Chapitre 25

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Lundi 07 Août : Woods Corp

PDV Lexa

Je bois ce qui doit être le onze ou douzième café de la journée. Je regarde l'heure à ma montre, devant la machine à café de la salle de repos de l'étage de la Direction. Je me pince l'arrête du nez lorsque je constate qu'il est déjà 15h passées, et que je n'ai pas réussi à faire la moitié de mon tableau des tâches d'aujourd'hui.

Je suis exténuée.

Mais au moins, j'ai tenu ma parole : j'ai offert à Lincoln le plus incroyable des enterrements de vie de garçon. Un weekend de trois jours à Miami en jet privé, entre hôtel 5 étoiles, virée en yacht, jet-ski, soirées VIP, conduite de voitures de luxe sur circuit et j'en passe. Si mon argent ne sert pas dans ce type d'occasion, alors rien ne sert d'en posséder, n'est-ce pas ?

Toujours est-il que j'ai passé le weekend le plus éreintant de toute ma vie, et que je dois maintenant rattraper le retard que j'ai pris Vendredi. Je ne m'en sors pas, d'autant plus que je suis harcelée entre divers appels professionnels et les sollicitations de mes directeurs et responsables de service.

Je jette un bref regard envieux aux canapés qui semblent briller d'un halo divin, et qui n'attendent que mon auguste postérieur. J'étais sur le point de m'avachir dans l'un deux, mais la sonnerie de mon téléphone me coupe dans mon élan.

Je décroche en m'obligeant à parler d'une voix égale et dynamique. Je retiens difficilement un soupir exaspéré lorsque le directeur de ma filiale de Singapour m'explique avoir récemment identifié une gestion inefficace des risques dans le département des investissements. Des positions risquées sur les marchés financiers se sont accumulées sans une surveillance adéquate, exposant l'entreprise à des pertes potentielles importantes. Je lui dis que la première chose à faire est de virer l'incompétent qui en est à l'origine, puis qu'il va falloir procéder à une réévaluation complète de la stratégie d'investissement et mettre rapidement en place des mesures correctives pour minimiser les risques. Je lui assure qu'une équipe du siège va apporter son soutien pour la gestion de cette crise et que je vais les mettre en relation dès la fin de l'appel.

Je regarde de nouveau ma montre.

15h35.

Cette fois, je ne retiens pas mon soupir, surtout lorsque je constate que la moitié restante de mon café a refroidi. Je m'en débarrasse et je me dirige à pas rapides vers mon bureau, mais je ralentis progressivement aux sons d'une conversation.

- Je vous en prie, vous pouvez m'appeler Kim.

- Dans ce cas, n'hésitez pas à utiliser mon prénom également, fait une voix que je reconnais sans mal.

- Avec plaisir, répond cordialement mon assistante. Je lui téléphone de suite pour lui demander si elle peut vous recevoir, je vous en prie, asseyez-vous.

- Ça ne sera pas nécessaire, je suis là, j'interviens en me dirigeant à la réception. Merci Kim. Madame Griffin, je la salue non sans détailler furtivement sa tenue.

- Madame Woods, me salue-t-elle poliment en retour.

Elle porte un haut blanc à manches courtes qui épouse parfaitement les courbes de son corps, coincé dans une jupe crayon bleu marine qui lui arrive à mi-cuisse, ou presque. Je remonte mon regard en évitant de trop m'attarder sur ses formes attrayantes.

Je m'humidifie les lèvres en tentant de ne pas me laisser distraire. Je lui propose de me suivre juste avant que ce moment ne devienne embarrassant. Je m'efface pour la laisser entrer en premier dans mon bureau. Comme la dernière fois, elle fait quelques pas vers la baie vitrée pour observer la vue.

Madame Woods [T.1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant