Hazel & Harry Potter et l'Ordre du Phénix

13 ~ Le jeu de la dame

La troisième semaine s'annonce aussi maussade et pluvieuse que les précédentes. Hazel n'a pas eu une seconde pour souffler à cause de la surcharge de travail que les professeurs donnent. En dehors des heures de cours de DCFM auxquelles elle ne se rend plus, l'adolescente a tout le temps le nez plongé dans ses manuels, assise à la bibliothèque. La fatigue a très vite pris place sur les visages des cinquième année qui, pour la plupart, passent la majorité de leurs soirées à faire leurs devoirs, se couchant à des horaires plus que tardifs.
Pour Harry, c'est encore pire. N'étant pas aussi assidu que sa jumelle, le jeune homme s'est laissé engloutir par toutes ses matières. Il a à peine du temps pour pratiquer son Quidditch avec son équipe qui a accueilli un nouveau membre, Ron. Le Weasley a passé les sélections et a été pris en tant que gardien, pour son plus grand bonheur. Mais l'émotion n'était pas partagée avec son meilleur ami. Harry a fait semblant de se réjouir car la seule chose qu'il ressent depuis le début de l'année, c'est une colère incontrôlable.
Hazel s'inquiète de plus en plus de voir son frère aussi haineux envers tout et tous. Et elle a une idée de la raison. Au début, elle pensait en être la cause sauf que non. Elle est certes très en colère contre beaucoup de choses, mais ça ne peut pas venir d'elle. Surtout que plus elle y a réfléchi, plus elle s'est souvenue d'un détail découvert à la fin de sa troisième année. Et pour vérifier sa théorie, il n'y a qu'un seul moyen : parler avec la seule personne qui est au courant depuis le début.
Le samedi matin, Hazel est la première à se réveiller. Elle reste allongée un moment à regarder l'eau du bassin qui reflète la lumière verdâtre des lampadaires. À en juger par le silence endormi qui règne dans le dortoir et la faible lueur du lac, l'aube vient tout juste d'apparaître. Elle s'habille d'un jean basique et d'un simple t-shirt avant d'enfiler le cuir de Sirius. Elle noue ses cheveux en un chignon bas puis sort du dortoir sans un bruit. Sans surprise, la salle commune est vide, en dehors d'une personne.

- Bonjour Hazel.

Théodore Nott contemple l'âtre vide de la cheminée, sans un regard pour elle. Un violent pincement au cœur saisit la jeune fille. Lui et elle n'ont pas beaucoup parlé depuis le début du trimestre. Ils se sont échangés cinq phrases maximum. Elle a été claire sur le sujet ; elle ne veut plus en parler. Il a été clair sur son attitude ; il ne jouera pas à l'ignorant. Le jeune homme n'arrive même pas à imaginer comment elle peut se sentir par rapport à ce qui lui est arrivé, mais il ne peut pas faire semblant.

- Bonjour Théodore, elle le salue, enfin. Tu as passé la nuit ici ? elle demande, constatant qu'il porte encore son uniforme.

- Je suis insomniaque ces temps-ci. Promenade aux aurores ?

- J'ai besoin de parler au directeur.

- Pour ta quête de destitution de Fudge ?

Hazel n'est pas très étonnée qu'il soit au courant. Daphné lui a fait comprendre que si Théodore lui posait des questions sur elle, elle lui répondrait. Et la jeune sorcière ne lui en veut pas. Malgré qu'ils ne se parlent presque plus, il reste son meilleur ami. La seule chose qu'elle a demandé à la Sang-Pur est de ne pas lui rapporter son "entrevue" avec Tedros Nott.

- Pour ça je me débrouille. Je dois lui parler au sujet de Harry.

- Encore un complot fomenté par le Seigneur des Ténèbres dont tu vas te charger ? il grince des dents.

- Formules-le ainsi si ça te fait plaisir, elle soupire.

- Tu ne vas même pas défendre ton point de vue ? il s'étonne quelque peu.

- Je ne vais pas m'épuiser pour prêcher une cause perdue à tes yeux. Tu n'aimes pas mon frère, je le comprends et je l'acceptes, point final.

Théodore quitte la cheminée des yeux et les posent sur Hazel.