Chapitre 9

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Mercredi 14 Juin : Woods Corp, Midtown Manhattan

PDV Lexa

Le nez plongé dans les derniers rapports financiers de mes analystes, je fronce les sourcils lorsque j'entends des éclats de voix dans le couloir. Je lève la tête de mon travail en étant prête à foudroyer du regard les personnes qui ont si peu de manières, surtout à l'étage de la direction, ce qui n'est encore jamais arrivé.

– Non Monsieur, vous ne pouvez pas... ! Sécurité ! Sécurité ! s'écrie Will, mon assistant.

Je me redresse légèrement sur ma chaise et j'aperçois enfin la scène.

– Bon sang... je peste dans un murmure contrarié.

Je laisse tout en plan et je me précipite en dehors de mon bureau pour empêcher la sécurité d'embarquer mon cousin.

– C'est bon, il n'y a aucun problème, je les arrête alors qu'ils s'apprêtaient à l'interpeller. Merci pour votre aide, vous pouvez retourner à vos postes.

Mon cousin se dégage brusquement de l'emprise de l'un d'eux en leur lançant un regard noir.

– Madame Woods, je suis vraiment désolé, je... débite Will à toute allure, complètement paniqué.

– Retournez au travail.

Il hoche la tête et s'exécute. Je porte alors toute mon attention sur mon cousin. Mâchoire serrée, muscles tendus, bras croisés. Il devait déjà être bien remonté avant même de venir me voir, donc j'imagine que ce petit accrochage n'a pas arrangé la situation.

– Bonjour Lincoln.

Je lui dépose un baiser sur la joue pour le détendre un peu et je l'entraine avec moi jusqu'à mon bureau. Nous nous asseyons sur les canapés de mon petit salon. Je décide de prendre les devants et de ne pas laisser la tension monter un cran au-dessus :

– Lincoln, je me doute de la raison de ta venue, et je suis sincèrement désolée. L'entreprise traverse une période très mouvementée et je n'ai vraiment pas une seconde à moi.

Il reste silencieux, mais je le connais. Je sais qu'il se contient difficilement pour ne pas dire des choses blessantes sous le coup de la colère. Je le laisse se calmer un peu, car tout ce que je pourrais rajouter ne ferait que l'énerver davantage. J'en profite pour me lever et saisir le téléphone de mon bureau. Je compose le numéro de Will et je lui demande de nous apporter deux cafés. 

Je retourne m'assoir et j'observe mon cousin. Je n'aime pas le voir comme ça, et savoir que j'en suis la cause m'affecte, même si je ne laisse rien paraître.

– Lexa, je vais me marier dans deux mois, dit-il enfin d'une voix qu'il a du mal à maîtriser. Et j'aimerais vraiment que tu rencontres ma fiancée avant le mariage. C'est important.

– Je le sais, Linc'. Je t'assure que c'est important pour moi aussi.

Son visage se fait plus dur encore et ses poings se serrent.

– Arrête tes conneries. Si c'était tout aussi important pour toi, tu l'aurais déjà rencontré depuis longtemps, rétorque-t-il sur un ton tranchant.

– Tu sais bien qu'il ne s'agit pas de ça.

– J'ai toujours été très compréhensif avec la place que tu accordes à ta carrière, Lexa. Toujours. Mais là... tu n'as plus aucune limite. Peut-être que si j'avais quelques millions de dollars à investir dans ta putain d'entreprise, tu consentirais à passer une soirée au restaurant avec Octavia et moi.

Je me crispe sur mon canapé. J'ai forcément mal entendu. Le monde ne peut pas être aussi petit, surtout à New York, c'est impossible... Octavia... Je m'en rappelle comme si c'était hier. Cette fameuse soirée au bar. Une jolie brune avec un air farouche et déterminé que j'avais bien apprécié. C'est d'ailleurs la seule qui m'ait donné son prénom hormis Jasper. L'image de la blonde me revient en force, comme une suite logique. C'est si brutal que j'en ferme les yeux.

Madame Woods [T.1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant