Le regard étincelant de fureur sous son aversion viscérale d'être contrainte, la jeune femme s'immobilisa mais son regard continua à s'agiter alors qu'elle observait ce qui l'entourait.
En plus des trois hommes qui la menaçaient de leurs épées, vêtus aux couleurs de la famille du régent de Sémoth, il y en avait un quatrième qui se tenait légèrement en retrait, également en uniforme mais pas celui des gardes.
Il sortit un papier de la poche de son pantalon. Alors qu'il le dépliait, Torrie aperçut quelques traits noirs qui lui évoquèrent un avis de recherche, logiquement celui des Déchus. L'étudiant, l'homme fit voyager ses yeux de l'affiche à Torrie, les comparant en recherchant des similitudes entre les deux.
La précision des portraits manquait toujours autant mais la mention des traits physiques non humains avaient suffi à identifier les autres comme les Déchus et les étranges reflets bleutés qui animaient la chevelure de Torrie confirmaient également son appartenance au groupe de célèbres mercenaires.
Le constatant, l'homme examina encore un peu l'avis de recherche et commenta :« Le seigneur De Rosamire avait raison en pensant que les Déchus n'étaient pas au complet et que la dernière allait arriver.
Torrie riva le regard sur le garde qui venait de parler alors que son visage se fendait d'un sourire en coin. Il ne lui avait même pas fallu interroger ces hommes pour obtenir la confirmation de la présence de ses compagnons et pour apprendre où ils se trouvaient dans le palais. Les gens qui s'écoutaient parler étaient vraiment pratiques !
D'un geste du menton, le garde ordonna aux trois autres de neutraliser Torrie en rangeant à nouveau l'avis de recherche dans la poche de son uniforme, peu inquiété puisqu'il y avait trois hommes face à une petite jeune femme peu impressionnante.
Rengainant son épée, l'un des gardes s'approcha de Torrie pendant que ses deux camarades continuaient à la menacer, leurs armes pointées sur sa gorge, pour passer les fers pendant à sa ceinture à ses poignets. Pour ce faire, il retira les gants de cuir de la jeune femme, qui risquaient de se coincer et d'entraver les fers, se tenant dans son dos.
Dès qu'elle sentit ses gants libérer ses mains, Torrie repoussa l'homme derrière elle d'un violent coup de coude à l'abdomen, le déséquilibrant de quelques pas.
Avant que les deux autres gardes ne réagissent et ne la transpercent, elle saisit chacune des deux lames qui s'appuyaient contre sa chair.
Sa main gauche devint incandescente alors que la droite dégageait un froid intense.
La première épée chauffa violemment, à tel point que le métal rougit jusqu'à la poignée. Dans un réflexe, le garde lâcha son épée dans un cri de douleur, la paume couverte de cloques.
Une couche de glace émanant de la main de Torrie recouvrit la seconde arme en remontant bien trop rapidement jusqu'à la main du garde pour qu'il puisse la lâcher avant que la glace ne l'emprisonne jusqu'au poignet, lui brûlant la peau par la froid.
Complètement choqué et déstabilisé, l'homme recula en fixant la glace qui lui donnait la sensation que de longues aiguilles s'enfonçaient dans ses chairs.
Tant qu'il était encore à sa portée, Torrie abattit brutalement son coude sur la lame gelée qui vola en éclats glacés, qui la cérèrentla peau du garde et de son camarade, qui se trouvait toujours derrière Torrie et qui commençait à se reprendre avant de bondir en arrière, les bras contre son visage pour tenter de s'en protéger, titubant.
Jouissant encore de son effet de surprise qui laissait les gardes totalement démunis, la jeune femme bondit sur le dernier homme, celui à l'avis de recherche, dont le regard allait alternativement de l'un à l'autre de ses collègues, se demandant ce qu'il venait de se produire.
Torrie le faucha sous son poids, aidée par la stupeur de l'homme.
Le maintenant au sol, elle plaqua sa paume droite, exsudant toujours cet intense froid glacial, contre sa poitrine. Le givre durcit le tissu de l'uniforme de l'homme en le blanchissant puis il s'attaqua à son épiderme qu'il pénétra peu à peu de plus en plus profondément,s'instillant dans son corps. Il sentit ses membres s'engourdir à cause du froid, sa peau se raidit et ses organes ralentir, peinant à fonctionner à cause du froid. La douleur causée par cette glace qui le rongeait le faisait hurler mais ses cris se turent après quelques secondes, peinant à vocaliser à cause du froid. Celui-ci l'empêchait même de bouger ses bras ou ses jambes, paralysés tant ils étaient engourdis et lourds, immobilisé plus sûrement qu'avec de quelconque lien.
En quelques secondes, toute la zone du thorax de l'homme se glaça intégralement en devenant aussi fragile que du verre.
D'un simple coup de poing incandescent de sa main gauche, Torrie brisa la cage thoracique du garde, qui, malgré ses cordes vocales gelées,hurla de douleur sous le regard terrifié de ses trois compagnons,paralysé par l'effroi. La chair et même les os volèrent en éclats qui roulèrent sur le sol de marbre ou rebondirent sur les bras de Torrie.
Les chairs blanchâtres semblaient déchiquetées et des marbrures de glace les zébraient. Les quelques veines visibles pulsaient aussi frénétiquement que possible pour tenter de faire circuler le sang et apporter un peu de chaleur mais aussi sous l'effet du rythme cardiaque affolé de l'homme.
Les côtes, partiellement réduites en morceaux, pointaient leurs extrémités irrégulières hors du torse du garde.
Sans hésiter, assise en travers du corps de l'homme, Torrie plongea la main dans l'ouverture béant dans sa poitrine. Les bords gelés de la chair lui entaillèrent légèrement la peau puis, plus elle enfonça la main dans la cavité laissée par le thorax brisé, moins l'intérieur du corps était pris dans la glace, seule une épaisse couche de givre recouvrait les chairs et Torrie percevait une maigre chaleur en émaner. Le cœur était libre de toute glace et il battait follement sous l'effet de la terreur. Le son de ses battements résonnait dans la pièce.
Ils augmentèrent dans la panique et la peur lorsque les doigts de Torrie se refermèrent autour en le serrant. L'homme poussa un glapissement étranglé alors que ses yeux roulaient dans leurs orbites. La jeune femme le sentait pulser avec panique contre sa paume.
Prenant soin de ne pas trop resserrer sa poigne pour ne pas écraser l'organe mais à la garder ferme pour que le garde ait conscience de l'emprise qu'elle avait sur sa vie, la tenant littéralement dans le creux de sa main, elle se pencha vers l'homme, qui émettait des gargouillements affolés, et lui ordonna :
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Le Sang des Déchus - Tome 2 : Traîtres
FantasíaAprès que Lysange ait été blessée, mettant sa vie en péril, le groupe des Déchus trouve refuge dans un lieu du passé d'Abélianne, qui dévoile alors certains de ses secrets. Heureusement, ils reçoivent l'aide d'un mystérieux personnage surnommé le Ma...